SOFIA/BRUXELLES/NEW YORK – La division de la Macédoine du Nord (RSM) et de l’Albanie vers l’intégration européenne est une conséquence logique de la politique du gouvernement de la RSM et du chemin qu’ils ont choisi. C’est ce qu’a déclaré le président Rumen Radev à propos de la décision des ambassadeurs des pays de l’Union européenne (UE) de commencer des négociations substantielles avec Tirana en octobre et de retarder le début des véritables négociations d’adhésion avec Skopje.
La raison de la décision est le non-respect jusqu’à présent de la condition posée à Skopje pour le début des négociations – d’introduire des modifications dans la constitution en inscrivant les Bulgares parmi les minorités nationales en RSM. Cette condition a été incluse dans le cadre de négociation approuvé par le Conseil de l’UE il y a deux ans.
Le président Radev a commenté la décision depuis New York, où il dirige la délégation bulgare et représente la Bulgarie à la 79e session de l’Assemblée générale de l’ONU. La Bulgarie est prête à continuer d’aider la RSM sur la voie de son intégration européenne, mais il est nécessaire que Skopje prenne conscience de l’importance que revêt l’UE et de la manière dont il faut travailler pour atteindre l’objectif national que s’est fixé notre voisin du sud-ouest, a-t-il ajouté.
Entre-temps à Sofia, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité avec 178 voix « pour » et sans débat une déclaration « concernant la démolition systématique et méthodique du dialogue entre la RSM et la République de Bulgarie, et des déclarations provocantes et offensantes à l’égard de la Bulgarie de la part de facteurs politiques dirigeants de la RSM ». Le parlement bulgare insiste sur le rétablissement du dialogue positif interrompu par la RSM et l’arrêt de la campagne anti-bulgare.
Les députés confirment la volonté de l’état bulgare et des institutions d’organiser des commémorations conjointes d’événements historiques communs. L’Assemblée nationale exprime son désaccord catégorique avec le déni de l’histoire commune des deux pays par des membres du gouvernement de la RSM, ce qui constitue une violation directe du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre la Bulgarie et la RSM de 2017.
Le président du parti GERB, Boyko Borissov, a déclaré que la Bulgarie ne violait pas les bonnes relations. Le co-président de « Poursuivons le changement » Kiril Petkov a indiqué que la RSM devait décider si elle voulait accepter les Bulgares dans sa constitution ou si son chemin vers l’Europe se fermait. La décision de l’Albanie de commencer des négociations véritables d’adhésion à l’UE était attendue, voire tardive, a déclaré le leader de « Renaissance » Kostadin Kostadinov. Le président du groupe parlementaire (GP) « BSP pour la Bulgarie » Borislav Goutzanov a qualifié de normale la réaction de Bruxelles. Le président du GP d' »Il y a un tel peuple » Toshko Yordanov a déclaré que la RSM ne remplissait pas les engagements pris.
La semaine dernière, la Bulgarie a informé ses partenaires des provocations non provoquées de la RSM, visant à détruire le dialogue. La réaction a été provoquée par une déclaration du vice-premier ministre et ministre des Transports de la RSM Alexandar Nikoloski, qui a adressé des propos ouvertement insultants envers les Bulgares. Entre-temps, après une rencontre avec le Premier ministre de Macédoine du Nord, Hristijan Mickoski, à Bruxelles, le président du Conseil européen Charles Michel a appelé Skopje à respecter les engagements pris, à appliquer les accords juridiquement contraignants et à poursuivre les réformes avec détermination sur la voie vers l’UE.
La Bulgarie a soutenu la RSM dans son chemin vers l’UE par une décision de l’Assemblée nationale du 24 juin 2022, et un mois plus tard, le parlement de la RSM a adopté le cadre de négociation avec la condition de modifier la constitution. Cette année, Sofia et Athènes ont reproché aux autorités de la RSM de violer les accords bilatéraux dont l’application est suivie par l’UE et qui incluent le maintien de bonnes relations de voisinage. (26.09.2024)