La ministre de l’Environnement a révélé aujourd’hui que l’eau sera une priorité de la prochaine Commission européenne, après une lettre qu’elle a adressée à l’exécutif communautaire sur la nécessité de la prioriser.
«Tout porte à croire que ce domaine de l’eau sera vraiment une grande priorité [dans la prochaine Commission européenne]. Pour nous, c’est d’une importance cruciale, car nous avons besoin de nombreux investissements», a déclaré Maria da Graça Carvalho, dans des déclarations aux journalistes, à Bruxelles, après plusieurs réunions techniques sur le sujet.
La ministre de l’Environnement et de l’Énergie a ajouté qu’elle avait la confirmation que «l’eau jouera un rôle important dans l’un des portefeuilles de l’un des commissaires» du prochain exécutif.
Interrogée sur l’endroit où cette priorité pourrait aller dans la prochaine Commission européenne, s’il y aura un commissaire dédié ou si elle restera agrégée au portefeuille de l’environnement, Maria da Graça Carvalho a répondu ne rien savoir sur la composition du prochain exécutif d’Ursula von der Leyen et que tout commentaire serait de la spéculation.
«Nous n’avons pas besoin de plus de législation», a admis la ministre, ajoutant que ce qui est nécessaire est de garantir un financement pour que l’eau soit priorisée et que les projets envisagés dans ce sens se concrétisent.
Selon une lettre adressée par le Portugal et 20 autres pays en juillet, la ministre de l’Environnement et de l’Énergie a demandé que l’eau soit une priorité durant la prochaine législature et «que cet engagement soit matérialisé à travers des actions globales au niveau de l’UE, incluant un financement adéquat et efficace, la promotion de l’innovation, des processus de prise de décision basés sur des preuves et le renforcement de la coopération internationale».
La ministre portugaise, première signataire de la missive, a alerté sur «l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses, des inondations et de la pénurie d’eau dans toute l’Europe».
«Selon l’Agence européenne pour l’environnement, environ 20% du territoire et 30% de la population européenne souffrent chaque année de stress hydrique. Le coût économique associé est estimé à 9 milliards d’euros par an, pouvant atteindre 65 milliards d’euros d’ici à la fin du siècle, sans même comptabiliser les dommages environnementaux», a-t-elle déclaré.
Dans la lettre, la ministre a souligné l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses, des inondations et de la pénurie d’eau dans toute l’Europe, en soulignant que «les pertes se font sentir principalement dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, dans le secteur de l’énergie et dans l’approvisionnement public».
En ce qui concerne les inondations, «une étude publiée par la Commission européenne en 2021 a estimé les coûts totaux de l’atténuation des risques d’inondation pour la période 2016-2021 à au moins 14 milliards d’euros», ajoute-t-elle.
Dans le document, il est également affirmé la nécessité d’une plus grande articulation au niveau européen, couvrant l’eau dans toutes ses dimensions: ressources d’eau douce et salée, protection des écosystèmes, consommation humaine, agriculture et systèmes alimentaires, énergie et industries.
Maria da Graça Carvalho souligne également l’importance de la recherche et de l’innovation dans le secteur de l’eau, pour «trouver de nouvelles solutions pour faire face à la pénurie d’eau, ainsi qu’améliorer les solutions existantes».
«Ce document souligne l’importance de la recherche scientifique et la nécessité d’un renforcement des financements dans ces domaines, à travers des instruments financiers traditionnels, mais aussi à travers des formes innovantes, qui peuvent mobiliser l’investissement privé», déclare la ministre citée dans le communiqué diffusé par le ministère.
Ont également signé cette lettre l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la Bulgarie, Chypre, la Croatie, le Danemark, la Slovaquie, la Slovénie, l’Estonie, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Italie, la Lituanie, le Luxembourg, Malte, les Pays-Bas, la Pologne et la Roumanie.