Bruxelles – Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a demandé jeudi une « prudence maximale et un respect maximal » des droits fondamentaux et de ne pas prendre de mesures qui pourraient mettre en danger le droit d’asile, après que la Commission européenne a présenté une communication contre l’instrumentalisation des migrants, qui pourrait permettre d’appliquer certaines restrictions.
Concernant le texte de l’exécutif communautaire, Grande-Marlaska a déclaré à son arrivée à un Conseil des ministres européens de l’intérieur qu’il « doit faire l’objet d’une analyse maintenant très détaillée, avec beaucoup de tranquillité ».
Il a ajouté que « évidemment pour l’Espagne, et nous l’avons toujours dit, le droit d’asile, le droit au refuge est évidemment essentiel » car il s’agit « d’un pilier fondamental d’une démocratie » et en même temps « des valeurs qui définissent ce qu’est l’Union européenne » et dans ce contexte a souligné la nécessité d’une « prudence maximale et d’un respect maximal des droits fondamentaux ».
En plus de demander que la communication de Bruxelles soit « analysée très soigneusement et dans le cadre du respect scrupuleux des droits fondamentaux », il a souligné que pour l’Espagne « le droit d’accès à la protection internationale à l’asile est essentiel et est individuel ».
La communication présentée cette semaine part du principe que la Russie et le Belarus « profitent » des personnes, à travers une « guerre hybride », comme un outil politique pour déstabiliser l’UE et mettre en danger la sécurité et l’intégrité de l’espace Schengen et la sécurité de l’Union et vise à empêcher que ces pays n’utilisent le droit d’asile à ces fins.
« Dans des situations exceptionnelles, les pays peuvent limiter les droits d’asile, mais cela doit se produire dans des conditions strictes et avec des limites légales, être vraiment exceptionnel, temporaire, proportionné et pour des cas clairement définis et toujours pour des raisons de sécurité », a déclaré lors de la présentation la vice-présidente exécutive de la souveraineté technologique, de la sécurité et de la démocratie, Henna Virkkunen.
D’autre part, concernant les États membres qui ont décidé de suspendre temporairement le traitement des demandes d’asile des citoyens de Syrie à la lumière des circonstances dans ce pays, le ministre espagnol a estimé que « aussi pour le moment, il faut être absolument prudent et ne prendre aucune mesure qui pourrait porter atteinte au droit d’asile et au refuge » de ces personnes.
« Je pense que nous sommes dans une situation très précoce et avec des possibilités qui, à notre avis, ne conseillent pas de prendre une mesure pouvant affaiblir ce droit si important qu’est le droit à la protection internationale », a-t-il ajouté. (12 décembre)