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Praha – La conclusion d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États sud-américains de l’association Mercosur dans sa forme actuelle menacera la compétitivité des agriculteurs tchèques, la santé des consommateurs et aura également un impact négatif sur l’environnement et l’augmentation de la bureaucratie. C’est ce qu’ont déclaré aujourd’hui les représentants de l’Union agricole tchèque lors d’une conférence de presse, appelant en même temps les politiciens tchèques à ne pas ratifier l’accord. L’accord devrait être discuté et selon l’Union, peut-être signé lors du sommet à Montevideo, en Uruguay, qui durera jusqu’au 6 décembre. Le ministre de l’agriculture Marek Výborný (KDU-ČSL) a écrit à ČTK qu’il comprenait les inquiétudes des agriculteurs quant à la diminution de leur compétitivité.
L’Union affirme que l’accord représente une menace majeure pour les consommateurs européens et tchèques ainsi que pour l’agriculture. « Alors que les agriculteurs européens doivent respecter des normes environnementales, sociales et alimentaires strictes, la production dans les pays du Mercosur ne correspond souvent pas à ces normes, » a déclaré Jaroslav Vaňous, vice-président de l’Union. Selon l’Union, la production dans les pays sud-américains ne respecte souvent pas même les règlements européens concernant l’utilisation de médicaments, de pesticides et d’autres substances, ce qui constitue un risque potentiel pour la santé des populations.
Vaňous a également souligné le fardeau des émissions causé par les importations. Le directeur de l’Union tchèque des éleveurs de bovins de viande Kamil Malát a également mis en garde contre les impacts. Selon lui, l’empreinte carbone d’un steak brésilien est deux fois supérieure à celle d’un produit européen, il a également souligné la diminution des revenus des agriculteurs locaux en raison de la concurrence accrue de la viande importée.
Certains agriculteurs de Pologne ou de France ont déjà protesté en novembre contre l’accord prévu et ont appelé à son annulation, car selon eux, il ouvrira la porte à la production agricole et alimentaire privilégiée sur le marché de l’Union et permettra la vente au sein de l’Union de viande ou de sucre bon marché des pays sud-américains. S’il est approuvé, entre une et deux centaines de milliers de tonnes de viande bovine, de volaille ou de sucre, ainsi qu’un million de tonnes de maïs, pourraient être expédiés dans l’UE. (5 décembre)
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