Madrid (EFE).- Le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a annoncé qu’il mettra en place un paquet d’aides de cent millions d’euros pour la numérisation des médias de communication, dans le cadre du plan de régénération démocratique qui inclut l’obligation d’informer sur qui sont leurs propriétaires et les financements publics qu’ils reçoivent.

Sánchez a fait cette annonce devant le plein du Congrès et a insisté sur le fait que ces mesures ont été soutenues au Parlement européen par toutes les forces politiques sauf l’extrême droite, il s’agit donc simplement de leur transposition dans la législation espagnole.

L’objectif, avec ces cent millions d’euros, est de permettre aux médias de développer des outils qui améliorent leur productivité et la qualité informative et de renforcer leur cybersécurité.

Cette somme proviendra des fonds européens et sera destinée à tous les médias qui en ont besoin, indépendamment de leur ligne éditoriale, selon ses propos.

Il a également confirmé que ce plan de régénération impliquera un renforcement des droits à l’honneur et à la rectification des citoyens, car les médias doivent être libres et pouvoir développer leur propre ligne éditoriale, mais les citoyens doivent aussi pouvoir se défendre si des injures sont répandues à leur égard, comme le reconnaît l’article 20 de la Constitution.

En outre, ce plan impliquera également l’élargissement des compétences de la Commission de la concurrence.

Le leader du PP, Alberto Núñez Feijóo, a accusé le président du gouvernement, Pedro Sánchez, de menacer de censurer les médias et de tenter de les contrôler face aux enquêtes pour supposée corruption de sa femme, de son frère, ou du cas Koldo.

“Le plus grand mensonge de l’Espagne, c’est vous”, a déclaré Feijóo à Sánchez depuis la tribune des orateurs du Congrès, après que le chef de l’exécutif a exposé ce mercredi son plan de régénération, avec lequel il assure vouloir arrêter les mensonges et éviter que les médias aient plus de financeurs que de lecteurs et ne puissent acheter des “tabloïds”.

Pour Feijóo, ce qui a été annoncé n’est rien d’autre qu’une “fable” et il considère que face à la “corruption qui le menace” Sánchez avait deux options : donner des explications s’il jugeait cela inexact ou porter plainte s’il jugeait cela faux. Cependant, a-t-il dénoncé, il a préféré tenter de contrôler les médias.

Le président du PP a accusé Sánchez d’être le “cynisme incarné” et lui a reproché de ne pas avoir donné d’explications sur ses réunions à Moncloa avec sa femme, Begoña Gómez, et avec l’entrepreneur Juan Carlos Barrabés : “Il le savait et l’a couvert”, a-t-il souligné.

Le leader de Vox, Santiago Abascal, a déclaré ce mercredi que le président du gouvernement, Pedro Sánchez, n’est pas préoccupé par la qualité démocratique, mais uniquement par l’achat des lignes éditoriales des médias de communication, et l’a accusé de promouvoir la “persécution idéologique”.

“Votre discours est ouvertement totalitaire, car au fond et de manière trompeuse, ce que vous faites, c’est postuler la persécution idéologique au nom de vérités que vous-même prétendez déclarer”, a affirmé Abascal lors du plein du Congrès où Sánchez a présenté son plan de régénération démocratique.

Le président de Vox a critiqué les 100 millions d’euros pour la numérisation des médias de communication annoncés par le chef de l’exécutif, dont il a dit qu’il “a fait du mensonge un moyen de rester au pouvoir à tout prix”.

Pour sa part, la porte-parole de Podemos au Congrès, Ione Belarra, a critiqué ce mercredi les “annonces pièges” de Pedro Sánchez sur la régénération démocratique : “À ce rythme, il semble que la législature progressiste soit vouée à l’échec.”

Dans des déclarations à la presse dans les couloirs du Congrès, la leader de Podemos a assuré que les mesures annoncées par Sánchez dans l’hémicycle “allaient être appliquées en Espagne indépendamment de qui gouverne en Espagne”, car elles sont contenues dans un règlement européen.