Bruxelles – La Commission européenne commence également à parler du fait que la guerre en Ukraine n’a pas de solution militaire. C’est ce qu’a déclaré vendredi le ministre de la Défense slovaque Robert Kaliňák (Smer) après une réunion informelle des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles, rapporte le correspondant de TASR à Bruxelles.
Kaliňák a exprimé sa déception de ne pas avoir tenu cette réunion à Budapest, comme prévu sous la présidence hongroise du Conseil de l’UE. Il considère une telle « punition » de la part de Bruxelles comme « puérile » et injuste. Il s’est également demandé comment l’UE réagirait aux récentes informations sur l’attaque du gazoduc Nord Stream 2.
« Nous devrions avoir le courage de dire, quelles sont ces informations sur le Nord Stream? C’est une infrastructure européenne. Je ne sais pas que quelqu’un ait donné le feu vert pour tolérer des attaques contre une infrastructure énergétique européenne. Comment allons-nous résoudre cela? Ou est-ce que nous ne faisons que le reporter pour le moment, parce que nous sommes en désaccord avec la Russie, qui a attaqué l’Ukraine? C’est étrange et cela crée des précédents inacceptables pour l’avenir, » a-t-il décrit la situation.
Il a précisé qu’il était surtout étonné que l’UE soit « restée complètement silencieuse » et n’ait pas réagi aux informations allemandes sur une possible piste ukrainienne concernant l’explosion du gazoduc.
Kaliňák a ajouté qu’il avait également discuté ouvertement d’autres problèmes et du comportement de la partie ukrainienne, qui concernent surtout le blocage des livraisons de pétrole ou des sanctions qui pourraient avoir des répercussions sur l’UE. Il faut selon lui empêcher cela.
« Si nous devons aider avec nos ressources, leurs mesures ne peuvent pas affecter nos intérêts économiques, » a-t-il expliqué.
Le ministre a souligné qu’il avait été ouvertement discuté à Bruxelles que certaines aides pour l’Ukraine ne sont pas toujours efficaces. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a évoqué au début des discussions la possibilité d’augmenter le nombre actuel de soldats ukrainiens, 60 000, qui reçoivent une formation militaire dans l’Union. Kaliňák n’y voit pas de perspectives et a précisé que la Slovaquie se concentrerait sur la partie humanitaire de la formation, sur le déminage, peut-être sur la formation du personnel médical.
Il a également souligné le problème selon lequel « le même nombre de participants ukrainiens ne termine pas la formation qu’il commence, » ce qui signifie que l’efficacité de cet effort est perdue.
Kaliňák a conclu l’entretien en constatant que si le Premier ministre Robert Fico affirmait il y a un an que la guerre en Ukraine n’a pas de solution militaire et que sa rhétorique était qualifiée de prorusse, aujourd’hui, la Commission européenne tient un discours similaire, en particulier Borrell, selon lequel une solution militaire est « problématique », ce qui l’emplie d’optimisme que l’UE parviendra finalement à une solution pacifique.
« Aujourd’hui, c’est clairement aussi la position de la Commission européenne que non, il n’y a pas de solution militaire. Des erreurs ont été commises en ne commençant pas les négociations de paix l’année dernière et aujourd’hui, cela ne s’en rapproche pas. C’est pourquoi la pression pour négocier doit être exercée sur les deux parties, russe et ukrainienne, afin que les points de vue se rapprochent. L’opération de Koursk semble nous éloigner de la table des négociations, » a ajouté Kaliňák. (30 août)