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Le président du Conseil européen Charles Michel termine son mandat de cinq ans à la tête de l’institution européenne fin novembre. Dans une interview accordée jeudi à European Newsroom (enr), l’ancien Premier ministre belge de 48 ans a souligné la nécessité d’innover, de fixer des objectifs ambitieux et de préserver l’unité interne de l’UE.
Les investissements dans le développement et la recherche, la coopération avec des régions clés du monde, ainsi que la sensibilisation au potentiel et aux valeurs de l’Union devraient jouer selon lui un rôle important dans le renforcement du rôle du bloc sur la scène mondiale.
« Nous devons tout faire pour ne pas devenir le musée du monde », a déclaré Michel, attirant l’attention sur la nécessité pour l’UE de devenir plus innovante.
« Nous avons démontré avec ce projet particulier – l’Union européenne – que nous étions capables de promouvoir le développement économique, la croissance et la cohésion sociale au sein de l’UE. » Plus de pouvoir, plus de souveraineté et plus d’influence dans le monde – telle est la vision de Michel pour l’avenir de l’Union.
Il voit les plus grands défis dans le développement de l’économie et des capacités de défense européennes. Mais l’immigration est aussi un défi collectif, avance l’homme politique belge.
« Ne perdez pas le soutien des Européens »
Michel estime que l’objectif clé pour faire face aux crises et aux défis d’aujourd’hui est de s’attacher en priorité à maintenir le soutien des citoyens de l’UE – citant comme exemples des questions telles que l’élargissement et la guerre russe contre l’Ukraine.
Il attire l’attention sur la nécessité d’une bonne communication avec les citoyens, en déclarant : « Nous devons expliquer ce que nous faisons et pourquoi nous agissons de cette façon. Nous devons expliquer pourquoi nous soutenons l’Ukraine, (…) pourquoi nous devons accélérer les efforts pour inclure de nouveaux États membres, pourquoi nous devons construire un nouveau paradigme en matière de défense. »
« Rendons l’Ukraine plus forte, car cela nous rend aussi plus forts »
L’UE doit continuer à soutenir militairement et politiquement l’Ukraine dans sa lutte contre l’agression russe, affirme Michel, soulignant le soutien au plan de paix du président Volodymyr Zelensky, qui doit être fondé sur la charte des Nations Unies.
Il considère le prochain sommet du G20 au Brésil comme une opportunité à cet égard. En outre, il est nécessaire de continuer à soutenir militairement Kiev, tandis que l’Union doit également accroître les capacités de son industrie de défense.
Selon Michel, une enquête récente a montré que l’UE achetait 80 pour cent du matériel militaire qu’elle fournissait à l’Ukraine aux États-Unis d’Amérique. Même s’il ne pense pas que le bloc devrait cesser d’acheter des armes aux États-Unis, il considère qu’il y a encore beaucoup de marge pour renforcer la base industrielle en Europe.
Le président sortant du Conseil européen a également insisté sur l’importance du renforcement des capacités de défense européennes dans le contexte de l’élection présidentielle aux États-Unis, qui verra s’affronter l’actuelle vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump, le 5 novembre.
« Donald Trump et, avant lui, Barack Obama, avaient raison lorsqu’ils appelaient les alliés européens de l’OTAN à consacrer 2% de leur produit intérieur brut aux capacités de défense », a-t-il déclaré.
« Il est temps d’élargir le projet de l’Union européenne »
L’ancien Premier ministre belge a appelé à une accélération du processus d’élargissement, soulignant la nécessité stratégique d’intégrer les pays des Balkans occidentaux, l’Ukraine et d’autres pays candidats dans la famille européenne.
Il a souligné que l’UE devait se préparer au futur élargissement par des réformes internes, tout en maintenant la dynamique d’adhésion des pays candidats, qui ont également un travail important devant eux.
Les événements géopolitiques récents, notamment la guerre en Ukraine et les défis dans les Balkans occidentaux, rendent encore plus cruciale une réponse rapide de l’UE, a-t-il ajouté.
« Il est absurde que l’UE n’accélère pas » son évolution, a déclaré Michel, citant la nécessité d’une plus grande stabilité, sécurité et prospérité en Europe. Selon lui, l’Union travaille sur un agenda stratégique pour mieux préparer l’élargissement. Cela suppose de s’attaquer aux implications financières et d’ajuster les processus décisionnels pour maintenir son efficacité de l’Union avec un plus grand nombre de membres. Plus on retarde l’élargissement, prévient-il, et plus les portes restent ouvertes à d’autres pour exploiter cette indécision. Pour atteindre l’objectif d’intégrer de nouveaux membres d’ici 2030, l’UE doit équilibrer les réformes internes avec la nécessité de soutenir les progrès des pays candidats.
« Nous devons lutter contre l’immigration clandestine et les passeurs, mais aussi ouvrir de nouvelles possibilités pour l’immigration légale »
Selon Michel, il existe aujourd’hui une plus grande unité au sein des 27 en matière d’immigration qu’il y a quelques années.
« Si nous [les chefs d’État et de gouvernement de l’UE] (…) ne sommes pas en mesure de relever ce défi politique, pourquoi les gens devraient nous confier les autres défis », a déclaré le Belge, qui a présidé 46 réunions des dirigeants du bloc au cours des cinq dernières années.
Lors de la crise migratoire de 2016, la confiance entre les chefs des Etats membres sur cette question a été détruite, a poursuivi Michel. « C’était le chaos total et il a fallu plusieurs années pour la rétablir. » Il a désormais été possible de se mettre d’accord sur une loi européenne sur la migration et l’asile qui sera mise en œuvre dans les mois à venir. Le président du Conseil reconnaît que tous les pays ne sont pas satisfaits de son adoption, obtenue à la majorité qualifiée.
« Je ne veux pas que mes enfants dépendent de qui sera le prochain président des États-Unis, qui sera le président de la Chine, de la Russie »
Evoquant les conséquences des élections américaines sur les relations avec l’UE, il a déclaré qu’il existait certainement des divergences entre les deux candidats à la Maison Blanche, mais il s’est en même temps demandé si l’orientation générale de la politique étrangère américaine serait vraiment aussi différente sous la direction de l’un ou de l’autre que certains l’imaginent.
« Nous ne devrions pas avoir peur parce que nous ne savons pas qui sera le prochain président des États-Unis », soutient Michel. « Je ne veux pas que mes enfants dépendent de qui sera le prochain président des États-Unis, qui sera le président de la Chine, de la Russie. Je veux que le sort de mes enfants et arrière-petits-enfants soit entre leurs mains, car en Europe, c’est nous qui décidons de ce que sera notre avenir », a-t-il souligné.
Charles Michel a entamé son premier mandat à la présidence du Conseil européen le 1er décembre 2019. En mars 2022, il a été réélu pour un second mandat de deux ans et demi. Ce n’était cependant pas la première fois qu’il travaillait avec le Conseil européen. En 2014, il y est entré pour la première fois en sa qualité de Premier ministre belge. Fort d’une dizaine d’années d’expérience au sein de l’institution, il se décrit comme un vétéran.
Le Conseil européen réunit les dirigeants de l’UE pour fixer l’orientation politique du bloc. Il s’agit du niveau le plus élevé de collaboration politique entre les pays membres.
Cet article est publié deux fois par semaine. Le contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.