Bruxelles/Ljubljana – Douze États membres de l’UE, dont la France et l’Allemagne, ainsi que la Slovénie, ont averti vendredi, dans une lettre adressée à la Commission européenne, des menaces croissantes d’ingérence étrangère. Ils ont exhorté Bruxelles à agir fermement pour protéger l’intégrité des processus électoraux dans les pays européens.
Les ministres ou secrétaires d’État aux affaires européennes de France, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique, de Chypre, de Croatie, de République tchèque, du Danemark, de Grèce, de Roumanie, de Slovénie et d’Espagne ont appelé la Commission européenne à « prendre un rôle de leader et à pleinement exploiter les pouvoirs accordés par la directive sur les services numériques (DSA), afin de réduire les risques potentiels et d’accélérer les enquêtes en cours », selon une lettre obtenue par l’Agence Slovène de Presse (STA).
« Les menaces croissantes d’ingérence étrangère et d’interventions perturbatrices dans les débats publics lors d’événements électoraux clés constituent un défi direct à notre stabilité et à notre souveraineté », ont-ils écrit. Ils soulignent que « les incidents récents » nécessitent une action urgente et concertée pour protéger les élections à venir dans l’UE et les pays candidats.
Ils ont exhorté la Commission à agir fermement pour protéger l’intégrité des processus électoraux européens et à « présenter des propositions fortes pour renforcer nos cadres et développer notre outil hybride, y compris le développement d’un bouclier démocratique européen », ont-ils écrit entre autres. Les mécanismes établis par la directive sur les services numériques (DSA) doivent être « utilisés sans hésitation pour renforcer les capacités de réponse hybrides de l’UE et consolider sa position de bastion de la stabilité démocratique tout en préservant la confiance des citoyens ».
La lettre a été adressée à Bruxelles par dix pays environ un mois avant les élections en Allemagne, prévues pour le 23 février. L’Allemagne avertit qu’une augmentation des menaces hybrides est à prévoir, en outre suscitée par le soutien du milliardaire Elon Musk à l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), un parti d’extrême droite allemand. (31 janvier)