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Le Parlement européen (PE) a voté jeudi après-midi en faveur d’un deuxième mandat d’Ursula von der Leyen à la Commission européenne par 401 voix lors de sa première session depuis les élections de début juin.

Von der Leyen a été réélue au scrutin secret. Le Parlement européen compte actuellement 719 membres sur 720 sièges, l’eurodéputé espagnol Antoni Comin n’ayant pas encore débuté son mandat. La majorité nécessaire pour obtenir un second mandat était de 360 voix. 284 députés ont voté contre, 15 se sont abstenus et sept votes ont été nuls. Alors qu’en 2019 von der Leyen n’avait décroché le poste qu’avec une marge de neuf voix, sa majorité est cette fois bien plus large.

Sa réélection réussie à la tête de la puissante commission est un signal fort de stabilité pour l’Union européenne en ces temps difficiles de guerre et d’instabilité politique accentuée par le renforcement de l’extrême droite.


Avec le soutien des dirigeants des pays membres et du Parlement européen, elle devra se mettre immédiatement à la tâche pour choisir son nouveau cabinet de commissaires, connu sous le nom de « collège », et travailler sur la politique européenne dans des domaines clés. A partir de la mi-août, elle commencera à faire passer des entretiens aux candidats proposés par les gouvernements européens.

Au cours de son deuxième mandat, elle devra probablement faire face à une liste croissante de problèmes à résoudre, dont notamment la guerre en Ukraine et le risque d’un élargissement du conflit au Moyen-Orient, ainsi que les tensions commerciales entre l’UE et la Chine et la possibilité d’un second mandat présidentiel de Donald Trump outre-Atlantique.

Les membres du Parlement ont voté après la présentation faite plus tôt dans la matinée par la membre du Parti populaire européen (PPE) de son programme pour la prochaine législature.



Quels sont les objectifs de von der Leyen pour son second mandat ?

Dans son discours préliminaire au vote, la candidate a exposé ses projets pour un second mandat à la plus haute fonction de l’UE, en se concentrant sur la défense et l’industrie et en s’attaquant à la crise du logement. L’ancienne ministre allemande de la Défense a eu également des mots sévères pour le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, plaidant pour une « Europe forte » dans une « période de profonde anxiété et d’incertitude».


« Je suis convaincue que l’Europe, une Europe forte, peut relever le défi », a-t-elle déclaré. « Je n’accepterai jamais que les démagogues et les extrémistes détruisent notre mode de vie européen, et je suis ici aujourd’hui prête à mener le combat avec toutes les forces démocratiques présentes dans cette Assemblée. »

Elle s’est engagée à renforcer Frontex « tout en respectant pleinement les droits fondamentaux », en proposant de tripler le nombre de gardes.

Au cours de son discours, elle a également mentionné la nécessité d’un cessez-le-feu « immédiat et durable » à Gaza, car trop de civils dans le territoire palestinien « ont perdu la vie à cause de la réponse d’Israël à la terreur brutale du Hamas ».


Ursula von der Leyen a par ailleurs promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90 % d’ici 2040. Cet objectif constitue une étape clé vers la neutralité carbone d’ici 2050. Elle a assuré aux députés européens que « le nouvel Accord industriel propre contribuera également à réduire les factures énergétiques ».

Le numéro un de la Commission a critiqué la récente visite du Premier ministre hongrois Viktor Orbán à Moscou, la qualifiant de « rien de plus qu’une mission d’apaisement ». La Hongrie assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’UE. Von der Leyen a ordonné cette semaine aux hauts responsables de l’UE de rester à l’écart d’une série de réunions que la Hongrie devait organiser dans le cadre de sa présidence de l’UE et de n’y envoyer que des fonctionnaires de rang inférieur.



Des semaines de mobilisation réussies


Tout au long de son premier mandat, la femme politique de 65 ans a traversé plusieurs crises comme la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine – et a également fait face à de nombreuses controverses.

Portant un coup dur à von der Leyen un jour avant le vote, un haut tribunal de l’UE a jugé qu’elle n’avait pas fait preuve de suffisamment de transparence sur les contrats de vaccins contre le coronavirus.
La présidente de la Commission avait mené des négociations pendant des semaines avec les eurodéputés pour les inciter à la soutenir, y compris avec ceux qui avaient clairement indiqué n’avoir aucune intention de l’appuyer. Elle a rencontré un certain nombre de groupes parlementaires, dont les sociaux-démocrates (S&D), les libéraux (Renew), les Verts et les Conservateurs (ECR), mais aussi des délégations nationales et même des députés européens, avec un effort particulier sur les Verts.

Pour être élue, la candidate venant du PPE avait besoin d’au moins 360 voix. Le PPE – le groupe le plus important au Parlement – fait partie d’une alliance centriste avec les groupes Socialistes et Démocrates (S&D) et Renew Europe. Théoriquement, la coalition disposait des voix nécessaires pour la faire réélire. Cependant, on s’attendait à ce que certains députés de ces groupes votent contre elle, tandis que d’autres issus des Verts et des Conservateurs et réformistes européens (ECR) se prononcent en sa faveur.
« En ce moment, Ursula von der Leyen se bat pour chaque voix. Les choses ne sont pas claires, car il peut y avoir une décision des groupes politiques de la soutenir, mais cela ne signifie pas que chaque député européen n’est pas libre, lors de ce vote secret, de décider s’il le fait ou non », avait expliqué en début de semaine l’eurodéputé bulgareAndrey Kovatchev (PPE).

Un député de Renew a déclaré que voter pour von der Leyen « ne signifie pas lui offrir un chèque en blanc ».
Bien que le scrutin soit secret, certains parlementaires ont ouvertement fait part de leur position. Le vice-Premier ministre italien et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a annoncé que son parti Forza Italia – qui fait partie du PPE – voterait pour von der Leyen, après la présentation de ses orientations politiques jeudi.

Son collègue, vice-Premier ministre et ministre des Transports, Matteo Salvini, a indiqué que le parti italien Lega, membre du nouveau groupe d’extrême droite Patriotes pour l’Europe, voterait contre elle. Carlo Fidanza, chef de la délégation des Fratelli d’Italia (FdI) au Parlement européen, a révélé après le scrutin que son groupe de droite avait fait la même chose. La Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui dirige le parti FdI et préside le groupe ECR au Parlement européen, était furieuse que sa formation ait été exclue des négociations pour les postes clés de l’UE fin juin.

Du côté du Portugal, le Bloc de gauche (BE), le Parti communiste (PCP) et le parti d’extrême droite Chega ont déclaré qu’ils prévoyaient de voter contre von der Leyen. S’adressant aux journalistes de son pays en marge de la session plénière à Strasbourg, l’eurodéputée du BE Catarina Martins a cité les « questions de guerre et de paix », le pacte migratoire « honteux » ainsi qu’un paquet de gouvernance économique « promettant plus d’austérité pour l’Europe » pour justifier l’opposition à la candidature de l’Allemande. Les partis de centre-droit CDS-Parti populaire (CDS-PP) et Parti social-démocrate (PDS) ont indiqué qu’ils voteraient pour.


Alors que le feu vert pour un second mandat de von der Leyen a été salué par de nombreuses personnalités comme le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président serbe Aleksandar Vučić ou le Premier ministre slovène Robert Golob, certains députés ont réagi avec plus de réticence.

Après le vote, Romana Tomc, membre slovène du PPE, a souligné que von der Leyen « n’avait jamais été (leur) choix » et Matjaž Nemec, du S&D, a écrit que sa réélection n’envoyait pas un message encourageant. Irena Joveva (Renew) s’attend cependant à ce que la femme politique allemande tienne les engagements qu’elle a pris.

Roberta Metsola, après sa réélection à la présidence du Parlement européen (Photo : EFE/EPA/RONALD WITTEK)
Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (Photo : Boris Roessler/dpa)
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (à gauche) et la Première ministre estonienne Kaja Kallas (Photo : EFE/EPA/OLIVIER HOSLET / POOL)

Les femmes à la tête de l’UE


Ursula von der Leyen est l’une des trois – peut-être bientôt quatre – femmes occupant les cinq postes les plus élevés au sein de l’UE.
La politicienne maltaise du PPE, Roberta Metsola, a été réélue mardi présidente du Parlement européen, prolongeant ainsi son mandat de deux ans et demi.
La femme politique et avocate française Christine Lagarde est cheffe de la Banque centrale européenne – première femme à occuper ce poste – et la restera jusqu’en 2027.
Kaja Kallas, la Première ministre estonienne sortante, a été choisie pour succéder à l’Espagnol Josep Borrell au poste de chef de la politique étrangère de l’UE. Sa nomination doit encore être soumise au vote du Parlement européen – probablement à l’automne.

Cet article est publié deux fois par semaine. Le contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.