Bruxelles – Le ministre des Affaires étrangères d’Espagne, José Manuel Albares, a annoncé ce lundi que l’Espagne demandera à l’Union européenne plus de mesures contre les colons israéliens violents, un soutien à l’agence des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine (UNRWA) et que les violations des droits de l’homme à Gaza soient clarifiées dans le cadre du Conseil d’association avec Israël.
Dans des déclarations à la presse avant la réunion des ministres des Affaires étrangères du bloc, suivie d’une rencontre du Conseil d’association avec Israël, Albares a défendu l’adoption de « nouvelles mesures » contre les colons violents et « contre tous ceux qui veulent nuire à la solution de deux États ».
« Il faut prendre des mesures efficaces pour protéger cette solution de deux États et l’existence, le plus tôt possible, d’un État de Palestine réaliste et viable », a-t-il assuré depuis Bruxelles, où il espère que les 27 aborderont la situation à Gaza avec son homologue israélien, Gideon Saar.
La réunion a lieu un an après que les dirigeants de l’Espagne et de l’Irlande ont réclamé que l’UE examine si Israël a violé ses obligations en matière de droits de l’homme dans le cadre de l’Accord d’association et procède à la prise de mesures, y compris sa suspension, sans qu’il n’y ait eu de progrès jusqu’à présent et que la demande ait perdu de sa force.
En tout cas, sur la table du Conseil d’association se trouve une position commune de l’UE, que Israël ne souscrit pas, dans laquelle les États membres mettent par écrit leurs demandes face à la crise au Moyen-Orient, notamment celles liées à l’accès humanitaire à la Bande et à l’avenir du territoire palestinien en tant que partie de la solution de deux États.
Albares a avancé qu’il plaidera lors de la réunion pour que « Gaza est la terre des Gazaouis et qu’elle doit faire partie du futur État palestinien », ainsi que le soutien à l’Autorité palestinienne comme « partenaire pour la paix » dans la région.
Pour l’Espagne, l’UE doit profiter de la réunion pour réitérer « avec clarté » qu’elle « ne reconnaîtra jamais l’annexion unilatérale de la Cisjordanie ou de Gaza ». L’Espagne défend que la rencontre avec le ministre israélien ne soit pas une réunion ordinaire de plus et que la situation à Gaza soit abordée, soulignant qu’il « doit y avoir de la clarté avec les faits ».
Selon le chef de la diplomatie, l’agenda et la réunion précédente avec le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, sont une preuve que la rencontre avec Israël « n’est pas un Conseil de plus ».
« Il y a des groupes comme les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les membres d’ONG, les membres des Nations Unies, les membres de l’UNRWA qui ont péri sous les bombes israéliennes à Gaza et cela ne peut pas rester sans clarification », a-t-il déclaré, insistant d’ailleurs sur le fait qu’Israël respecte les décisions de la justice internationale.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères irlandais, Simon Harris, a insisté pour que la Commission européenne puisse avancer les fonds prévus pour le budget annuel de l’UNRWA, après avoir averti que tout retard aura des effets négatifs sur le terrain.
Pour Harris la rencontre doit servir à maintenir la pression sur des sujets urgents comme la consolidation du cessez-le-feu, garantir le flux humanitaire vers la Bande et que le rôle de l’UNRWA soit respecté. De même, il a souligné que la position commune de l’UE passe par le soutien à la solution de deux États et que le respect du droit international soit garanti. (24 février)