Bruxelles – Les pays de l’Union européenne ont convenu ce lundi de demander une réunion du Conseil d’association UE-Israël pour aborder avec ce pays le respect des droits humains conformément à ses obligations dans ce cadre de relations.
“Enfin, les ministres ont convenu de demander un Conseil d’association avec Israël, ce qui n’avait pas été accepté lors de débats précédents”, a annoncé le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Sécurité, Josep Borrell, lors d’une conférence de presse à l’issue d’un Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union.
Les Vingt-Sept ont abordé la situation à Gaza comme un point prioritaire de leur agenda, le même jour qu’un bombardement israélien dans un camp de déplacés de Rafah a causé une cinquantaine de morts, une nouvelle qui a “horrifié” les ministres européens, a assuré Borrell.
Jusqu’à présent, les États membres n’avaient pas soutenu la proposition du haut représentant de convoquer cette réunion avec Israël dans le cadre de l’accord régulant leurs relations bilatérales.
Mais le chef de la diplomatie communautaire a souligné que maintenant il y a “l’unanimité nécessaire” pour demander un Conseil d’association avec Israël afin de discuter de la situation à Gaza et “du respect des droits humains sous les obligations qu’Israël a assumées dans le Conseil d’association et comment ils envisagent de mettre en œuvre la décision de la Cour internationale de justice”.
Il faisait ainsi référence à l’ordre de ce tribunal de l’ONU pour qu’Israël cesse immédiatement son offensive militaire à Rafah face au risque de génocide.
Borrell a regretté que, depuis la publication de la sentence de la CIJ, “non seulement l’activité militaire ne s’est pas arrêtée mais, au contraire, elle a augmenté”, tout comme le nombre de victimes civiles.
Lors d’une conférence de presse, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a assuré que ”l’Espagne est un pays qui mise sur le multilatéralisme mais, surtout, mise sur le respect de la légalité internationale”.
“Surtout lorsqu’il s’agit d’une institution comme la Cour internationale de justice, qui est un organe fondamental et fondateur de la Charte des Nations unies », a affirmé Albares à la veille de la reconnaissance de l’État palestinien par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège.
Borrell a clairement condamné les récentes attaques à la roquette du groupe islamiste Hamas contre Israël, mais a en même temps réitéré trois demandes à l’État hébreu.
Concrètement, qu’Israël applique la décision de la CIJ, cesse de bloquer le financement de l’Autorité palestinienne et permette à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) de réaliser son travail.
“Nous ne pouvons pas permettre l’asphyxie de l’Autorité palestinienne par une action indiscriminée du Gouvernement (du Premier ministre israélien, Benjamin) Netanyahu. Parce qu’à partir de maintenant, je ne dirai plus Israël, je dirai le Gouvernement de Netanyahu, car c’est ce Gouvernement qui prend ces décisions”, a indiqué Borrell. (27 mai)