Le président de la Lituanie, Gitanas Nauseda, a appelé jeudi à Bruxelles ses partenaires de l’Union européenne à adopter rapidement un paquet d’aide de 20 milliards d’euros pour l’Ukraine. Selon lui, l’Union devrait également proposer une date indicative pour l’adhésion de l’Ukraine à la Communauté.
Il a ajouté qu’il avait de grandes attentes vis-à-vis de la proposition de dissuasion nucléaire avancée par le président français Emmanuel Macron.
« Leur parapluie nucléaire pourrait servir de moyen de dissuasion vraiment très sérieux contre la Russie et il est très important de saisir chaque occasion pour renforcer notre résilience, en particulier sur le flanc est, qui fait l’objet de divers types d’attaques », a-t-il souligné.
L’initiative d’aide à l’Ukraine, à laquelle Nauseda a appelé à adoptée, a été proposée par la chef de la diplomatie de l’UE Kaja Kallas. Son adoption n’est cependant toujours pas certaine, à la différence du plan de réarmement de l’Europe présenté par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui prévoit de mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros pour les dépenses de défense.
Le soutien à l’Ukraine, mentionné par le président lituanien, devrait arriver en Ukraine d’ici la fin de l’année. L’argent devrait provenir, entre autres, des contributions des pays membres, proportionnelles à la taille de leur revenu national. L’objectif est de satisfaire les besoins à court terme les plus urgents de l’Ukraine.
« Vous riez, mais je pense que c’est très sérieux », a déclaré Nauseda aux journalistes. « Nous nous sommes engagés à soutenir l’Ukraine à hauteur de 0,25 % de notre PIB chaque année. Nous avons calculé que si d’autres pays s’engageaient à verser le même montant, nous pourrions obtenir 43 milliards d’euros », a-t-il indiqué.
« Pour moi, il est également important de soutenir l’Ukraine politiquement, c’est pourquoi j’ai proposé de fixer une date indicative pour l’adhésion de l’Ukraine à l’UE », a-t-il dit. Il estime que cela devrait être le 1er janvier 2030. Comme il l’a souligné, cela ne serait pas juridiquement contraignant, mais constituerait un signal fort de soutien de l’UE à l’Ukraine.
Interrogé sur un éventuel veto hongrois sur les décisions du sommet, il a répondu : « nous verrons ». « Mais nous devons prendre des décisions indépendamment du fait qu’un ou deux pays s’y opposent à chaque fois », a-t-il déclaré. « Sinon, l’histoire nous punira, et le coût de l’absence de ces décisions sera très élevé », a souligné le président lituanien. Selon lui, l’incapacité à prendre des décisions décisives a duré trop longtemps. (06.03.2025)