Bruxelles – Le commissaire au Commerce et négociateur de l’UE avec le Royaume-Uni, Maros Sefcovic, a demandé à son homologue britannique, le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, de profiter de l' »élan » du sommet qui s’est tenu ce lundi à Londres pour conclure un accord sur Gibraltar, dont le statut par rapport à l’UE est en suspens depuis cinq ans en raison de l’absence d’accord depuis la rupture du Brexit.
« L’élan est clé, il est temps de terminer le travail », a affirmé Sefcovic dans un bref message diffusé sur ses profils de réseaux sociaux après une rencontre bilatérale avec Lammy, profitant du sommet entre l’UE et le Royaume-Uni au cours duquel les deux parties ont scellé l’engagement de « redémarrer » les relations et d’établir une nouvelle « partenariat stratégique » de coopération accrue dans des domaines tels que la défense et la sécurité, la pêche, la cybersécurité et la gestion migratoire.
La déclaration conjointe issue du sommet souligne l’engagement des deux parties à respecter et à mettre en œuvre « pleinement » à la fois l’accord de retrait et les accords ultérieurs pour normaliser les relations, bien que, selon diverses sources consultées par Europa Press, la question de Gibraltar — dont la résolution fait partie de ces accords — reste ouverte et n’a pas été incluse dans les préparatifs du sommet.
Sefcovic, qui est également chargé du côté européen de superviser l’accord pour l’Irlande du Nord, faisait partie de la délégation que l’UE a envoyée au sommet, dirigée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, António Costa, pour rencontrer le ‘premier ministre’ Keir Starmer et son gouvernement.
Dans ce contexte, Sefcovic s’est dit satisfait de pouvoir tenir une rencontre bilatérale avec Lammy pour aborder plus en détail les dossiers relevant de ses compétences et a assuré que les deux restent « concentrés sur la conclusion réussie des discussions » sur Gibraltar.
Lammy, pour sa part, a déclaré dans un message sur les réseaux sociaux qu’il est clair que l’Union européenne et le Royaume-Uni doivent « renforcer » leurs relations bilatérales, bien qu’il ait évité de faire référence à Gibraltar et a encadré la « nouvelle ère » de coopération dans des domaines tels que la lutte contre les menaces hybrides de (le président de la Russie, Vladimir) Poutine, ou la lutte commune contre « le crime transfrontalier ».
Costa voit l’accord « pas très loin »
Le président du Conseil européen, António Costa, a déclaré ce lundi depuis Londres que le pacte entre l’Union européenne et le Royaume-Uni pour un accord sur le statut de Gibraltar par rapport au bloc « n’est pas très loin », car les négociations avancent, bien que cette question ait été exclue de la table de négociation du premier sommet que les deux parties tiennent depuis le Brexit.
« Mon impression est que nous ne sommes pas très loin », a déclaré Costa lors de la conférence de presse donnée à l’issue du sommet avec la présidente de la Commission européenne et le premier ministre britannique, qui ne se sont pas prononcés sur cette question.
Au départ, Costa a eu un lapsus et a dit que l’accord « n’est pas très proche », ce qui a provoqué des rires et le ‘premier ministre’ britannique lui a signalé l’erreur. Starmer a alors déclaré qu’il s’agissait d’une « correction importante : nous sommes très proches », sans qu’il soit clair s’il se joignait à l’impression européenne que l’accord est proche ou s’il signalait simplement au président du Conseil européen le malentendu.
Sefcovic et Lammy font un très bon travail
« Concernant Gibraltar, le gouvernement britannique et la Commission sont en train de parler, de négocier », a indiqué Costa, soulignant que Sefcovic et Lammy « font un très bon travail ».
Un sommet sans références à Gibraltar
La déclaration conjointe du Royaume-Uni et de l’UE pour marquer que « nous tournons la page » depuis le Brexit et que nous entamons « un nouveau chapitre » dans les relations bilatérales souligne l’engagement de respecter pleinement les accords de retrait et celui qui fixe le cadre ultérieur, bien qu’ils ne mentionnent pas les points qui, comme le cas du Rocher, font partie de ces accords mais restent non résolus.
Différentes sources consultées par Europa Press ces dernières semaines ont noté que la question de Gibraltar a été maintenue « à l’écart » du sommet, bien qu’elles affirment que les négociations avancent à un bon rythme sur le plan technique, malgré le fait qu’aucun nouveau tour de négociations politiques n’a eu lieu depuis septembre de l’année dernière et qu’aucun progrès concret n’a été divulgué.
Des sources communautaires insistent sur le fait que les négociations sur Gibraltar « sont toujours en cours » et que Bruxelles recherche un accord qui « apporte confiance, sécurité juridique et stabilité » aux citoyens des deux côtés de la Barrière, tout en « préservant les positions juridiques de toutes les parties et dans l’intérêt commun de la région ». (19 mai)