Premier ministre de Slovaquie : Le gaz qu’achète l’Ukraine sur le marché de l’UE est principalement d’origine russe

Bratislava – Le gaz qu’achète l’Ukraine sur le marché de l’UE est majoritairement d’origine russe. Le Premier ministre Robert Fico (Smer-SD) l’a déclaré lundi avant le sommet extraordinaire de l’UE jeudi (6.3.) à Bruxelles. Selon lui, la Slovaquie proposera d’insérer dans les conclusions du sommet une demande explicite à l’Ukraine de rétablir le transit de gaz russe ou autre via son territoire, rapporte TASR.

« L’Ukraine empêche l’Europe et la Slovaquie de transiter du gaz russe, car il s’agit d’un soutien à la Russie dans la guerre contre l’Ukraine. Cependant, l’Ukraine achète du gaz russe et soutient elle-même la Russie », a décrit la situation le chef du gouvernement slovaque.

Il a précisé qu’en moyenne, les commerçants étrangers utilisant le droit de l’UE livrent quotidiennement à l’Ukraine 10,5 millions de mètres cubes (m3) de gaz, le record étant autour de 15 millions de m3.

« Les commerçants étrangers achètent le gaz sur le marché européen, le mettent dans le pipeline slovaque et le poussent vers l’Ukraine. Le gaz qu’achète l’Ukraine sur le marché européen est de gaz d’origine russe, » a-t-il souligné.

Fico a ajouté que la Slovaquie propose d’insérer dans les conclusions du sommet de l’UE une demande explicite à l’Ukraine de rétablir le transit de gaz russe ou autre via son territoire vers la Slovaquie et l’Europe.

« L’Europe est lésée, la Slovaquie est lésée, » a souligné le Premier ministre. Le rejet de la proposition slovaque compliquerait considérablement selon lui l’adoption des conclusions au sommet de Bruxelles.

Il a rappelé que l’UE propose au sommet du 6 mars à Bruxelles un nouveau soutien financier et militaire massif à l’Ukraine, mais l’Union ne demande rien en échange de son soutien et « tolère en outre une grossière atteinte aux intérêts de l’UE dans son ensemble », car elle ne peut être compétitive à cause des prix élevés du gaz. Selon lui, l’UE tolère également de brèves atteintes aux intérêts des États membres de l’UE, comme la Slovaquie et d’autres pays.

Les entreprises de l’UE selon lui affirment que sans le rétablissement du transit ukrainien, l’Europe ne peut pas être compétitive.

« La Russie n’est pas du tout affectée par l’arrêt du transit. Elle gagne considérablement plus qu’auparavant en raison des prix élevés du gaz, » a ajouté le Premier ministre. (3 mars)