Brusel – Les représentants des États membres de l’Union européenne se sont réunis pour la première fois en détail à Bruxelles mercredi pour discuter du nouveau, quatorzième paquet de sanctions contre la Russie. La Commission européenne a présenté les nouvelles sanctions la semaine dernière, mais certains pays n’étaient pas contents du paquet, comme il est apparu lors du débat de trois heures mercredi. Selon les sources diplomatiques de la ČTK, la Hongrie ou les pays baltes ont des réserves. Prague est également mécontente que le paquet ne contienne pas la demande tchèque de limiter la circulation des diplomates russes dans l’espace Schengen. L’adoption du paquet de sanctions est attendue après les élections au Parlement européen, qui auront lieu début juin.
La République tchèque a réussi à inclure dans le paquet de sanctions la plateforme médiatique Voice of Europe. Le gouvernement de Petr Fiala a ajouté cette société à la liste nationale des sanctions fin mars, selon les services secrets tchèques, la plateforme tentait d’influencer les élections européennes. Voice of Europe a été inclus dans le 14ème paquet avec trois autres entités médiatiques accusées par l’UE de diffuser de la propagande russe.
Prague voudrait également inscrire sur la liste des sanctions de l’UE les hommes d’affaires ukrainiens pro-russes Arťom Marčevskij et Viktor Medvedčuk, qui selon elle, tentaient d’influencer les politiques de plusieurs pays européens via Voice of Europe. Des négociations à ce sujet ont lieu actuellement au niveau des groupes de travail.
Depuis longtemps, la République tchèque cherche à ce que l’UE limite le mouvement des diplomates russes dans l’espace Schengen. Selon le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavský, de nombreuses activités d’espionnage se déroulent sous couverture diplomatique, ce qui est un « fait publiquement connu ». La République tchèque demande donc que les diplomates russes reçoivent des visas et des permis de séjour permettant le mouvement uniquement dans le pays hôte, et non dans tout le Schengen. En outre, elle souhaite que l’UE n’accepte que des passeports biométriques, qui sont plus difficiles à falsifier ou à associer à une fausse identité. Cependant, certains pays ont des problèmes avec cette mesure, surtout par crainte de mesures de réciprocité de la part de Moscou.
Le précédent, treizième paquet de sanctions a été approuvé fin février à l’occasion du deuxième anniversaire du début de l’agression russe en Ukraine. Il n’incluait alors aucune sanction sectorielle, contrairement au précédent, qui concernait l’interdiction de l’importation de diamants. Il contenait cependant des restrictions contre 106 autres individus et 88 entités juridiques. Il s’agissait majoritairement de sujets du secteur militaire et de la défense, mais aussi d’autres personnes impliquées dans les livraisons d’armes nord-coréennes à la Russie. La liste incluait également d’autres individus de la justice russe, des politiciens locaux ou d’autres personnes responsables des déportations d’enfants ukrainiens.