Luxembourg, 14 avr (EFE).- Le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération, José Manuel Albares, a demandé ce lundi que l’aide financière proposée par la Commission européenne (CE) à l’Autorité palestinienne et aux Palestiniens soit délivrée de manière ponctuelle, sans subir de réductions et “sans conditions supplémentaires”.
“L’aide que la Commission européenne a sur la table, j’ai insisté sur le fait qu’elle doit être délivrée ponctuellement et qu’elle doit être au minimum du même montant que l’année dernière”, a indiqué Albares à EFE lors de sa participation à un Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE), où la situation au Moyen-Orient a été abordée.
La CE a proposé ce lundi un programme de soutien pluriannuel intégral allant jusqu’à 1,6 milliard d’euros pour favoriser la récupération et la résilience de la Palestine jusqu’en 2027, à l’occasion du premier dialogue de haut niveau avec l’Autorité palestinienne (AP) qui aura lieu aujourd’hui à Luxembourg et auquel assistera le Premier ministre palestinien, Mohamed Mustafa, avec qui Albares tiendra une réunion bilatérale.
La majeure partie des décaissements sera liée aux avancées de l’AP dans des réformes clés en matière de durabilité fiscale, de gouvernance démocratique, de développement du secteur privé et d’infrastructures et de services publics.
“Tenons compte du fait que l’Autorité nationale palestinienne fait face à des circonstances extraordinairement difficiles et qu’elle mène ses réformes de manière très scrupuleuse, sous une pression énorme”, a commenté Albares.
Dans ce contexte, selon le ministre espagnol, l’Union européenne “ne doit pas ajouter plus de pression, au contraire, ce qu’elle doit faire, c’est aider l’Autorité nationale palestinienne”.
Selon ses dires, il a indiqué à la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Sécurité, Kaja Kallas, et à la commissaire européenne pour la Méditerranée, Dubravka Suica, que l’UE “doit délivrer le financement tant à l’Autorité nationale palestinienne qu’à l'(agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) UNRWA, comme prévu, sans conditions supplémentaires”.
Albares a déclaré que, depuis l’UE, il faut “transmettre tout le soutien à la solution des États, tout le soutien à un État palestinien réaliste et viable, qui inclut Gaza et la Cisjordanie et qui a pour capitale Jérusalem-Est”.
“Face à la catastrophe humanitaire qui se produit en ce moment à Gaza et aussi en Cisjordanie, où la violence augmente de plus en plus, il est nécessaire que la voix politique de l’Union européenne et de tous les États européens s’élève avec force”, a-t-il souligné.
Albares a insisté sur le fait que “50 000 civils palestiniens morts sont plus que suffisants” et qu’il “ne peut y avoir d’attaques contre des acteurs humanitaires, contre des hôpitaux, contre des écoles, comme nous l’avons vu hier à Gaza”.
“Tout cela doit cesser, la violence des colons en Cisjordanie doit également cesser”, a-t-il conclu. (14 avril)