Varsovie – La Pologne critique sévèrement les plans du gouvernement allemand visant à instaurer des contrôles temporaires à toutes les frontières terrestres allemandes. «Cette démarche est inacceptable», a déclaré le chef du gouvernement Donald Tusk à Varsovie. L’accord de Schengen serait ainsi pratiquement suspendu. L’espace Schengen permet à plus de 400 millions de personnes de se déplacer librement entre les États membres sans contrôles aux frontières.
«Ce dont la Pologne a besoin, ce n’est pas un renforcement des contrôles à notre frontière, mais une plus grande participation de pays comme l’Allemagne à la surveillance et à la sécurisation des frontières extérieures de l’UE», a ajouté Tusk en faisant référence à la situation à la frontière polonaise avec l’allié de la Russie, la Biélorussie.
Le Premier ministre polonais a ajouté que son gouvernement demanderait dans les heures à venir des consultations urgentes avec d’autres pays affectés par les décisions à venir du gouvernement allemand sur les mesures à prendre au sein de l’UE.
La ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser avait ordonné lundi des contrôles temporaires à toutes les frontières terrestres allemandes, afin de réduire davantage le nombre d’entrées illégales. Les contrôles supplémentaires doivent commencer le 16 septembre et durer six mois dans un premier temps.
Depuis octobre 2023, des contrôles stationnaires existent déjà aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse. Ceux-ci ont été maintes fois prolongés et sont actuellement en vigueur jusqu’au 15 décembre. À la frontière terrestre germano-autrichienne, ces contrôles, justifiés par la migration irrégulière, existent déjà depuis septembre 2015. Les nouveaux contrôles ordonnés aux frontières concernent les frontières terrestres avec la France, le Danemark, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. (10 septembre)