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Le 25 juin, l’Union européenne a officiellement entamé des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie – une démarche saluée par de nombreux responsables comme un jalon dans l’histoire des adhésions à l’UE.

Les deux pays ont réalisé des progrès rapides en matière de réformes structurelles obligatoires pour rejoindre l’Union au cours des deux dernières années. En décembre, les dirigeants des gouvernements européens avaient déjà déclaré que les négociations pourraient commencer si les deux anciennes républiques soviétiques s’acquittaient de quelques obligations supplémentaires.

Cette décision historique marque un vote de confiance dans l’avenir de Kiev à un moment où la Russie prend l’ascendant sur le champ de bataille, près de deux ans et demi après le début de l’invasion.

« C’est un moment véritablement historique pour mon pays », a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne, Olga Stefanishyna, qui a noté que le début des pourparlers donne aux Ukrainiens « la force morale pour continuer à résister » à la Russie.

Une élection présidentielle se tiendra en octobre en Moldavie, ancienne république soviétique. Les autorités pro-occidentales du pays accusent fréquemment le Kremlin d’ingérence dans ses affaires intérieures. La Russie dispose également de troupes stationnées dans la région séparatiste de Transnistrie, frontalière de l’Ukraine.

Tout en reconnaissant et en saluant les progrès faits par les deux pays, d’aucuns ont souligné que l’ouverture des négociations est le début symbolique d’un processus qui prendra probablement des années – et ne mènera peut-être jamais à l’adhésion.

« Le chemin à parcourir sera difficile », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a souligné que l’Ukraine et la Moldavie devront continuer à mener des « réformes substantielles » pour se conformer aux 33 chapitres du processus d’adhésion.

« C’est le début officiel d’un processus très complexe et long », a estimé le ministre tchèque des Affaires européennes, Martin Dvořák, rappelant que les négociations d’adhésion de son pays avaient duré 15 ans.

La guerre menée par la Russie en Ukraine a ravivé l’intérêt de l’UE à accueillir de nouveaux membres, après des années de ralentissement des discussions avec les pays, en particulier dans les Balkans occidentaux.

En décembre 2023, l’UE a également accordé le statut de candidat à l’ancienne république soviétique de Géorgie. En mars, les 27 ont également approuvé l’ouverture conditionnelle de négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine et des pourparlers sont en cours avec la Serbie, le Monténégro, l’Albanie et la Macédoine du Nord.

Que se passe-t-il une fois les négociations ouvertes ?

L’ouverture des négociations n’est qu’un début : le processus d’adhésion commence désormais par un inventaire du chemin parcouru par l’Ukraine et la Moldavie en matière de législation et une évaluation des réformes de leurs systèmes, démocratique, économique, financier, judiciaire et social.

Cet inventaire prendra des mois. Ensuite, étape par étape, différents « chapitres » seront ouverts pour parvenir progressivement à un alignement complet sur les exigences de l’UE. Pour l’Ukraine, ce chemin est semé d’embûches politiques. Ce ne seront pas seulement les efforts de déstabilisation de la Russie, mais aussi les réticences des sceptiques au sein de l’UE, notamment de la Hongrie qui assumera la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour six mois dès le 1er juillet.

Budapest s’est opposée à la poursuite de la candidature de Kiev à l’adhésion, arguant que les avancées marquées par l’Ukraine étaient abusives et dues à des raisons politiques. « D’après ce que je vois ici au moment où nous parlons, ils sont très loin de remplir les critères d’adhésion », a déclaré mardi le ministre hongrois de l’Europe, János Bóka.

Les négociations d’adhésion peuvent commencer parce que Budapest a levé son veto sur le processus qui ne peut avancer qu’avec l’accord unanime de tous les États membres. La Hongrie a exigé que l’Ukraine respecte les droits de la minorité hongroise dans le pays et, après d’intenses discussions, cela est désormais noté dans le document-cadre de négociation de l’UE.

Accepter l’Ukraine, un pays de quelque 40 millions d’habitants, serait une étape majeure pour l’UE, et certains appellent les 27 à mener des réformes pour rationaliser son fonctionnement avant d’accepter de nouveaux membres.

Il est actuellement considéré comme impossible que l’Ukraine rejoigne l’UE avant la fin de la guerre déclenchée par la Russie. Si elle en était membre, Kiev pourrait alors demander une assistance militaire conformément à l’article 42, paragraphe 7 du traité sur l’Union – et celle-ci deviendrait cobelligérante.

Les négociations surviennent également dans une période de tensions en Moldavie après la mise en garde des États-Unis, de la Grande-Bretagne et du Canada contre un « complot » russe visant à influencer l’élection présidentielle en octobre.

La présidente Maia Sandu a accusé Moscou de chercher à déstabiliser la Moldavie avant le vote.

La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib a déclaré que les relations entre l’UE et la Moldavie portaient déjà leurs fruits. L’Union européenne est le plus grand partenaire commercial du pays, ce qui offre d’importantes opportunités aux entreprises et aux investissements étrangers.

Le Monténégro va de l’avant après sept ans de quasi-stagnation

Outre les négociations avec l’Ukraine et la Moldavie, les responsables ont tenu cette semaine la 16e réunion de la Conférence d’adhésion avec le Monténégro. Il s’agissait de faire le point sur les progrès de Podgorica, notamment quant au respect de critères intermédiaires liés aux chapitres sur l’Etat de droit.

Le commissaire européen chargé de l’élargissement, Olivér Várhelyi, a affirmé que le Monténégro avait « satisfait aux critères provisoires dans le domaine de l’État de droit » et peut désormais « commencer à fermer des chapitres ».

Ce pays des Balkans a obtenu le statut de candidat en 2010 et les négociations d’adhésion ont débuté en 2012.

Son Premier ministre, Milojko Spajić, a évoqué un « moment historique », mais a également reconnu que le Monténégro « a connu une longue traversée du désert ». Il a en outre mentionné que son pays avait obtenu au cours des sept derniers mois des résultats comparables à ceux obtenus ces sept dernières années. Il espère que son pays deviendra membre de l’UE d’ici 2028.

Hristijan Mickoski a été élu Premier ministre de Macédoine du Nord le 23 juin. Il est également le leader du parti nationaliste VMRO-DPMNE. (Photo : MIA)

Macédoine du Nord : le nouveau gouvernement irrite ses voisins grec et bulgare, membres de l’UE

Le récemment élu gouvernement nord-macédonien a alimenté une polémique qu’on croyait éteinte en faisant référence au pays sous son ancien nom de « Macédoine », ce qui non seulement suscite la colère d’Athènes, mais crée également une source d’inquiétude pour Bruxelles.

Le pays a changé son nom en Macédoine du Nord après un accord négocié par l’ONU avec la Grèce en 2018. Athènes n’avait pas accepté l’ancienne dénomination car sa province du nord s’appelle Macédoine. Bien que le changement de nom ait ouvert la voie à l’adhésion de la Macédoine du Nord à l’OTAN, la candidature du pays à l’UE est toujours en suspens près de vingt ans après avoir reçu le statut de candidat en 2005.

Le Premier ministre, Hristijan Mickoski, a récemment déclaré : « Je m’appellerai comme je veux ». Lors de sa prise de fonction, la nouvelle présidente du pays, Gordana Siljanovska-Davkova, a également utilisé de manière démonstrative l’ancien nom du pays, provoquant ainsi un émoi diplomatique.

Le chef du gouvernement grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré dans un discours au Parlement le 26 juin que le nouveau gouvernement de Skopje n’avait « pas pris un bon départ » et avait violé les obligations des accords internationaux concernant l’aspiration de la Macédoine du Nord à rejoindre l’UE. Tous les États membres de l’UE doivent accepter l’élargissement.

Au cours de sa première semaine en tant que Premier ministre, Mickoski a également provoqué une nouvelle montée des tensions avec la Bulgarie, voisine orientale de la Macédoine du Nord, en affirmant que le cadre de négociation pour l’adhésion du pays à l’Union européenne pouvait être modifié.

Sofia avait mis entre 2020 et 2022 un veto à l’ouverture de négociations d’adhésion en raison d’un différend sur des questions linguistiques et historiques.

Une fois celui-ci levé, les négociations se sont ouvertes avec l’UE, à la condition — toujours posée par la Bulgarie — que la Macédoine du Nord reconnaisse sa minorité bulgare, pourtant peu nombreuse, dans la Constitution.

« Vous voulez des changements dans la Constitution ? Pourquoi ? Qui viole les droits de la communauté bulgare en Macédoine [du Nord] ? », a dit Mickoski le 25 juin faisant référence à la demande de reconnaissance des Bulgares dans la Constitution comme l’un des peuples constitutifs dans la loi fondamentale du pays.

Le président bulgare Roumen Radev a répondu en déclarant que la rhétorique de Mickoski est directement dirigée contre les principes européens et les décisions prises par consensus par tous les États membres, contre les engagements internationaux, « mais surtout contre ses propres citoyens qui ont clairement proclamé leurs ambitions pour l’avenir européen du pays ».

Le parti nationaliste VMRO-DPMNE a remporté les élections législatives en Macédoine du Nord en mai et a formé un nouveau gouvernement avec des partis plus petits fin juin.

 Cet article est publié deux fois par semaine. Le contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.