Berlin – Le chercheur en migration Gerald Knaus ne s’attend pas à une diminution notable du nombre de demandeurs d’asile avec l’extension des contrôles frontaliers à toutes les frontières allemandes. «Celui qui s’attend à ce que les contrôles frontaliers réduisent la migration irrégulière suscite une attente irréalisable», a déclaré le co-initiateur de l’accord sur les réfugiés avec la Turquie à Deutschlandfunk. L’occasion est l’extension des contrôles ponctuels déjà existants aux frontières avec le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark ce lundi.
De nombreux pays de l’UE avaient déjà des contrôles frontaliers très longtemps, comme la France et l’Autriche. Mais : «Cela n’a pas du tout réduit le nombre de demandes d’asile», a expliqué Knaus. Les contrôles frontaliers ne sont pas non plus un moyen d’empêcher, par exemple, le terrorisme islamiste, car de nombreux auteurs se sont radicalisés seulement en Allemagne.
Cela ne serait possible selon ses mots qu’avec des mesures radicales telles qu’une fin totale de la circulation libre et contrôlée des personnes et des marchandises entre les États membres de l’accord Schengen correspondant. «Si l’idée est réellement d’arrêter toute migration irrégulière aux frontières allemandes: cela ne peut se faire durablement qu’avec une fin de Schengen. Pour cela, on a alors aussi besoin de clôtures à la frontière verte.»
Knaus : une approche à l’échelle de l’UE est nécessaire
Knaus n’attend pas non plus grand-chose d’une accélération du retour des migrants, qui sont déjà arrivés et enregistrés dans un autre pays de l’UE, comme le prévoit le gouvernement fédéral. «Si un pays comme l’Italie dit, nous ne prenons personne, et que la Commission européenne n’ouvre pas de procédure d’infraction, alors d’autres pays verront cela aussi», a-t-il dit. «Je crains que toute l’approche consistant à empêcher la migration irrégulière au sein de l’UE, à empêcher la continuation, échouera. Cela a toujours échoué jusqu’à présent.» Selon lui, une approche à l’échelle de l’UE est nécessaire : «Nous devons réduire la migration irrégulière dans l’UE, nous avons besoin d’une discussion à ce sujet.» (15.09)