Paysage médiatique européen

Quand elles traitent de sujets touchant à l’UE, les agences de presse européennes se concentrent en général sur leur propre marché, s’intéressant souvent aux conséquences que décisions, suggestions et débats auront pour leur pays. Une agence prête une attention particulièrement marquée aux questions européennes et à l’UE durant la période où son propre pays est candidat à l’adhésion à l’UE. Correspondantes et correspondants adoptent dans leurs reportages un point de vue majoritairement national et travaillent donc le plus souvent indépendamment des autres.

Les reporters de Bruxelles sont ainsi des intermédiaires entre la sphère publique européenne et la sphère publique nationale. La European Newsroom (enr) commune offre aux journalistes des agences de presse la possibilité de collaborer au-delà des frontières. Elle vise aussi à déterminer comment cette coopération peut améliorer la diffusion des informations sur l’UE depuis l’Europe et en Europe.

L’Europe, un bouillonnant continent d’informations devenu fournisseur de diversité médiatique

Un coup d’œil au paysage médiatique européen et au développement historique des agences de presse sur le continent met en évidence la pertinence et la nécessité de la enr. Au xxe siècle, l’Europe était considérée comme le continent le plus actif de l’écosystème d’information mondial, avec des agences de presse au rayonnement international telles que Reuters, l’AFP, la dpa, l’EFE et l’ANSA, un réseau étoffé d’agences de presse nationales, et de nombreux quotidiens de haute volée, d’excellente réputation et au lectorat international. Durant la première moitié du xxe siècle, puis de nouveau après 1980, l’Europe était le premier fournisseur d’informations au monde.

Cette représentation est aujourd’hui dépassée à bien des égards. D’abord, la technologie a créé de nouveaux modes de production et de diffusion des informations, offrant ainsi aux consommateurs des voies d’accès alternatives aux nouvelles qui les intéressent. Ensuite, de nouveaux acteurs influents, notamment originaires des États-Unis, du Proche Orient, de Russie et de Chine, sont apparus dans les domaines d’activité des agences de presse et dans celui de la diffusion des informations, comme Facebook, Google et ByteDance. Enfin, les médias sociaux en particulier ont accéléré le processus faisant de chacun non plus seulement un destinataire, mais aussi un émetteur d’informations. La fonction jadis exclusive de gatekeeper réservée aux médias a perdu de son importance.

De nos jours, les agences sont en concurrence avec beaucoup plus d’acteurs qu’au xxe siècle. Pour conserver leur place sur le marché actuel, elles doivent se concentrer sur ce qui fait leur force en tant qu’agences de presse. Un facteur majeur de la réussite de ces agences tient à leur crédibilité et leur fiabilité journalistiques : la confiance du public revêt pour toute agence de presse une importance considérable. Les médias ne tirent profit des prestations d’une agence que s’ils peuvent publier ses informations sans devoir vérifier la fiabilité des sources dont elles sont issues. Le critère de qualité décisif est depuis toujours une information objective, fiable et basée sur des faits.

Les agences de presse dans les institutions de l’UE

Ce qu’on appelle le « corps de presse bruxellois » a grandi à l’aune du nombre d’États membres et de l’influence politique de l’Union européenne. En 1976, alors que la Communauté économique européenne comptait neuf États membres, seuls 259 journalistes étaient accrédités auprès des institutions européennes. Le nombre de reporters accrédités auprès de la Commission européenne atteignit un pic en 2018 avec un total de 1 031. En septembre 2020, 899 journalistes possédaient cette accréditation pour l’année 2020.

Plusieurs facteurs expliquent la baisse récente du nombre de correspondants et correspondantes.

  • D’abord, depuis le milieu des années 1990, crises économiques et chiffres de ventes en baisse poussent les rédactions de toute l’Europe, dont sont issus la plupart des reporters de Bruxelles, à réduire leurs effectifs. Les frais d’exploitation d’un coûteux bureau à l’étranger peuvent eux aussi mettre à rude épreuve les organismes médiatiques affaiblis financièrement.
  • Ensuite, le nombre de correspondants et correspondantes à l’étranger diminue parce que les médias traditionnels se voient forcés de se concentrer sur les informations nationales et donc d’accorder de moins en moins de temps aux nouvelles internationales.
  • Enfin, de nombreux journalistes d’Europe centrale et d’Europe de l’Est venus à Bruxelles pour rendre compte de l’entrée de leur pays dans l’UE sont rentrés chez eux une fois l’État en question devenu membre.

21 % de tous les représentants des médias à Bruxelles travaillaient pour des agences de presse en 2020

En septembre 2020, 189 des 899 journalistes de Bruxelles, soit 21 % de l’ensemble des représentants des médias sur place, étaient employés par des agences de presse. Les agences de six pays européens (le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, la Belgique, l’Italie et l’Espagne) dominent clairement le secteur, chacune d’elles ayant plus de dix journalistes à Bruxelles.

En plus d’un nombre plus élevé de journalistes en général, les reporters des pays de l’Ouest de l’UE travaillant pour des agences de presse (100) sont plus de quatre fois plus nombreux que ceux originaires de pays de l’Est de l’Europe (21). Ces chiffres démontrent que les pays occidentaux investissent plus massivement dans la couverture journalistique sur l’Union européenne par le biais d’agences de presse. Parallèlement, de nombreux pays d’Europe de l’Est ne considèrent pas comme prioritaire l’embauche de journalistes voués à suivre les événements de Bruxelles. En conséquence, les habitants de ces pays ne disposent que de très peu de sources d’information et de perspectives sur les affaires de l’UE.

Il est frappant de voir que les journalistes de petits États devenus membres récemment tendent parfois à plus se fier aux informations officielles fournies par leurs propres représentants diplomatiques. Ils n’ont qu’un accès limité aux sources internes des institutions européennes. Ces petits États membres ne disposent parfois pas des moyens financiers nécessaires pour assurer la subsistance et les activités professionnelles de leurs correspondants et correspondantes dans des villes relativement chères comme Bruxelles ou Strasbourg. Ils n’ont donc d’autre choix que de faire appel à des journalistes indépendants basés à Bruxelles ou de renoncer complètement à avoir une équipe sur place.

European Newsroom veut développer la coopération entre les agences de presse européennes

La enr souhaite aller à l’encontre de cette tendance : ce projet coopératif de la European Newsroom, avec une infrastructure technologique commune et un réseau collectif, renforcera le pouvoir journalistique à Bruxelles et avec lui la diversité du journalisme d’agence européen. Les agences de taille modeste, qui ne peuvent se permettre d’avoir leurs propres correspondants et correspondantes à Bruxelles, bénéficieront d’un meilleur accès à l’information sur l’UE et l’Europe. De plus, grâce à la proximité de différentes perspectives et de différents points de vue sur l’Europe, la enr pourra contribuer à l’amélioration de la qualité journalistique des informations. Les agences participantes profiteront ainsi de cet échange.

Source : Ce texte est basé sur le chapitre consacré aux agences de presse européennes du rapport de faisabilité préparatoire sur la enr. Jääskeläinen, A. (2020): European news agencies in dpa Deutsche Presse-Agentur GmbH (2020): A Home for Europe’s Agencies. Feasibility Study on the Establishment of a Joint Newsroom of European News Agencies in Brussels, Hambourg. Vous pouvez télécharger ici l’étude en allemand et ici sa version anglophone.

Paysages médiatiques des agences participantes

European Newsroom (enr) est un projet de coopération entre des agences de presse de toute l’Europe. Survolez la carte pour voir quelles sont les agences participantes. Cliquez pour en savoir plus sur les agences individuelles et leurs services d’information.

 

AL AD AT BY BE BA BG HR CY CZ DK EE FI FR DE GR HU IS IE IT XK LV LI LT LU MK MT MD MC ME NL NO PL PT RO RU SM RS SK SI ES SE CH UA GB VA

Pour plus d’informations sur les paysages médiatiques des agences partenaires de l’enr, cliquez sur les drapeaux des pays ci-dessous. Vous aurez un aperçu de la structure des médias du pays, de l’agence participant à l’enr, de l’utilisation des médias, de la confiance dans les médias et de l’état de la liberté de la presse.

Albanie

Autriche

Belgique

Bosnie-Herzégovine

Bulgarie

Croatie

France

Allemagne

Italie

Macédonie du Nord

Roumanie

Serbie

Slovaquie

Slovénie

Espagne

Albanie

Structure des médias

En Albanie, la télévision est le média le plus populaire. Toutefois, Internet est également en progression, selon la BBC. Les médias dominants comprennent le radiodiffuseur public Albanian Radio and TV (RTSH), ainsi que les radiodiffuseurs privés Top Channel, Klan et RTV Ora. Outre RTSH, il existe deux stations de radio privées : Top Albania Radio et Club FM.

La presse albanaise est dominée par les quotidiens privés Shekulli, Gazeta Shqiptare, Panorama, Gazeta Dita et Gazeta Mapo. Un hebdomadaire en langue anglaise, le Tirana Times, est également publié.

L’Albanie compte une agence de presse, l’Albanian Telegraphic Agency (ATA). Les informations en ligne sont fournies par les sites d’information BalkanWeb et NOA et par le site d’information en langue anglaise Albanian Daily News. Il existe des centaines d’autres médias en ligne dans le pays, mais seule une petite minorité dispose d’un modèle économique durable avec un financement transparent.

Le marché albanais des médias est largement concentré entre les mains d’une poignée d’entreprises. Le financement public constitue une part importante des revenus des médias.

Les médias privés albanais les plus influents sont détenus par des entreprises qui ont des liens avec des hommes politiques et qui opèrent dans des secteurs très réglementés comme la construction.

agence de presse enr

L’Albanian Telegraphic Agency (ATA) est membre de la European Newsroom. L’ATA touche environ 35 médias : 10 quotidiens, 5 stations de radio, 10 chaînes de télévision et 10 plateformes d’information.

L’ATA n’a pas de journalistes permanents à Bruxelles et aucun de ses correspondants n’est accrédité auprès de la Commission européenne.

Utilisation des médias

Selon les statistiques de l’enquête 2020 de la  Fondation Thomson, 59 % des personnes interrogées consomment des médias locaux. 31 % de l’audience des médias locaux ont déclaré qu’ils ne regardaient pas la télévision ou que, à leur connaissance, il n’existait pas de chaîne de télévision locale.

68 % des citoyens vivant dans des communautés locales ont déclaré qu’ils ne consultaient pas de sites d’information en ligne, mais qu’ils obtenaient des informations par le biais des médias sociaux en ligne. Les personnes interrogées ont déclaré qu’elles comptaient sur les médias sociaux en ligne parce que c’était un moyen facile de recevoir des informations, rapides et à jour. De plus, l’information est présentée comme un divertissement.

Si la radio est citée comme le troisième média le plus fréquemment utilisé, cela concerne principalement les hommes, qui l’utilisent lorsqu’ils conduisent. La radio est préférée dans ce cas en raison des programmes musicaux et des sessions de conversation téléphonique que les stations offrent à leur public.

Selon Internet World Stats, 76 % de la population albanaise avait accès à Internet en juillet 2022.

État de la liberté de la presse

En 2022, la liberté de la presse en Albanie s’est détériorée d’année en année. L’Albanie est désormais placée au 103e rang du classement de la liberté de la presse de l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), ayant perdu pas moins de 20 places dans le classement depuis 2021.

Les médias en Albanie sont généralement libres, la télévision et la radio sont réglementées par un organisme indépendant et la presse s’autorégule. La constitution albanaise garantit la liberté d’expression. Toutefois, l’imbrication des intérêts des entreprises puissantes, de la politique et des médias entrave le développement de médias indépendants, selon l’organisme de surveillance Freedom House, financé par les États-Unis. Les reporters ont peu de sécurité d’emploi et il arrive qu’ils fassent l’objet de poursuites judiciaires, d’intimidations et parfois d’agressions physiques de la part de ceux qui font l’objet d’une surveillance médiatique. Les groupes de défense de la liberté de la presse affirment que l’autocensure peut découler des intérêts commerciaux et politiques des propriétaires de médias.

Classement RSF de la liberté de la presse : 103

Confiance dans les médias

L’UNESCO rapporte que les journalistes eux-mêmes pensent que la confiance dans les médias est faible en Albanie.

Selon le baromètre des Balkans, , les Albanais sont divisés sur la question de savoir si les médias peuvent effectivement contrôler le gouvernement et le rendre responsable devant les citoyens. En 2022, 40 % des citoyens albanais pensaient que les médias étaient capables de le faire, tandis que 56 % n’étaient pas d’accord.

Selon une étude du Parlement européen, la désinformation est une caractéristique omniprésente de la compétition politique intérieure en Albanie, mais les efforts sont généralement opportunistes et les campagnes sont de courte durée. L’objectif de ces campagnes est de faire évoluer l’opinion publique générale, elles visent donc principalement la population générale de l’Albanie. L’analyse des données de Facebook montre que même les médias de qualité du pays sont des canaux importants de diffusion de la désinformation. Il y a relativement peu de preuves de tentatives menées par des puissances étrangères afin de déformer la politique albanaise ou les affaires internationales.

Les principaux canaux médiatiques utilisés pour diffuser la désinformation en Albanie sont Facebook, YouTube, les journaux et périodiques, la radio et les médias locaux. Les distributeurs de désinformation les plus en vue sur les médias sociaux sont représentés par deux grandes chaînes de télévision : Top Channel et Ora News. Toutefois, la liste comprend également des médias imprimés et des organes d’information en ligne réputés pour leur qualité, leur indépendance et leur journalisme d’investigation, tels que JOQ Albania et gazeta TemA.

Autriche

Structure des médias

Le radiodiffuseur public autrichien Österreichischer Rundfunk (ORF) est le principal acteur sur le marché de la télévision et de la radio. L’ORF est financé par les droits de licence. Les chaînes du radiodiffuseur public détenaient une part de marché de 31,8 % en 2019. Les stations privées ATV et Puls 4 (qui appartiennent toutes deux au groupe ProSiebenSat1) et Servus TV avaient chacune une part de 3 à 3,5 %, indique eurotopics, un projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique.

Selon la BBC, la lecture d’un quotidien est une nécessité pour de nombreux Autrichiens.  Néanmoins, RSF affirme que le marché actuel des quotidiens est assez réduit et concentré, avec seulement 14 médias importants. Les journaux ayant la plus grande audience sont les tabloïds, tels que le « Kronenzeitung », qui touche 31 % de la population autrichienne.

Les journaux de qualité tels que « Der Standard » et « Die Presse » ne peuvent rivaliser avec l’audience des tabloïds. La plupart des médias de qualité ont commencé à commercialiser des offres payantes et non payantes, indique eurotopics.

88 % des Autrichiens utilisent Internet.

agence de presse enr

La Austria Presse Agentur (APA) est un membre de la European Newsroom.

Utilisation des médias

Un Eurobaromètre de 2022 révèle que la plupart des Autrichiens obtiennent leurs informations à la télévision, à l’exception des plus jeunes. 68 % des personnes interrogées ont déclaré avoir accédé aux informations par la télévision au cours des sept jours précédents. La radio arrive en deuxième position, avec 45 % des personnes interrogées déclarant avoir écouté des informations au cours des sept jours précédant l’enquête. À 56 %, la télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée par les plus de 25 ans. Pour les moins de 25 ans, les plateformes de médias sociaux et les blogs sont la principale source d’information (46 %). 85 % des Autrichiens de plus de 55 ans ont désigné la télévision comme leur source d’information la plus fréquente. 

40 % des personnes interrogées avaient obtenu des informations via des plateformes d’information en ligne au cours des sept jours précédents. Par ailleurs, 21 % avaient accédé aux informations sur des plateformes de médias sociaux. 34 % avaient consommé des informations via la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête.

42 % de ceux qui avaient accédé aux informations en ligne ont déclaré avoir utilisé le site web de sources d’informations telles que des journaux ou des chaînes de télévision. Par ailleurs, 26 % ont déclaré avoir accédé aux informations via les réseaux sociaux et 19 % ont réagi aux notifications des sources d’information.

État de la liberté de la presse

L’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) rapporte que les tentatives d’influencer la presse sont constantes en Autriche.

En Autriche, il existe une tradition de longue date selon laquelle les partis et les ministères paient pour la publicité, en particulier dans les journaux de la presse jaune qui domine le marché, rapporte le projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique eurotopics. L’ancien chancelier Sebastian Kurz a été contraint de démissionner en 2021 en raison d’allégations selon lesquelles il avait acheté une couverture positive dans un journal privé. Kurz aurait également tenté d’intervenir en se rendant dans les rédactions, indique RSF.

Outre l’interaction étroite entre la politique et la presse de boulevard, RSF rapporte également que la couverture journalistique des manifestations est souvent entravée par des contrôles d’identité répétés. RSF signale également que les femmes sont particulièrement exposées et qu’il est considéré comme normal que des lettres de menace soient envoyées aux rédactions.

L’Autriche est le dernier État de l’UE à ne pas disposer d’une loi sur la liberté d’information. Une telle loi, qui supprimerait le secret d’État et garantirait un droit constitutionnel d’accès à l’information, est actuellement bloquée dans le processus juridique (lien).

Par rapport à 2021, le pays alpin a perdu 14 places dans le classement de la liberté de la presse et se situe désormais à la 31e place.

Classement RSF de la liberté de la presse : 31

Confiance dans les médias

Dans un Eurobaromètre de 2022, 56 % des Autrichiens interrogés font le plus confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio publiques, y compris à leurs présences en ligne. 22 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leurs contenus en ligne. 45 % font confiance à la presse écrite, y compris à ses contenus en ligne.

Le degré de confiance dans les personnes, groupes ou amis sur les médias sociaux s’élève à 10 %. 6 % des personnes interrogées font confiance aux plateformes en ligne, telles que les blogs et les podcasts, et 7 % aux plateformes vidéo. La confiance dans les influenceurs sur les canaux de médias sociaux s’élève à 3 %.

La grande majorité des Autrichiens (70 %) sont au moins assez confiants dans leur capacité à reconnaître les fake news lorsqu’ils y sont confrontés. 3 % ne sont pas du tout confiants et 8 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Un tiers des Autrichiens (33 %) pense avoir rarement ou pas du tout été en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours. 30 % des Autrichiens interrogés pensent avoir été occasionnellement exposés à des fake news au cours des sept derniers jours. Ils sont 8 % à penser avoir été très souvent en contact avec des fake news et 16 % à penser que cela a été souvent le cas.

Pour en avoir plus

Belgique

Structure des médias

Comme l’indique la BBC, le paysage médiatique reflète la structure du pays et se répartit donc principalement entre deux marchés distincts, à savoir le marché francophone pour la Wallonie et le marché néerlandophone pour la Flandre. Il existe également un petit marché germanophone desservant environ 76 000 habitants, qui sera laissé de côté dans les remarques suivantes.

Il existe des médias pour les deux principaux marchés linguistiques, notamment deux radiodiffuseurs publics et des stations de radio. En raison de la séparation des marchés et des langues, ces diffuseurs se font rarement concurrence, selon RSF.

La télévision par câble est également très regardée, et les stations des pays voisins, notamment la France et les Pays-Bas, ont une grande audience en Belgique, selon la BBC.

Les médias imprimés appartiennent à quelques propriétaires et le pouvoir est concentré entre leurs mains. Cela vaut pour les deux marchés, indique eurotopics, un projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique. Ils constatent une perte de contenu, car les informations sont souvent partagées entre plusieurs médias d’un même propriétaire. La BBC constate également une forte concentration et désigne De Persgroep comme le plus grand groupe médiatique privé.

92 % des personnes vivant en Belgique ont accès à Internet.

agence de presse enr

L’agence de presse Belga est une agence partenaire de la European Newsroom. Belga opère dans les deux langues officielles. Elle dessert environ 200 médias, dont 15 quotidiens et un hebdomadaire. Belga fournit des informations à quelque 80 stations de radio et environ 30 chaînes de télévision. Elle touche également dix plateformes d’information en ligne.        

Belga compte six journalistes accrédités auprès de la Commission européenne, ainsi que deux journalistes vidéo et 19 photographes.

Utilisation des médias

Les données de l’Eurobaromètre  de 2022 révèlent que la plupart des Belges obtiennent leurs informations à la télévision, sauf les plus jeunes. 70 % des personnes interrogées ont déclaré avoir accédé aux informations par la télévision au cours des sept jours précédents. La radio arrive en deuxième position avec 48 % des personnes interrogées qui déclarent avoir écouté les informations au cours des sept jours précédant l’enquête. Avec 58 %, la télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée par les plus de 25 ans. Pour les moins de 25 ans, les plateformes de médias sociaux et les blogs sont les principales sources d’information (49 %). 83 % des personnes de plus de 55 ans ont cité la télévision comme leur source d’information la plus fréquente.

37 % des personnes interrogées avaient obtenu des informations via des plateformes d’information en ligne au cours des sept jours précédents. 22 % avaient accédé aux informations sur des plateformes de médias sociaux. 23 % avaient consommé des informations via la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête.

45 % des personnes ayant accédé aux informations en ligne ont déclaré avoir utilisé les sites web de sources d’informations telles que des journaux ou des chaînes de télévision. 26 % ont déclaré avoir consulté des informations via les réseaux sociaux et 19 % ont lu des bulletins d’information reçus par courrier électronique.

État de la liberté de la presse

Même si la Belgique a perdu 12 places dans le classement actuel de l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) et se trouve désormais en 23e position, les journalistes jouissent d’un degré de confiance relativement élevé.

Le paysage médiatique belge se répartit entre deux marchés distincts, correspondant aux langues parlées, le néerlandais et le français. Si les politiciens peuvent chercher à influencer les deux radiodiffuseurs nationaux, la VRT néerlandophone et la RTBF francophone, les stations sont en principe bien protégées, affirme RSF. Un haut conseil de la radiodiffusion chargé de garantir la diversité des opinions est en place à Bruxelles (Wallonie).

Selon l’organisme de surveillance Freedom House, financé par les États-Unis, la constitution du pays garantit la liberté de la presse, que le gouvernement respecte en général. Il existe également d’autres lois pour les journalistes, parmi lesquelles le droit à la confidentialité des sources. Mais, comme l’indique RSF, les procès en diffamation restent problématiques.

La pandémie a mis en lumière les problèmes de désinformation, et les journalistes qui couvraient les manifestations contre les mesures Covid ont été confrontés à des menaces. Celles-ci ont conduit certains journalistes à quitter la profession.

Classement RSF de la liberté de la presse : 23

Confiance dans les médias

Dans un Eurobaromètre de 2022, 56 % des Belges interrogés font le plus confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio publiques, y compris à leurs présences en ligne. La presse écrite, y compris ses contenus en ligne, arrive en deuxième position avec 51 %. 19 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leurs contenus en ligne.

Le degré de confiance dans les personnes, groupes ou amis sur les médias sociaux s’élève à 10 %. 8 % des personnes interrogées font confiance aux plateformes en ligne, telles que les blogs et les podcasts, et 7 % aux plateformes vidéo. La confiance dans les influenceurs sur les canaux de médias sociaux s’élève à 4 %.

Plus de la moitié des Belges (57 %) interrogés sont au moins assez confiants dans leur capacité à reconnaître les fake news lorsqu’ils y sont confrontés. 28 % ne sont pas très confiants, 6 % ne le sont pas du tout et 9 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Un tiers des Belges (34 %) pensent avoir été exposés occasionnellement à des fake news au cours des sept derniers jours. 18 % pensent avoir rarement ou pas du tout été en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours. 19 % pensent avoir été souvent ou très souvent en contact avec des fake news. Enfin, 19 % ne savent pas.

Bosnie-Herzégovine

Paysage médiatique

Le marché des médias est très fragmenté avec près de 40 chaînes de télévision, 150 stations de radio, plusieurs quotidiens et agences de presse, près de 200 magazines et autres périodiques et un grand nombre de médias en ligne, indique l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF).

Cependant, le grand nombre de médias n’implique pas un véritable pluralisme de l’information et des opinions et il existe une polarisation entre les deux entités politiques. Les chaînes de télévision N1 et Al Jazeera Balkans, financées par le gouvernement qatari, comptent parmi les médias les plus importants, tandis que le journalisme d’investigation est assuré par des médias en ligne tels que Cin, Istraga, Zurnal et Inforadar (RSF).

agence de presse enr

Federation News Agency (Fena) est un membre de la European Newsroom.

Utilisation des médias

Les sites de médias en ligne jouissent d’une popularité croissante, l’accès à Internet ayant augmenté de manière significative depuis 2010. Les citoyens, en particulier les jeunes générations, se fient de plus en plus aux médias en ligne, aux portails locaux et aux réseaux sociaux comme Facebook. Selon la Fondation Thomson, les citoyens passent généralement environ 72 minutes par jour sur des sites web locaux, 26 minutes à écouter des stations de radio locales et 17 minutes à regarder des chaînes de télévision locales. La communauté des blogueurs joue un rôle de plus en plus important, en particulier auprès des jeunes, mais les contenus y sont généralement légers et dépourvus d’informations politiquement pertinentes.

La télévision reste toutefois l’un des médias les plus populaires, en particulier chez les personnes âgées. Selon la fondation allemande Konrad-Adenauer Stiftung (KAS), proche du parti chrétien-démocrate allemand, le rapport 2019 de l’IREX indique que les chaînes de télévision et les stations de radio détiennent une part estimée à 67 % du marché publicitaire.

État de la liberté de la presse

Selon l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), l’environnement juridique en Bosnie-Herzégovine est favorable, mais s’inscrit dans un environnement politique et économique défavorable. En raison des différentes entités et structures politiques, l’organisation fait état de différences significatives dans le pays en termes de liberté des médias.

Les conditions de travail des médias sont meilleures dans la capitale, Sarajevo, que dans l’entité à majorité serbe de la Republika Srpska et dans la partie occidentale de la Fédération de Bosnie-Herzégovine. Les hommes politiques du pays s’en prennent régulièrement aux journalistes et exercent une influence sur les médias publics et les organismes de réglementation.

L’organisme de surveillance Freedom House, financé par les États-Unis, affirme également que les journalistes subissent des pressions politiques, ainsi que des harcèlements, des menaces et des agressions occasionnelles en raison de leur travail. Le pays occupe la 67e place du classement de la liberté de la presse établi par RSF.

Classement RSF de la liberté de la presse : 67

Bulgarie

Structure des médias

Comme l’indique la BBC, les médias télévisés et Internet sont les principales sources d’information en Bulgarie.

Le marché de la télévision se répartit entre les diffuseurs privés et publics. Le groupe international de médias CME dirige bTV, la chaîne la plus regardée de Bulgarie. La société scandinave MTG exploite la chaîne nationale Nova TV, selon la BBC. Le diffuseur privé Nova Televizija appartient à l’oligarque bulgare Kiril Domustschiew, selon eurotopics, le projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique.

Les chaînes de télévision publiques BNT1, BNT2 et BNT HD continuent d’exercer une forte influence sur la formation des opinions, mais réalisent des taux d’audience inférieurs à ceux des stations privées (eurotopics).

Le marché de la radio est, selon la fondation allemande Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS), également dominé par les chaînes privées. En 2019, le diffuseur international américain Radio Free Europe, financé par des fonds publics, a rouvert son bureau à Sofia après 15 ans d’absence afin de « contribuer à renforcer un paysage médiatique affaibli par la monopolisation de la propriété et la corruption ».

Les journaux perdent de leur influence et sont souvent dépendants des investisseurs car ils ne parviennent pas à vendre suffisamment de publicités, rapporte eurotopics. Juste après la chute du régime communiste, le marché de la presse écrite était dynamique. Comme l’indique la Konrad-Adenauer-Stiftung (KAS), proche du parti chrétien-démocrate allemand, le marché était déterminé par la libéralisation, la libre concurrence, l’établissement d’institutions démocratiques et le pluralisme politique. La crise financière de 2008 a eu un impact négatif sur le marché de la presse écrite.

Ces dernières années, les plateformes internet ont gagné en importance et Facebook est l’une des modalités privilégiées pour publier des articles (eurotopics).

70 % des personnes vivant en Bulgarie ont accès à Internet. Ce chiffre est inférieur à la moyenne européenne.

agence de presse enr

La Bulgarian Telegraph Agency (BTA) est un membre de la European Newsroom.

Utilisation des médias

Un Eurobaromètre de 2022 révèle que la plupart des Bulgares s’informent à la télévision. 86 % ont déclaré avoir accédé aux informations via la télévision au cours des sept jours précédents. Les plates-formes en ligne arrivent en deuxième position, 60 % d’entre eux déclarant y avoir obtenu des informations au cours des sept derniers jours précédant l’enquête.

La télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée dans toutes les tranches d’âge. De 69 % pour les 15-24 ans, le chiffre atteint 91 % pour les plus de 55 ans.

60 % des personnes interrogées ont obtenu des informations via des plateformes d’information en ligne au cours des sept jours précédents. 22 % avaient accédé aux informations sur des plateformes de médias sociaux. 23 % avaient consommé des informations via la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête.

55 % des personnes ayant accédé aux informations en ligne ont déclaré avoir lu des articles ou des messages sur les médias sociaux. 39 % avaient utilisé les sites web de sources d’information telles que des journaux ou des chaînes de télévision. 24 % ont déclaré avoir réagi à des notifications, des applications d’information ou d’autres alertes, et 24 % ont lu des contenus partagés par des amis sur des applications de messagerie.

État de la liberté de la presse

Selon l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), en matière de liberté de la presse, la Bulgarie était le pays le moins bien classé de l’UE, mais cette place a été prise par la Grèce. La Bulgarie a gagné 21 places depuis 2021 et se trouve désormais au 91e rang du classement de RSF.

Selon RSF, le pays est confronté à de multiples problèmes dans le domaine de la liberté de la presse, mentionnant la corruption, l’indépendance insuffisante et l’inefficacité du système judiciaire.  RSF mentionne que les journalistes d’investigation et les médias sont également soumis à des procédures abusives et à des poursuites-bâillons, les fameuses SLAPP (Strategic Lawsuits against Public Participation).

Le projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique eurotopics critique le fait que les médias sont souvent utilisés pour servir les intérêts de leurs propriétaires, des hommes d’affaires en détenant la propriété. L’organisme de surveillance Freedom House financé par les États-Unis, qualifie les structures de propriété des médias d’« opaques ». 

RSF rapporte que les journalistes qui enquêtent sur la corruption, en particulier, peuvent faire l’objet de menaces et d’agressions physiques.

Classement RSF de la liberté de la presse : 91

Confiance dans les médias

Dans un Eurobaromètre de 2022, 44 % des Bulgares interrogés font le plus confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio publiques, y compris à leurs présences en ligne. Le degré de confiance dans les personnes, groupes ou amis sur les médias sociaux s’élève à 25 % et occupe la deuxième place. Viennent ensuite 23 % des personnes interrogées qui font le plus confiance à d’autres plateformes en ligne, notamment les blogs et les podcasts. 21 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leurs contenus en ligne.

La confiance dans la presse écrite s’élève à 18 %, ce qui représente l’avant-dernier chiffre le plus bas, et n’est éclipsé que par les 7 % de personnes interrogées qui font le plus confiance aux influenceurs sur les canaux de médias sociaux.

L’écrasante majorité des Bulgares (67 %) sont au moins assez confiants pour reconnaître les fake news lorsqu’ils y sont confrontés. 26 % ne sont pas très confiants et 4 % ne le sont pas du tout. 4 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Plus de la moitié des Bulgares (55 %) interrogés pensent avoir été souvent ou très souvent en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours. 29 % pensent avoir été occasionnellement exposés à des fake news au cours des sept derniers jours. 8 % pensent avoir été rarement et 3 % pensent n’avoir pas du tout été en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours. Enfin, 5 % ont indiqué qu’ils ne savaient pas.

Croatie

Structure des médias

La télévision est, selon la BBC, la principale source d’information en Croatie. Elle est suivie par Internet.

Le radiodiffuseur public HRT est financé par une redevance et par la publicité, cette dernière étant confrontée à une forte concurrence de la part de radiodiffuseurs privés tels que la chaîne américaine Nova Channel (BBC). La radio, exploitée par la HRT et des acteurs privés, est également un média populaire. Des maisons d’édition allemandes et autrichiennes détiennent des participations sur le marché croate des médias. Le groupe allemand Bertelsmann possède trois chaînes de télévision par le biais de sa filiale RTL Hrvatska. Nova TV et Doma TV appartiennent au groupe américain United Group, comme le rapporte eurotopics, un projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique.

Selon eurotopics, les quotidiens ayant le plus fort tirage sont publiés par Hanza Media (Jutarnji List, Slobodna Dalmacija, Globus) et par l’autrichien Styria Media Group AG (24 Sata, Večernji List). eurotopics constate une concentration des médias qui, dans ce petit État, entraîne une proximité entre les médias et l’appareil d’État, ce qui représente ainsi un risque pour la liberté de la presse.

Les plateformes en ligne jouent un rôle important sur le marché croate des médias et, malgré l’arrêt des financements publics, des portails tels que Forum.tm et Autograf.hr existent toujours, en partie grâce à des dons et à des fonds européens. D’autres portails, comme Index.hr et Telegram.hr, sont financés par la publicité et le marketing et excellent dans le journalisme d’investigation (eurotopics).

93 % de la population croate a accès à Internet.

agence de presse enr

L’agence de presse croate Hrvatska izvještajna novinska agencija (HINA) est membre de la European Newsroom.

Utilisation des médias

Un Eurobaromètre de 2022 révèle que la plupart des Croates s’informent à la télévision. 75 % des personnes interrogées ont déclaré avoir consulté les informations à la télévision au cours des sept jours précédents. Les plateformes en ligne arrivent en deuxième position, 48 % des personnes interrogées déclarant y avoir lu des informations au cours des sept derniers jours précédant l’enquête. La télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée dans toutes les tranches d’âge. 59 % des jeunes de 15 ans ont désigné la télévision comme leur source d’information la plus fréquente. Ce chiffre atteint 84 % chez les plus de 55 ans.

42 % des personnes interrogées ont accédé aux informations sur des plateformes de médias sociaux. 30 % avaient écouté les informations à la radio et 16 % avaient consommé des informations dans la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête.

45 % des personnes ayant accédé aux informations en ligne ont déclaré avoir lu les informations sur leurs réseaux de médias sociaux. 41 % ont déclaré avoir utilisé les sites web de sources d’information telles que des journaux ou des chaînes de télévision. 18 % ont déclaré avoir utilisé une application ou un site Web d’agrégation d’informations.

État de la liberté de la presse

Selon l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), la scène médiatique croate se diversifie.

Actuellement, la Croatie occupe la 48e place du classement de RSF en matière de liberté de la presse et a gagné 6 places. L’organisme de surveillance Freedom house, financé par les États-Unis, estime que la presse croate est généralement exempte d’interférences et de manipulations politiques manifestes. Selon l’organisation, les journalistes peuvent faire l’objet de menaces, de harcèlement et d’attaques, parfois menées par la police. Selon le projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique eurotopics, cela est particulièrement vrai pour les journalistes enquêtant sur la corruption, le crime organisé et les crimes de guerre. Selon RSF, l’un des problèmes est le silence des autorités. Le gouvernement maintient sa politique d’ingérence dans la gestion de la chaîne publique HTV (qui fait partie de HRT).

Il existe une législation visant les journalistes, régulièrement invoquée, qui prévoit que la diffamation est une infraction pénale. En outre, insulter « la République, son emblème, son hymne national ou son drapeau » est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. En outre, les commentaires considérés comme « humiliants » peuvent être sanctionnés, et les journalistes font souvent l’objet de poursuites-bâillons, rapporte RSF. Ils mentionnent qu’un millier d’actions en justice contre des journalistes sont actuellement en cours.

Classement RSF de la liberté de la presse : 48

Confiance dans les médias

Selon un Eurobaromètre de 2022, 39 % des Croates interrogés font le plus confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio publiques, y compris à leur présence en ligne. Les médias imprimés, y compris leurs contenus en ligne, arrivent en deuxième position, avec 26 % de confiance. 23 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leurs apparitions en ligne.

Le degré de confiance dans les personnes, groupes ou amis sur les médias sociaux s’élève à 19 %. 14 % font confiance aux plateformes en ligne, telles que les blogs et les podcasts, et 12 % aux plateformes vidéo. La confiance dans les influenceurs sur les canaux de médias sociaux s’élève à 5 %.

Plus des deux tiers de la population croate (68 %) sont au moins assez confiants dans leur capacité à reconnaître les fake news lorsqu’ils y sont confrontés. 26 % ne sont pas très confiants et 5 % ne le sont pas du tout. 2 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Plus d’un tiers des Croates (37 %) pensent avoir été exposés occasionnellement à des fake news au cours des sept derniers jours. 22 % pensent avoir été souvent et 15 % pensent avoir été très souvent en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours. 13 % estiment avoir été rarement exposés à des fake news au cours des sept derniers jours et 3 % pensent que ce n’est pas du tout le cas.. 9 % ont déclaré qu’ils ne savaient pas.

France

Structure des médias

Le paysage médiatique en France se compose de médias privés ainsi que de médias bénéficiant de financements publics. La télévision joue un rôle majeur dans les débats publics du pays. Le réseau TF1 appartient à un groupe privé, tandis que le diffuseur public France Télévisions tire ses revenus d’une redevance télévisuelle et de la publicité, d’après la BBC . Il y a par ailleurs le grand opérateur de télévision commerciale Canal+, qui appartient au groupe de médias Vivendi SA.

La radio a également un rôle important. La France est l’un des pays qui compte le plus grand nombre de stations de radio, actuellement de l’ordre de 900, indique eurotopics, un projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique. Citons, parmi elles, la station publique Radio France, qui émet également dans les territoires français d’outre-mer. Les stations commerciales RTL et Europe 1, en particulier, ont une grande audience.

La France compte plus de 100 journaux quotidiens. Ces journaux régionaux et nationaux sont considérés comme une presse libre. La plupart d’entre eux sont privés et ne sont pas influencés par les partis politiques, souligne la BBC. Parmi les journaux nationaux, les plus importants sont Le Monde, Libération et Le Figaro. Le journal le plus vendu est le régional Ouest-France. La presse écrite française est subventionnée par l’État. Les montants et les bénéficiaires des subventions sont publiés par le  ministère français de la Culture. En 2019, Libération, Le Figaro et Le Monde ont également été répertoriés comme bénéficiaires de subventions. Au total, les journaux français ont été subventionnés par des aides directes à hauteur de 48 millions d’euros en 2019. Selon l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique  (Bundeszentrale für politische Bildung/bpb), aucun autre pays européen ne bénéficie de subventions aux médias aussi élevées.

Un autre point de critique est un degré élevé d’implication des investisseurs, qui ne sont pas originaires du secteur des médias (bpb). Les relations entre le président français Emmanuel Macron et la presse française sont considérées comme tendues. Le président tenterait de contrôler la couverture médiatique et d’empêcher la publication d’informations indésirables, indique eurotopics.

Les plateformes Internet et les médias sociaux comptent également parmi les sources d’information de la population française.

92 % des 65 millions de Français avaient accès à Internet en 2022.

agence de presse enr

L’Agence France Presse (AFP) est un membre de la European Newsroom.

Utilisation des médias

Selon l’Eurobaromètre de 2022, les informations sont principalement consommées par le biais des émissions de télévision et de radio. 78 % des Français interrogés ont déclaré avoir consulté des informations à la télévision au cours des sept jours précédents. La radio arrive en deuxième position avec 45 %. La télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée dans toutes les tranches d’âge. Mais l’utilisation de la télévision augmente avec l’âge : Parmi les 15-24 ans, 67 % ont déclaré avoir obtenu les informations à la télévision, tandis que 86 % des plus de 55 ans ont utilisé la télévision pour regarder les informations.

29 % avaient consommé des informations sur des plateformes en ligne et 19 % avaient accédé à des informations sur des plateformes de médias sociaux. 22 % avaient lu des informations dans la presse écrite.

34 % des personnes ayant accédé aux informations en ligne ont déclaré avoir utilisé les sites web de sources d’informations telles que des journaux ou des chaînes de télévision. 25 % ont déclaré avoir accédé aux informations via les réseaux sociaux et 20 % ont réagi aux notifications des sources d’information.

État de la liberté de la presse

La liberté de la presse a une tradition particulièrement longue en France. Selon le projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique  eurotopics, le premier journal français a été publié au 17e siècle. La France accueille également la première agence de presse du monde : fondée par Charles-Louis Havas en 1835, elle est devenue plus tard l’Agence France Presse (AFP).

Comme l’indique l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), le cadre législatif et réglementaire français garantit la liberté de la presse et l’indépendance éditoriale. Néanmoins, il existe des lacunes dans le cas de conflits d’intérêts, selon RSF. Une nouvelle législation introduite en 2022 a amélioré la protection des journalistes contre les violences policières. Les reporters sont également devenus la cible d’attaques verbales et physiques lors de manifestations, notamment lors des protestations contre les mesures visant à atténuer la pandémie de Covid-19.

À cela s’ajoutent des attaques en ligne de la part d’organisations d’extrême droite, d’extrême gauche et islamistes, rapporte RSF. Après l’attaque visant l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo par des extrémistes islamistes en 2015, plusieurs journalistes sont protégés par la police. En 2022, la France a gagné 8 places dans le classement de la liberté de la presse de RSF et se trouve actuellement en 26e position.

 Classement RSF de la liberté de la presse : 26

Confiance dans les médias

Selon un Eurobaromètre de 2022, la confiance dans les médias est la plus élevée pour les chaînes de télévision et les stations de radio publiques, y compris leurs présences en ligne. 49 % des personnes interrogées déclarent leur faire le plus confiance. 46 % font confiance à la presse écrite et à ses contenus en ligne. 29 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris leurs présences en ligne.

Le niveau de confiance dans les personnes, les groupes ou les amis sur les médias sociaux est passé à 10 %. Moins de 10 % font confiance aux autres plateformes en ligne, aux plateformes vidéo et aux influenceurs sur les médias sociaux.

La majorité des Français (68 %) sont au moins assez confiants dans leur capacité à reconnaître les fake news lorsqu’ils y sont confrontés. 4 % ne sont pas du tout confiants et 8 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Près d’un tiers des participants interrogés (30 %) pensent avoir été exposés occasionnellement à des fake news au cours des sept derniers jours. 24 % pensent avoir été souvent ou très souvent en contact avec des fake news. 22 % pensent avoir été rarement en contact avec des fake news et 10 % pensent que ce n’est pas du tout le cas.

Pour en avoir plus

Allemagne

Structure des médias

Selon la BBC, l’Allemagne possède le plus grand marché de la télévision en Europe avec ses 38 millions de foyers télévisés.

Le marché de la télévision se répartit entre radiodiffuseurs publics et privés. Les radiodiffuseurs publics nationaux ARD, ZDF et Deutschlandradio sont financés par une contribution due par chaque foyer. DW (Deutsche Welle) est le radiodiffuseur international et est financé par les ressources fiscales fédérales allemandes. Les radiodiffuseurs privés les plus importants appartiennent au groupe RTL et au groupe ProSiebenSat1 Media.

Selon RSF, le pluralisme des médias, en particulier au niveau local, s’est érodé depuis les années 1990. RSF rapporte également que le plus grand tabloïd allemand, Bild, a perdu des lecteurs parce que les présences en ligne des journaux de qualité Süddeutsche Zeitung et Frankfurter Allgemeine Zeitung sont devenues plus populaires. Avec l’utilisation croissante d’Internet, la situation des journaux se complique, comme le rapporte eurotopics, un projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique. Selon eux, il existe en Allemagne 327 quotidiens nationaux et régionaux, 20 hebdomadaires et six journaux du dimanche, dont la plupart sont privés.

Internet est devenu depuis longtemps le premier choix éditorial des organes d’information allemands, indique eurotopics. L’un des problèmes dans ce domaine était le financement du contenu, ce qui a conduit à un différend entre les éditeurs et les radiodiffuseurs publics sur les apparitions sur internet de ces derniers et l’étendue des informations qu’ils fournissaient gratuitement. Ce différend a été réglé en 2018 et a laissé les diffuseurs publics libres de proposer principalement des contenus vidéo et radio sur internet.

94 % des Allemands ont accès à Internet.

agence de presse enr

L’Agence allemande Deutsche Presse-Agentur GmbH (dpa) est un membre de la European Newsroom.

Utilisation des médias

Un Eurobaromètre de 2022 révèle que la plupart des Allemands obtiennent leurs informations à la télévision. 73 % des personnes interrogées ont déclaré avoir consulté les informations à la télévision au cours des sept jours précédents. La radio arrive en deuxième position avec 47 % des personnes interrogées qui déclarent avoir écouté des informations au cours des sept derniers jours précédant l’enquête. La télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée dans toutes les tranches d’âge. 46 % des jeunes de 15 ans ont désigné la télévision comme leur source d’information la plus fréquente. Ce chiffre atteint 87 % chez les plus de 55 ans.

38 % des personnes interrogées avaient obtenu des informations via des plateformes d’information en ligne au cours des sept jours précédents. 16 % avaient accédé aux nouvelles sur des plateformes de médias sociaux. 26 % avaient consommé des informations via la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête.

39 % de ceux qui avaient accédé aux informations en ligne ont déclaré avoir utilisé les sites web de sources d’informations telles que des journaux ou des chaînes de télévision. Par ailleurs, 21 % ont déclaré avoir accédé aux informations via les réseaux sociaux et 18 % ont reçu des notifications ou des alertes de la part d’applications d’information auxquelles ils s’étaient inscrits.

État de la liberté de la presse

L’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) estime que l’environnement de travail des professionnels des médias en Allemagne est globalement bon. L’Allemagne se classe au 16e rang et a perdu 3 places par rapport au classement de la liberté de la presse établi par RSF pour 2021.

 

La liberté des médias est un droit garanti par la constitution allemande. Malgré l’indépendance des médias, l’affichage de croix gammées et les déclarations approuvant le nazisme sont illégaux.

RSF critique le fait que l’accès à l’information est relativement faible en comparaison internationale. Il rapporte également que certains organes gouvernementaux et législateurs font pression pour criminaliser le traitement des données divulguées et veulent autoriser l’intrusion dans les communications chiffrées par les services de renseignement.

 

Selon l’organisme de surveillance Freedom House, financé par les États-Unis, des journalistes ont été victimes d’agressions physiques, en particulier lors de reportages sur des manifestations de droite. C’était, comme l’indique l’organisation, notamment le cas lors des manifestations des « Querdenker » en 2021.

Comme le rapporte RSF, les femmes, les personnes de couleur et les journalistes qui traitent des questions de genre sont confrontés à des harcèlements sur les médias sociaux, qui ne sont souvent pas sanctionnés par les autorités.

 

Un autre problème auquel les journalistes sont confrontés en Allemagne concerne les menaces et les tentatives d’intimidation de la part des groupes d’extrême droite, rapporte le projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique  eurotopic.

Classement RSF de la liberté de la presse : 16

Confiance dans les médias

Dans un Eurobaromètre de 2022, 62 % des Allemands interrogés font le plus confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio publiques, y compris à leurs présences en ligne. La presse écrite, y compris les contenus en ligne, arrive en deuxième position avec 42 %. 20 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leur contenu en ligne.

Le degré de confiance dans les personnes, groupes ou amis suivis par les personnes interrogées sur les médias sociaux s’élève à 9 %. 7 % font confiance aux plateformes en ligne, comme les blogs et les podcasts, et 8 % aux plateformes vidéo. La confiance dans les influenceurs sur les canaux de médias sociaux s’élève à 3 %.

Deux tiers de la population allemande (66 %) sont au moins assez confiants dans leur capacité à reconnaître les fake news lorsqu’ils y sont confrontés. 21 % ne sont pas très confiants et 5 % ne le sont pas du tout, tandis que 9 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Un peu plus d’un quart des Allemands (26 %) pensent avoir été exposés occasionnellement à des fake news et 26 % pensent avoir été rarement exposés à la désinformation au cours des sept derniers jours. 14 % pensent qu’ils n’ont pas du tout été en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours. 17 % pensent avoir été souvent ou très souvent en contact avec des fake news. Enfin, 18 % déclarent ne pas savoir.

Pour en avoir plus

Italie

Structure des médias

L’Italie possède un paysage médiatique bien développé, la télévision étant le média dominant. Les chaînes de télévision comprennent le radiodiffuseur public Radiotelevisione Italiana (RAI) et des stations privées. La RAI et Mediaset dominent le marché. Mediaset est détenu par l’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi. La RAI étant traditionnellement sous influence politique, comme le rapporte la BBC, Berlusconi pouvait autrefois exercer un contrôle étroit sur le secteur de la télévision.

L’influence de Berlusconi a encore aujourd’hui un impact sur la liberté de la presse, comme l’indique le projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique eurotopics : Le réseau d’entreprises qu’il a construit depuis les années 1980 met toujours en danger le pluralisme des médias. Son empire comprend la plus grande maison d’édition du pays et les trois plus grandes chaînes de télévision privées, générant 60 % de l’ensemble des recettes publicitaires sur le marché italien.

La RAI exploite également des chaînes de radio et partage les ondes avec quelque 2 500 stations de radio commerciales, selon la BBC.

La presse est fortement régionalisée et reflète donc l’histoire et le caractère régionaux de l’Italie. Milan est une référence incontournable pour les journaux. Selon la BBC, les journaux sont peu lus, souvent privés et fréquemment liés à un parti politique ou dirigés par un grand groupe de médias.

Les rachats et les fusions d’entreprises de médias sont un problème récurrent en Italie. Comme le souligne eurotopics, un jeu de pouvoir pour la propriété du plus grand journal, Corriere della Sera, est en cours depuis des années. Même si le nombre de lecteurs diminue, les commentaires et les articles d’opinion sont très demandés, et avec eux les blogs et les médias sociaux.

Près de 91 % des Italiens ont accès à Internet.

agence de presse enr

L’Agenzia Nazionale Stampa Associata (ANSA) est un membre de la European Newsroom.

Utilisation des médias

Selon un Eurobaromètre de 2022, l’utilisation de la télévision est très élevée. 82 % des Italiens ont déclaré avoir consulté des informations à la télévision au cours des sept jours précédents. Les plateformes d’information en ligne arrivent en deuxième position avec un chiffre de 49 %. La télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée dans toutes les tranches d’âge. Mais l’utilisation de la télévision augmente avec l’âge : Parmi les 15-24 ans, 75 % déclarent s’informer à la télévision. Ce chiffre atteint 88 % pour les plus de 55 ans.

35 % des Italiens s’informent à la radio. 25 % ont accédé aux informations sur les plateformes de médias sociaux. 27 % ont déclaré avoir consommé des informations dans la presse écrite au cours des sept jours précédents.

52 % de ceux qui ont accédé aux informations en ligne ont déclaré avoir utilisé les sites web de sources d’information telles que des journaux ou des chaînes de télévision. 32 % ont déclaré avoir accédé aux informations via les réseaux sociaux et 15 % ont réagi aux notifications des sources d’information. 19 % ont déclaré avoir utilisé une application ou un site web d’agrégation d’informations.

État de la liberté de la presse

En général, les journalistes jouissent en Italie d’un climat de liberté, indique l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF). Néanmoins, selon RSF, il arrive que les journalistes s’autocensurent, soit pour respecter la ligne éditoriale, soit pour éviter des procès en diffamation, soit par crainte de représailles de la part du crime organisé ou d’autres groupes.

Les journalistes qui enquêtent sur la mafia, en particulier, font l’objet de menaces physiques et en ligne. À l’heure actuelle, 20 journalistes sont sous protection policière, rapporte RSF. Les lois sur la diffamation sont entrées en vigueur en 2018 et remontent aux périodes où l’ancien Premier ministre et entrepreneur médiatique Silvio Berlusconi était au pouvoir.

RSF conclut que la liberté de la presse en Italie continue d’être menacée par le crime organisé, notamment dans le sud du pays. L’organisme de surveillance Freedom House, financé par les États-Unis, rapporte que 11 % des 232 actes d’intimidation contre des journalistes enregistrés en 2021 provenaient du crime organisé.

Un autre risque, qui a considérablement augmenté avec la pandémie de Covid, émane de groupes extrémistes ou protestataires qui utilisent la violence contre les journalistes. En 2022, l’Italie a perdu 17 places dans le classement annuel de la liberté de la presse et se situe désormais à la 58e place.

Classement RSF de la liberté de la presse : 58

Confiance dans les médias

Selon un Eurobaromètre de 2022, les Italiens accordent la plus grande confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio publiques, y compris à leur présence en ligne. 45 % ont déclaré qu’ils leur faisaient le plus confiance. 40 % font confiance à la presse écrite, y compris à ses contenus en ligne. 25 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leurs apparitions en ligne. Le niveau de confiance dans les personnes, groupes ou amis sur les médias sociaux s’élève à 12 %. 14 % font confiance aux plateformes en ligne, comme les blogs et les podcasts, et 1 % aux plateformes vidéo. La confiance dans les influenceurs sur les canaux de médias sociaux s’élève à 6 %.

Plus de la moitié des Italiens (60 %) sont au moins assez confiants pour reconnaître les fake news lorsqu’ils y sont confrontés. 4 % ne sont pas du tout confiants et 4 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Plus d’un tiers des participants interrogés (38 %) pensent avoir été exposés occasionnellement à des fake news au cours des sept derniers jours. 29 % pensent avoir été souvent ou très souvent en contact avec des fake news. 15 % pensent avoir été rarement en contact avec des fake news et 8 % estiment que ce n’est pas du tout le cas.

Pour en avoir plus

Macédonie du Nord

Structure des médias

Si la télévision est le média d’information le plus populaire en Macédoine du Nord, les réseaux publics sont confrontés à une concurrence féroce de la part des stations commerciales qui dominent le marché, rapporte la BBC. Le paysage médiatique comprend, d’une part, des chaînes de télévision exploitées par de grands groupes commerciaux et, d’autre part, des journaux à faible tirage et des sites Web d’information.

Le radiodiffuseur public de Macédoine du Nord, MRT, exploite trois réseaux nationaux et un réseau satellite et est en concurrence avec quatre stations privées nationales : Sitel TV, Kanal 5, Telma et Alsat-M. MRT exploite également une station de radio, concurrencée par trois stations de radio privées nationales : Kanal 77, Antenna 5 et Metropolis Radio.

Le marché de la presse en Macédoine du Nord est partagé entre les quotidiens publics, subventionnés par l’État, Nova Makedonija et Vecer, et les quotidiens commerciaux Koha et Sloboden Pecat. La Macédoine du Nord compte deux agences de presse, la privée Makfax étant en concurrence avec la Media Information Agency (MIA), qui est gérée par l’État et fournit des informations en langue anglaise.

agence de presse enr

Media Information Agency (MIA) est un partenaire de la European Newsroom. MIA touche 50 médias, dont trois quotidiens. L’agence touche également 6 stations de radio et 10 chaînes de télévision, ainsi que 31 plateformes d’information. MIA a actuellement un correspondant permanent accrédité auprès de la Commission européenne.

Utilisation des médias

En Macédoine du Nord, la télévision est la source médiatique la plus utilisée par les citoyens pour recueillir des informations sur les événements politiques et sociaux, tandis que les réseaux sociaux sont la deuxième source d’information la plus courante. Selon un sondage d’opinion d’Ipsos Strategic Marketing, 52 % de la population utilise la télévision comme principale source d’information. En outre, 75 % des citoyens interrogés consomment la télévision quotidiennement.

Les réseaux sociaux, tels que Facebook, Twitter, Instagram et YouTube, sont utilisés quotidiennement par 54 % des personnes interrogées.  Cependant, 29 % des Nord-Macédoniens interrogés ont déclaré ne jamais utiliser cette source. Les réseaux sociaux sont la principale source d’information pour 25 % des citoyens.

29 % des citoyens de Macédoine du Nord ont déclaré que les contacts personnels, tels que la famille, les amis

ou les collègues, étaient leur source d’information la plus fréquente, mais seuls 6 % d’entre eux en font leur principale source d’information.

Selon les résultats de l’enquête d’opinion, les autres médias traditionnels sont loin derrière les chiffres de la télévision et des réseaux sociaux, avec près de 7 % des citoyens qui déclarent lire des journaux et des magazines imprimés tous les jours, et 16 % qui déclarent écouter la radio. Pas moins de 66 % ont déclaré ne jamais lire de journaux ou de magazines imprimés, et 58 % n’ont jamais écouté la radio.

État de la liberté de la presse

Bien que les journalistes de Macédoine du Nord ne travaillent pas dans un environnement hostile, la désinformation généralisée et le manque de professionnalisme contribuent à la baisse de confiance de la société dans les médias, ce qui expose les médias indépendants à des menaces et à des attaques, indique l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF). La Macédoine du Nord occupe la 57e place dans le classement de la liberté de la presse établi par RSF.

Le paysage médiatique de la Macédoine du Nord est, politiquement parlant, profondément polarisé, selon l’organisme de surveillance Freedom House, financé par les États-Unis. Les médias privés sont souvent soumis à la pression d’intérêts politiques ou commerciaux, qui tentent d’exercer une influence sur leur contenu. Néanmoins, de nombreux médias critiques et indépendants restent opérationnels, principalement en ligne.

À l’heure actuelle, les journalistes peuvent encore être exposés à des pressions juridiques et à des poursuites abusives (poursuites-bâillons ou SLAPP) sous prétexte de protéger des secrets d’État et des données personnelles. Cependant, les tribunaux ont tendance à défendre la liberté de la presse et à protéger les journalistes. Des amendements visant à assurer une meilleure protection des journalistes sont en préparation.

Classement RSF de la liberté de la presse : 57

Confiance dans les médias

Selon un sondage d’opinion d’Ipsos Strategic Marketing, les Nord-Macédoniens sont divisés de manière égale sur la question de la confiance dans les reportages des médias. Au total, 49 % des personnes interrogées ont déclaré avoir confiance dans les médias, dont 41 % font principalement confiance aux reportages des médias et seulement 9 % leur font totalement confiance. L’autre moitié des personnes interrogées ont exprimé leur méfiance à l’égard des médias, 26 % d’entre elles n’ayant pas confiance dans les reportages des médias et 23 % ne leur faisant pas du tout confiance.

Près de 70 % des citoyens de Macédoine du Nord pensent que les médias de leur pays diffusent de la propagande politique et de la désinformation. Cette opinion est moins partagée par les citoyens lorsqu’il s’agit de la diffusion de la haine par les médias. Alors que 57 % des citoyens estiment que les médias macédoniens propagent la haine, 40 % des citoyens pensent le contraire.

La situation sur les réseaux sociaux est perçue de manière similaire. Environ deux tiers des personnes interrogées pensent que ces médias diffusent de la propagande politique et de la désinformation, tandis qu’un pourcentage plus faible pense qu’ils diffusent de la haine (66 % et 63 %, respectivement). Les jeunes de 18 à 44 ans sont plus nombreux à estimer que les autres sur le fait que les réseaux sociaux diffusent de la propagande politique et de la désinformation. Cela peut s’expliquer par l’utilisation plus fréquente des médias sociaux par ces groupes d’âge, mais cela indique également qu’ils sont conscients de ces phénomènes.

Roumanie

Structure des médias

En Roumanie, la télévision est le média le plus populaire. Selon la BBC, le pays dispose de stations commerciales fortes, Pro TV et Antena 1, ainsi que d’un secteur de télévision payante compétitif. TVR est le radiodiffuseur public.

Le pays compte plus de 100 stations de radio privées. La radio publique Radio Romania exploite des stations nationales, régionales et locales.

En raison d’un manque de crédibilité, la consommation de la presse écrite diminue massivement, comme le rapporte le projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique eurotopics. Ils ne jouent souvent un rôle que grâce à leur présence en ligne.

Environ 75 % de la population roumaine utilise Internet.

agence de presse enr

La Romanian Agenția Națională de Presă (Agerpres) est une agence partenaire de la European Newsroom. Son audience reflète la structure des médias roumains : Agerpres touche 86 médias, dont six quotidiens et dix hebdomadaires. L’agence touche également 25 stations de radio et 20 chaînes de télévision, ainsi que six plateformes d’information.

Agerpres n’a actuellement pas de correspondant permanent à Bruxelles, mais en envoie lors d’occasions spéciales qui présentent un intérêt pour le pays.

Utilisation des médias

Un Eurobaromètre de 2022 révèle que la plupart des Roumains obtiennent leurs informations à la télévision. 80 % d’entre eux ont déclaré avoir consulté les informations à la télévision au cours des sept jours précédents. Les plateformes d’information en ligne arrivent en deuxième position avec 53 %. La télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée dans toutes les tranches d’âge. Mais l’utilisation de la télévision augmente avec l’âge : Chez les 15-24 ans, 61 % déclarent s’informer à la télévision. Ce chiffre atteint 89 % chez les plus de 55 ans.

37 % des personnes interrogées ont écouté les informations à la radio au cours des sept jours précédents. 29 % ont accédé aux informations sur des plateformes de médias sociaux. 15 % seulement avaient consommé des informations dans la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête.

42 % des personnes ayant consulté des informations en ligne ont déclaré avoir utilisé les sites web de sources d’information telles que des journaux ou des chaînes de télévision. 42 % ont répondu qu’ils avaient accédé aux informations via les réseaux sociaux et 27 % avaient réagi aux notifications des sources d’information.

État de la liberté de la presse

L’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) accorde à la Roumanie la 56e place sur 180 dans son classement annuel de la liberté de la presse. La Roumanie a perdu 8 places depuis 2021. RSF affirme que la Roumanie dispose d’un paysage médiatique diversifié et relativement pluraliste, mais constate des difficultés en matière d’indépendance.

A ce sujet, RSF mentionne l’ingérence politique dans la nomination des dirigeants de la radio et de la télévision publiques et celle des procureurs dans le travail des journalistes, y compris une augmentation des poursuites abusives. Un autre problème est lié au financement opaque des médias. Les petits médias n’étant pas autosuffisants, ils dépendent des subventions – et l’utilisation de l’argent public pour acheter une couverture médiatique positive est considérée comme normale.

L’ingérence de la politique dans la couverture médiatique remonte aux années 1990. À l’époque, des entrepreneurs roumains ayant d’excellentes relations avec la politique ou même des mandats parlementaires ont fondé des chaînes de télévision et des journaux afin d’accroître leur richesse et de jouer un rôle influent en politique, affirme le projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique eurotopics. Cela devient évident lors des campagnes électorales.

RSF critique également le fait que les choix éditoriaux sont souvent subordonnés aux intérêts des propriétaires, transformant la presse en un instrument de propagande. Eurotopics rapporte que des chaînes de télévision ont également utilisé des fake news afin de faire elles-mêmes de la politique.

Classement RSF de la liberté de la presse : 56

Confiance dans les médias

Dans un Eurobaromètre de 2022, 43 % des Roumains interrogés ont le plus haut degré de confiance dans les chaînes de télévision et les stations de radio publiques, y compris leur présence en ligne. 33 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leurs contenus en ligne. 23 % font confiance à la presse écrite et à ses contenus en ligne.

Le degré de confiance dans les personnes, groupes ou amis sur les médias sociaux s’élève à 18 %. Par ailleurs, 18 % des personnes interrogées font confiance aux plateformes en ligne, telles que les blogs et les podcasts, et 13 % aux plateformes vidéo. La confiance dans les influenceurs sur les canaux de médias sociaux s’élève à 6 %.

La plupart des Roumains (62 %) sont au moins assez confiants dans leur capacité à reconnaître les fake news lorsqu’ils en rencontrent. 4 % ne sont pas du tout confiants et 4 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Près de la moitié des Roumains (45 %) pensent avoir été souvent ou très souvent en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours. 35 % des Roumains interrogés pensent avoir été exposés occasionnellement à des fake news au cours des sept derniers jours. 10 % pensent avoir été rarement en contact avec des fake news et 3 % pensent que ce n’est pas du tout le cas.

Serbie

Structure des médias

La Serbie compte plus de 2 500 médias. Les plus influents sont le radiodiffuseur public RTS et le réseau de télévision indépendant N1, qui est le partenaire de diffusion local de CNN International, indique l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF). Selon l’organisation, la plupart des médias tirent leurs revenus de la publicité et de subventions publiques opaques.

agence de presse enr

L’agence de presse serbe Telegrafska agencija Nove Jugoslavije (Tanjug) est un partenaire de la European Newsroom.

État de la liberté de la presse

Selon le classement de la liberté de la presse établi par l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), la Serbie occupe la 79e place sur 180 pays.

Selon RSF, la Serbie possède certaines des lois les plus avancées en matière de médias, mais en raison des pressions politiques exercées sur les journalistes, l’état réel des médias reste fragile. L’opacité de la propriété et du financement des médias rend les journalistes vulnérables aux pressions politiques et économiques.

L’organisme de surveillance Freedom House, financé par les États-Unis, rapporte que la liberté des médias est également minée, entre autres, par la menace de poursuites judiciaires et d’accusations, la pression éditoriale exercée par les politiciens et les propriétaires de médias politiquement liés, les menaces directes contre les journalistes et les taux élevés d’autocensure.

En outre, RSF indique que le système judiciaire est confronté à de nombreuses poursuites stratégiques contre la participation publique – les fameuses SLAPP – et doit donc encore prouver son efficacité dans la protection de la liberté de la presse.

Classement RSF de la liberté de la presse : 79

Confiance dans les médias

Selon un sondage d’opinion réalisé par IPSOS en 2021, la télévision est la première source d’information en Serbie. Elle est suivie par les sources en ligne telles que les médias sociaux, utilisées par 49 % des personnes interrogées, et les portails d’information en ligne, les blogs d’information et les magazines d’information en ligne, qui sont utilisés par 41 % d’entre elles. Les médias imprimés sont loin derrière – seuls 10 % des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête IPSOS les lisent quotidiennement.

Le sondage indique que l’audience en Serbie est polarisée en ce qui concerne la confiance dans les médias : 51% des personnes interrogées ont tendance à faire confiance aux médias, 48 % ne le font pas. La télévision est le média le plus digne de confiance, suivie par les sites d’investigation en ligne, les autres médias en ligne et la radio. L’approche sensationnaliste des reportages dans la presse écrite a entraîné une baisse de la confiance. En revanche, la confiance dans la presse écrite d’investigation a augmenté.

La tabloïdisation, la désinformation et les reportages biaisés nuisent de plus en plus à la qualité du contenu des informations. Ils favorisent souvent la coalition au pouvoir et diabolisent les opposants politiques et les citoyens critiques.

Slovaquie

Structure des médias

En Slovaquie, la propriété des médias est concentrée entre les mains de quelques groupes d’entreprises et d’individus, selon l’organisme de surveillance Freedom House, financé par les États-Unis. De nombreux médias privés sont détenus directement ou indirectement par les groupes financiers slovaques Penta et J&T. La télévision et les plateformes en ligne sont les principales sources d’information du pays.

Selon la BBC , les chaînes de télévision privées slovaques Markiza et Joj sont les leaders du marché. Radio et TV Slovakia (RTVS) est le radiodiffuseur public et TA3 est une autre station de télévision commerciale.

Tous les principaux journaux sont détenus par des entités privées, selon la BBC. La Slovaquie compte quatre publications quotidiennes : Dennik N, Pravda, Sme et Novy Cas. Le tabloïd Novy Cas est le quotidien le plus vendu de Slovaquie. En outre, Plus 7 dni est la principale publication hebdomadaire du pays et The Slovak Spectator est le principal hebdomadaire de langue anglaise.

La station de radio publique de la Slovaquie est connue sous le nom de Slovak Radio. En outre, le pays compte des stations de radio commerciales parmi lesquelles Radio Jemne, Europa 2 et Fun Radio.

La Slovaquie compte trois agences de presse. TASR est une agence publique, nationale et indépendante qui fournit des informations dans l’intérêt du public. SITA est une agence de presse privée, tandis qu’Azet est un portail en ligne qui gère le site d’information Aktuality.

agence de presse enr

L’agence de presse slovaque Tlačová agentúra Slovenskej republiky (TASR) est un partenaire de la European Newsroom. Elle touche plus de 350 clients médias, dont de grandes maisons d’édition. En particulier, TASR touche 300 plateformes d’information, 30 stations de radio, 4 chaînes de télévision nationales, 8 chaînes régionales et quelques chaînes de télévision sur Internet appartenant à des maisons d’édition.

TASR compte actuellement un journaliste permanent à Bruxelles, qui est accrédité auprès de la Commission européenne.

Utilisation des médias

Un Eurobaromètre de 2022 révèle que la plupart des Slovaques obtiennent leurs informations à la télévision. 73 % des personnes interrogées ont déclaré avoir consulté les informations à la télévision au cours des sept jours précédents. La radio arrive en deuxième position avec 44 % des personnes interrogées qui déclarent avoir écouté des informations au cours des sept derniers jours précédant l’enquête. La télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée dans toutes les tranches d’âge. 63 % des personnes âgées de 15 ans ont désigné la télévision comme leur source d’information la plus fréquente. Ce chiffre atteint 83 % pour les plus de 55 ans.

37 % des personnes interrogées avaient obtenu des informations via des plateformes d’information en ligne au cours des sept jours précédents. 25 % ont accédé aux informations sur des plateformes de médias sociaux. 13 % avaient consommé des informations via la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête.

38 % des personnes ayant accédé aux informations en ligne ont utilisé les sites web de sources d’informations telles que des journaux ou des chaînes de télévision. 36 % ont déclaré avoir lu des informations reçues par le biais de notifications ou d’alertes et 20 % ont déclaré avoir accédé aux informations via les réseaux sociaux.

État de la liberté de la presse :

Selon le classement de la liberté de la presse de l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF), la Slovaquie se trouvait en 27e position en 2022, ayant gagné 7 places dans le classement depuis 2021.

En 2018, l’assassinat du journaliste d’investigation Jan Kuciak a donné lieu à des manifestations pour la liberté de la presse en Slovaquie, rapporte eurotopics , un projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique. Si cet événement continue de motiver les autorités slovaques dans leurs tentatives d’améliorer la liberté de la presse, l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) indique que les progrès sont lents et que les journalistes continuent de travailler dans un environnement hostile.

Selon RSF, les journalistes slovaques sont protégés par la loi sur la liberté d’information et la jurisprudence, qui défendent leurs droits. En 2020, le gouvernement a promis de présenter une nouvelle législation pour mieux protéger les journalistes et leurs sources, pour renforcer l’indépendance éditoriale et financière de la radiodiffusion publique, pour accroître la transparence de la propriété et du financement des médias et pour réduire les peines de prison pour diffamation.

Bien que la société slovaque soit largement conservatrice, les médias sont principalement libéraux. En raison des frictions qui en résultent, les journalistes, en particulier les femmes, sont critiqués et parfois attaqués en ligne pour avoir couvert des questions telles que le genre ou le harcèlement, indique RSF. Certains de ceux qui manifestent contre les mesures gouvernementales dans les domaines de la pandémie de Covid-19 ou de la corruption, ont harcelé et insulté des journalistes lors de manifestations ou en ligne. Selon RSF, ils ont été encouragés par des leaders de l’opposition. 

Classement RSF de la liberté de la presse : 27

Confiance dans les médias

Selon un Eurobaromètre de 2022, 41 % des Slovaques interrogés font le plus confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio publiques, y compris à leurs présences en ligne. La presse écrite, y compris son contenu en ligne, arrive en deuxième position, avec 21 % de confiance. 20 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leur contenu en ligne.

Le degré de confiance dans les personnes, groupes ou amis sur les médias sociaux s’élève également à 20 %. 16 % font confiance aux plateformes en ligne, comme les blogs et les podcasts, et 12 % aux plateformes vidéo. La confiance dans les influenceurs sur les canaux de médias sociaux s’élève à 6 %.

La moitié de la population slovaque (50 %) est assez confiante dans sa capacité de pouvoir reconnaître les fake news lorsqu’elle y est confrontée. 20 % sont très confiants dans leur capacité à les reconnaître. 19 % ne sont pas très confiants et 6 % ne le sont pas du tout. 5 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Près d’un quart des Slovaques (26 %) pensent avoir été exposés occasionnellement à des fake news au cours des sept derniers jours. 21 % pensent avoir été souvent et 15 % pensent avoir été très souvent en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours. 15 % estiment avoir été rarement exposés à des fake news au cours des sept derniers jours et 7 % pensent que ce n’est pas du tout le cas. 17 % ont déclaré ne pas savoir.

Slovénie

Structure des médias

La chaîne publique RTV Slovenia et les réseaux privés Pop TV et Kanal A sont les principaux acteurs du secteur de la télévision, selon la BBC.

Le marché slovène compte également de nombreuses stations de radio publiques et privées. Les principaux journaux sont privés (BBC). Cependant, la propriété des médias est parfois opaque, selon l’organisme de surveillance Freedom House financé par les États-Unis, et des entreprises d’État détiennent toujours des participations dans plusieurs médias.

Le marché est décrit par l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) comme étant petit mais diversifié, et comprend également des journaux en ligne tels que les traditionnels Delo et Vecer, ainsi que des plateformes plus récentes comme Necenzurirano.

87 % des Slovènes ont accès à Internet.

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L’agence slovène Slovenska Tiskovna Agencija STA est un partenaire de la European Newsroom. Au total, STA touche 50 médias avec son contenu. Cela comprend 9 quotidiens et 5 hebdomadaires, 12 stations de radio, 4 chaînes de télévision et 20 plateformes d’information.

Actuellement, deux des correspondants de l’agence sont accrédités auprès des institutions européennes.

Utilisation des médias

Un Eurobaromètre de 2022 révèle que la plupart des Slovènes obtiennent leurs informations à la télévision. 76 % des personnes interrogées ont déclaré avoir consulté les informations à la télévision au cours des sept jours précédents. Les plates-formes en ligne arrivent en deuxième position, avec 44 % des personnes interrogées qui déclarent y avoir lu des informations au cours des sept jours précédant l’enquête. La télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée dans toutes les tranches d’âge. 65 % des jeunes de 15 ans ont désigné la télévision comme leur source d’information la plus fréquente. Ce chiffre atteint 84 % chez les plus de 55 ans.

36 % des personnes interrogées avaient écouté les informations à la radio au cours des sept jours précédents. 36 % avaient consommé des informations par le biais de la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête. 18 % avaient consommé des informations dans la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête.

45 % de ceux qui avaient accédé aux informations en ligne ont déclaré avoir lu les articles sur les médias sociaux. 37 % ont déclaré avoir utilisé les sites web de sources d’information telles que des journaux ou des chaînes de télévision. 21 % ont utilisé une application ou un site Web d’agrégation d’informations.

État de la liberté de la presse

Pendant le mandat de Janez Jansa (mars 2020 à mai 2022) en tant que Premier ministre slovène, l’hostilité envers les journalistes en Slovénie a augmenté, selon l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF).

Comme le rapporte RSF, le gouvernement a arbitrairement suspendu le financement de l’agence de presse nationale STA pendant plusieurs mois. La raison de ce différend contractuel était, selon l’organisme de surveillance financé par les États-Unis, Freedom House, de contraindre l’agence à se soumettre à un contrôle accru du gouvernement.  Jansa a également nommé des alliés politiques à la tête de l’influent radiodiffuseur RTV Slovenija et a supervisé les organes de régulation, indique RSF.

La liberté de la presse en Slovénie a perdu 18 places dans le classement de RSF et se trouve désormais en 54e position. Le pays dispose d’une base réglementaire solide, mais la diffamation reste un délit au regard de la loi, confirme l’organisation Freedom House. RSF rapporte que les médias ont été contraints de révéler leurs sources et que les journalistes font également l’objet de poursuites stratégiques contre la participation publique, les fameuses SLAPP.

Alors que les femmes journalistes et les personnes enquêtant sur la corruption ont été menacées en ligne et hors ligne, des signes de solidarité ont également été observés dans le cadre d’une campagne de financement participatif destiné à l’agence de presse STA, indique RSF.

Classement RSF de la liberté de la presse : 54

Confiance dans les médias

Dans un Eurobaromètre de 2022, 43% des Slovènes interrogés font le plus confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio publiques, y compris à leurs présences en ligne. Les médias imprimés, y compris leurs contenus en ligne, arrivent en deuxième position, avec 25 % de confiance. 20 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leur contenu en ligne.

Le degré de confiance dans les personnes, groupes ou amis sur les médias sociaux s’élève à 21 %. 15 % font confiance aux plateformes en ligne, telles que les blogs et les podcasts, et 11 % aux plateformes vidéo. La confiance dans les influenceurs sur les canaux de médias sociaux s’élève à 6 %.

Près de la moitié de la population slovène (46 %) est assez confiante dans sa capacité à reconnaître les fake news lorsqu’elle y est confrontée. 12 % sont très confiants dans leur capacité de pouvoir les reconnaître. 33 % ne sont pas très confiants et 5 % ne le sont pas du tout. 4 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

 Un peu moins d’un tiers des Slovènes (29 %) pensent avoir été exposés occasionnellement à des fake news au cours des sept derniers jours. 24 % pensent avoir été souvent et 13 % pensent avoir été très souvent en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours. 17 % estiment avoir été rarement exposés à des fake news au cours des sept derniers jours et 5 % pensent que ce n’est pas du tout le cas.12 % des personnes interrogées ont déclaré ne pas savoir.

Espagne

Structure des médias

Le paysage médiatique espagnol s’était déjà rétréci après la crise économique de 2008 et a reçu un nouveau coup pendant la pandémie de Covid-19, comme l’indique eurotopics, un projet médias de l’Agence fédérale allemande pour l’éducation civique. 

La source d’information la plus importante en Espagne est la télévision, rapporte la BBC. Le secteur est fortement concentré et ce processus est toujours en cours, indique eurotopics. Les deux chaînes de télévision Cuatro et Telecinco ont fusionné en 2010, suivies en 2012 par La Sexta et Antena 3. Aujourd’hui, 75 % de la radiodiffusion est entre les mains de deux groupes de médias privés, Altesmedia et Mediaset, ainsi que du radiodiffuseur public RTVE (RSF). Les chaînes de télévision régionales sont gérées par les gouvernements locaux, et Movistar + est le plus grand fournisseur de télévision payante (BBC).

Aux yeux de la BBC, le secteur espagnol de la presse écrite est plus diversifié. Les maisons d’édition espagnoles les plus connues sont Prisa (El País, Cinco Días), Unidad Editorial (El Mundo, Expansión, Marca), Vocento (ABC, El Correo), Godó (La Vanguardia) et Prensa Ibérica (El Periódico de Catalunya).

 

93 % de la population espagnole a accès à Internet.

agence de presse enr

Les agences espagnoles Agencia EFE (EFE) et Agencia Europa Press (Europa Press) sont partenaires de la European Newsroom.

Utilisation des médias

Un Eurobaromètre de 2022 révèle que la plupart des Espagnols obtiennent leurs informations à la télévision. 76 % des personnes interrogées ont déclaré avoir consulté les informations à la télévision au cours des sept derniers jours. La radio arrive en deuxième position avec 36 % des personnes interrogées qui déclarent avoir écouté des informations au cours des sept derniers jours précédant l’enquête. La télévision est la source d’information la plus fréquemment utilisée dans toutes les tranches d’âge. 66 % des jeunes de 15 ans ont désigné la télévision comme leur source d’information la plus fréquente. Ce chiffre atteint 85 % chez les plus de 55 ans.

35 % ont obtenu des informations via des plateformes d’information en ligne au cours des sept jours précédents. 31 % avaient accédé aux informations sur des plateformes de médias sociaux. 20 % avaient consommé des informations via la presse écrite au cours des sept jours précédant l’enquête.

44 % des personnes ayant accédé aux informations en ligne ont utilisé les sites web de sources d’informations telles que des journaux ou des chaînes de télévision. 29 % ont déclaré avoir accédé aux informations via les réseaux sociaux et 17 % ont utilisé une application ou un site web d’agrégation d’informations.

État de la liberté de la presse

L’Espagne occupe actuellement la 32e place dans le classement de la liberté de la presse de l’organisation non gouvernementale Reporters sans frontières (RSF) et a perdu trois places par rapport au dernier classement.

Les médias reprochent à l’actuel Premier ministre Pedro Sanchez un manque de transparence dans le traitement des informations concernant la pandémie de Covid, rapporte RSF. Ils déclarent aussi que l’extrême droite vilipende et harcèle les journalistes qui font des reportages critiques.

Selon l’organisme de surveillance Freedom House, financé par les États-Unis, une loi dite « bâillon », en vigueur en Espagne, prévoit de lourdes peines pour des infractions telles que la diffusion d’images susceptibles de mettre en danger les membres des forces de police. Même si les parties les plus controversées sont actuellement en cours d’examen, la police fait usage des pouvoirs qui lui sont accordés, rapporte RSF. Selon eux, les systèmes judiciaires font parfois plus confiance à la police qu’aux journalistes. Les journalistes peuvent également faire l’objet de poursuites-bâillons et leur confidentialité peut être contestée devant les tribunaux. Les journalistes espagnols ne font pas l’objet de pression de la part de la société.

Les reporters espagnols ont été relativement en sécurité physiquement, puisque les protestations concernant les mesures d’atténuation du Covid-19 ont été plutôt pacifiques. En outre, les violentes manifestations concernant la sécession potentielle de la Catalogne se sont apaisées. Les reporters font toutefois l’objet de harcèlement dans les médias sociaux, rapporte RSF.

L’organisation Freedom House accorde que l’Espagne a une presse libre, mais a des craintes quant à l’indépendance des médias, en raison de la consolidation de la propriété privée.

Classement RSF de la liberté de la presse : 32

Confiance dans les médias

45 % des Espagnols interrogés font le plus confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio publiques, y compris à leurs présences en ligne. Les médias imprimés, y compris leurs contenus en ligne, arrivent en deuxième position et bénéficient de la confiance de 44 % d’entre eux. 36 % font confiance aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées, y compris à leurs apparitions en ligne.

Le degré de confiance dans les personnes, groupes ou amis sur les médias sociaux s’élève à 13 %. 11 % font confiance aux plateformes en ligne, comme les blogs et les podcasts, et 7 % aux plateformes vidéo. La confiance dans les influenceurs sur les canaux de médias sociaux s’élève à 5 %.

Les deux tiers de la population espagnole (66 %) sont au moins assez confiants dans leur capacité à reconnaître les fake news lorsqu’ils y sont confrontés. 26 % ne sont pas très confiants et 4 % ne le sont pas du tout. 5 % ne savent pas s’ils reconnaîtraient la désinformation.

Plus d’un tiers des Espagnols (39 %) pensent avoir été exposés occasionnellement à des fake news au cours des sept derniers jours. 15 % pensent avoir été très souvent en contact avec des fake news au cours des sept derniers jours et 25 % pensent que cela a souvent été le cas. 12 % pensent avoir été rarement exposés à des fake news au cours des sept derniers jours et 3 % pensent ne pas y avoir été confrontés du tout. Enfin, 7 % déclarent ne pas savoir.