Bruxelles – La Commission européenne s’est dotée en 2024 d’un arsenal juridique pour réguler son espace numérique, avec un grand texte pour lutter contre les abus de position dominante, dans le domaine économique (le DMA), et un autre pour endiguer les contenus illégaux et la désinformation sur internet (le DSA).
Or, depuis l’élection de Donald Trump, tenant d’une ligne dure contre l’Europe, l’exécutif bruxellois semble soucieux de ne pas le froisser, tandis que Meta (Facebook, Instagram) a rejoint X mardi dans sa croisade contre les règlements européens.
Mark Zuckerberg, patron de Meta, dans un rapprochement vers Trump et ses soutiens, a annoncé qu’il mettait fin au « fact-checking » au sein de son groupe aux Etats-Unis, sans incidence en Europe pour l’instant. De son côté, Elon Musk s’invite dans les débats politiques au Royaume-Uni et, en Allemagne, avec la dirigeante du parti d’extrême droite AfD.
Mercredi, la Commission a « catégoriquement » réfuté les accusations de censure lancées par Zuckerberg. Mais il n’y a eu aucune réaction de la présidente Ursula von der Leyen, certes immobilisée par une pneumonie, ni de ses commissaires.
Cette apparente passivité a suscité une réaction courroucée de Paris. Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a exhorté Bruxelles mercredi à protéger les Etats membres contre les ingérences dans le débat public européen.
« Soit la Commission européenne applique avec la plus grande fermeté les lois que nous nous sommes données pour protéger notre espace public, soit elle ne le fait pas et alors il faudra qu’elle consente à rendre aux Etats membres de l’UE la capacité de le faire », a-t-il lancé. (8 janvier 2025)
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