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Des élections législatives auront lieu en Italie le 25 septembre. Le président de la République, Sergio Mattarella, a dissous le Parlement le 21 juillet après la démission de l’ancien Premier ministre, Mario Draghi. Le gouvernement d’« unité nationale » dirigé par l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) s’est effondré après un an et demi au pouvoir. Il n’a pas réussi à obtenir le soutien de trois partis importants lors d’un vote de confiance: le Mouvement 5 étoiles (M5S) de l’ex-Premier ministre Giuseppe Conte, de Forza Italia (FI) de Silvio Berlusconi et de la Lega de Matteo Salvini.

La crise gouvernementale italienne frappe les institutions européennes à ce qui est peut-être le pire moment : l’Europe est au cœur d’une crise énergétique, a du mal à soutenir financièrement l’Ukraine, et pourrait connaître des mois économiquement difficiles à l’automne. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a misé sur Draghi par le passé et aimerait pouvoir continuer à le faire, comme sans doute de nombreux autres chefs d’État et de gouvernement européens.

Paris craint une « période d’incertitudes »

Le départ pressenti du Premier ministre italien Mario Draghi ouvre une « période d’incertitudes » et entraîne la perte d’un « pilier pour l’Europe », a estimé le 21 juillet la secrétaire d’État française chargée de l’Europe, Laurence Boone, dans une interview sur France Inter.

Draghi, l’ancien président de la BCE âgé de 74 ans, entretient des relations étroites et cordiales avec le président français Emmanuel Macron. Ces deux hommes d’État pro-européens avaient conclu l’an dernier un nouveau traité franco-italien.

L’Espagne soutient Draghi

« L’Europe a besoin de dirigeants comme Mario Draghi », tel était le message de soutien clair et sans équivoque du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez dans un article publié le 19 juillet dans le média européen Politico.

Sánchez dit avoir fait la connaissance de Draghi lorsque celui-ci était président de la BCE. Draghi a joué un « rôle clé dans le sauvetage de l’euro » en promettant de faire tout le nécessaire pour préserver la monnaie unique.

Peur pour l’euro et blocage des réformes

Certains craignent que la crise gouvernementale dans ce pays fortement endetté, troisième économie de l’UE, ne mette l’euro en péril. La planification et l’adoption du prochain budget risquent aussi d’être problématiques dans le cas où le nouveau gouvernement ne serait pas opérationnel avant novembre.

Par ailleurs, le départ de Draghi suscite des inquiétudes quant au respect par l’Italie des délais fixés pour le plan de relance de 200 milliards d’euros. Ce plan, qui doit être achevé d’ici août 2026, vise à faire passer le produit intérieur brut italien de 1,5 % à 2,5 %. L’Italie est le plus grand bénéficiaire du fonds de relance de l’UE, qui comprend 132 investissements et 58 réformes visant à répondre aux défis spécifiques du pays. Nombre de ces réformes devraient être menées à bien d’ici la fin de la législature, au printemps prochain.

Les élections anticipées de septembre risquent toutefois de retarder, voire de compromettre, le programme de réformes convenu par Bruxelles et Rome. « Le ballet des irresponsables contre Draghi pourrait provoquer une tempête parfaite », a durement souligné le commissaire européen aux Affaires économiques italien, Paolo Gentiloni, dans un tweet, ajoutant : « C’est le moment d’aimer l’Italie : nous avons des mois difficiles devant nous, mais nous sommes un grand pays. »

L’Italie vire à droite…

Le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia (« Frères d’Italie », FdI), dirigé par Giorgia Meloni, le seul grand parti qui ne soutienne pas le gouvernement de Draghi, est actuellement en tête des sondages d’opinion, assuré des faveurs d’environ 23 % de l’électorat.

Archive: Giorgia Meloni Foto: Cecilia Fabiano/LaPresse via ZUMA Press/dpa

La Lega, parti d’extrême droite de Matteo Salvini, est créditée de 13 à 14 % dans les sondages et le parti de droite FI de 8 %. Ensemble, ces chiffres devraient donner aux partis du bloc conservateur une majorité viable au Parlement si les sondages se vérifient effectivement dans les urnes. Meloni serait ainsi en position de force pour devenir la première Première ministre d’Italie. Meloni est la présidente du groupe des Conservateurs et réformistes européens  (ECR en anglais) au Parlement européen qui, avec le parti espagnol Vox, le parti polonais Droit et Justice (PiS), et d’autres, forment le groupe ECR au Parlement européen.

Un tel gouvernement pourrait notamment se révéler problématique pour la politique migratoire et les relations avec l’UE.

… ou à gauche ?

Les sociaux-démocrates (PD), un parti de centre-gauche, talonnent le FdI dans les sondages et travaillent actuellement à une alliance électorale qui semble indispensable pour vaincre le bloc de centre-droit. D’après les commentateurs politiques, si le PD, le M5S et d’autres petits partis ne parviennent pas à se mettre d’accord sur un pacte, leurs chances de stopper l’alliance de centre-droit semblent actuellement faibles.

Le président du PD, Enrico Letta, a qualifié les élections italiennes à venir de compétition entre la position pro-européenne de son groupe de centre-gauche et l’euroscepticisme des Frères d’Italie de Meloni. « Ce sera l’élection italienne la plus importante de l’histoire de l’Europe, a déclaré Letta. L’élection donnera un résultat clair et ira dans un sens ou dans l’autre. Il n’y aura pas de match nul. Soit l’Europe de l’UE gagne, soit celle du nationalisme. Le choix est entre nous et Meloni. »

Cet article est publié le vendredi. Le contenu est basé sur les informations des agences membres de l’enr.