De plus en plus, la culture du riz se développe dans notre pays ces dernières années.
Selon les estimations de ceux qui s’occupent de cette culture, les surfaces de riz dans notre pays atteignent désormais 300 000 hectares, avec une production atteignant 270 000 tonnes de riz avec balles ou 150 000 tonnes de riz « pur ». De plus, les mêmes estimations évoquent un grand nombre de producteurs de riz, qui atteignent jusqu’à 10 000 dans toute la Grèce, un chiffre qui ne surprendrait pas s’il augmentait, compte tenu des bons prix du riz par rapport à ceux du coton et du maïs.
Notre pays se classe en troisième position parmi les États membres de l’Union européenne, derrière l’Italie en première position et l’Espagne en deuxième position, tandis que le Portugal suit en quatrième position.
« L’année dernière, les surfaces cultivées ont augmenté de 10 %, tandis que cette année, elles pourraient augmenter jusqu’à 15 % » a déclaré au agence de presse d’Athènes-Macédoine le président de l’organisation interprofessionnelle du riz, Yannis Arnaoutelis, ajoutant toutefois que « pour que tout cela se produise, nous devons avoir suffisamment d’eau ».
Le changement climatique a également affecté, comme on peut s’y attendre, cette culture en particulier. Les pluies et les chutes de neige rares des années précédentes ont eu pour conséquence que la quantité d’eau ne soit pas suffisante et que les producteurs soient confrontés à des difficultés. Et tout cela, en gardant à l’esprit que la riziculture est une culture qui se développe littéralement dans l’eau.
« En raison du manque d’eau, les rendements dans les champs ont été affectés. Évidemment, le manque d’eau est une question importante pour nous. S’il ne pleut pas et ne neige pas, il y a des problèmes », a déclaré M. Arnaoutelis, ajoutant « cependant, cette année s’annonce comme une année exceptionnelle ». Et il explique « il y a déjà des quantités importantes d’eau provenant des précipitations mais aussi des neiges tombées ces derniers mois dans notre pays ».
La question de l’eau est plus importante en Macédoine, région où se trouve jusqu’à 70 % de la production totale du pays. Selon le président de l’organisation interprofessionnelle, les agriculteurs y doivent faire face aux pénuries d’eau causées par la gestion des rivières par d’autres pays où elles passent initialement.
« Outre l’Aliakmon, que nous gérons nous-mêmes dans son intégralité, il y a le fleuve Axios, qui avant d’atteindre notre pays, traverse le pays voisin qui « règle » les quantités qui nous parviendront finalement, après avoir d’abord satisfait leurs propres besoins », a-t-il dit, poursuivant « la même chose s’applique dans la région de l’Evros, où là aussi le fleuve est contrôlé par la Bulgarie avant de se jeter dans la mer Égée ».
Les 2/3 de la production sont exportés
Les pays étrangers semblent également préférer la haute qualité du riz grec, destination des 2/3 de la production totale.
« Un tiers de la production totale couvre les besoins domestiques et les deux autres tiers sont destinés à l’exportation », a déclaré M. Arnaoutelis.
La principale destination du riz grec sur les marchés internationaux est les pays du Bassin Méditerranéen, la Pologne, la Turquie mais surtout, les États du Moyen-Orient.
Les problèmes
Comme on peut s’y attendre, tout n’est pas parfait pour le secteur qui, en plus du manque d’eau, subit les conditions météorologiques qui prévalent lors de la récolte du produit final.
La question du prix se pose également. « Ce produit est coté en bourse. Nous devons rivaliser avec des pays traditionnels dans la culture du riz, tels que l’Italie et l’Espagne, ce qui n’est pas facile », a-t-il noté.
Un autre sujet, selon le président de l’organisation interprofessionnelle du riz, est la sévérité de l’Union européenne concernant l’utilisation des pesticides. « L’UE est stricte en matière de sécurité alimentaire et de pesticides. C’est pourquoi elle souhaite que les producteurs utilisent des pesticides plus « légers » pour lutter contre les parasites dans leurs cultures », a-t-il souligné au APE-MPE.
Et il a poursuivi « cela a pour conséquence que des quantités plus importantes de pesticides sont nécessaires, augmentant ainsi le coût pour les agriculteurs et diminuant parallèlement aussi leur production. Si des pesticides plus efficaces ne sont pas utilisés, la production diminue ».
Enfin, parlant de la constitution de l’organisation interprofessionnelle pour le riz, il souligne qu’elle a eu pour conséquence « un rapprochement entre la production et la transformation. Cela nous mène à nous asseoir ensemble, à essayer de trouver des solutions aux problèmes que nous avons. De plus, nous essayons à travers des programmes d’introduire le riz grec sur de nouveaux marchés plus rentables ». (2/3/2025)