Bruxelles – Le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Égypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie devraient être considérés comme des pays tiers sûrs à l’échelle de l’UE : cette première liste valable dans toute l’UE a été proposée par la Commission européenne mercredi à Bruxelles. Cela vise à accélérer les procédures, car les demandes d’asile en provenance de ces pays ont peu de chances de succès. Les listes nationales continueront d’exister en parallèle.
Certains États membres disposent déjà de listes nationales de pays d’origine sûrs. Une liste obligatoire de l’UE devrait compléter celles-ci et permettre une application plus uniforme. En Autriche, une telle liste nationale existe déjà. En Autriche, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Mongolie, la Macédoine, le Monténégro, la Serbie, l’Albanie, le Ghana, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Géorgie, l’Arménie, le Bénin, le Sénégal, la Namibie, la Corée du Sud et l’Uruguay sont considérés comme des pays tiers sûrs pour les demandeurs d’asile.
La Commission européenne souhaite également mettre en œuvre plus tôt deux règlements du pacte sur l’asile et la migration qui entrera en vigueur en juin 2026. Ainsi, les demandes d’asile des demandeurs qui sont probablement infondées pourraient être traitées plus rapidement.
Traiter les demandes en trois mois au lieu de six
Les demandes des ressortissants de pays d’origine sûrs devraient, selon la proposition de la Commission, être traitées plus rapidement – avec une durée maximale de trois mois, au lieu de six mois normalement. La justification de la Commission : les demandes d’asile en provenance de ces pays ont peu de chances de succès. Les États membres sont toutefois toujours tenus d’examiner chaque demande d’asile individuellement, peu importe d’où vient la personne. La classification en tant que pays d’origine sûr ne garantit pas la sécurité de tous les ressortissants de ce pays.
De plus, la Commission souligne que les candidats à l’adhésion à l’UE remplissent généralement les critères pour être classés comme pays d’origine sûrs. Il existe cependant des exceptions : un fonctionnaire de l’UE a mentionné ici la guerre ou la violence arbitraire dans des situations de conflit, comme c’est actuellement le cas en Ukraine, ou les sanctions imposées par le Conseil (des pays de l’UE) contre le pays.
Selon la Commission, la liste a été établie après une analyse de l’agence d’asile de l’UE et d’autres sources, y compris des informations des États membres, du HCR et du Service européen pour l’action extérieure. La liste de l’UE peut être élargie ou révisée. La Commission n’a pas encore pu dire quand la liste sera élargie. Elle sera évaluée en continu. Les critères incluent, par exemple, le nombre d’arrivées en provenance de ces pays et le pourcentage des demandes d’asile acceptées.
Le Parlement et les États membres doivent encore approuver
De plus, les États membres devraient avoir la possibilité d’appliquer une procédure frontalière accélérée aux personnes provenant de pays où, en moyenne, 20 % ou moins des demandeurs reçoivent une protection internationale dans l’UE. La proposition de la Commission doit maintenant être approuvée par le Parlement européen et le Conseil des États membres. La réforme du système d’asile de l’UE prévoit de nombreuses durcissements des règles existantes. L’objectif est de contenir la migration irrégulière.
« Notre proposition concernant les pays d’origine sûrs accélérera les procédures d’asile nationales. Il est important pour moi de soutenir au mieux les États membres de l’UE dans la réalisation de procédures d’asile efficaces et plus rapides », a déclaré le commissaire européen chargé de la migration, Magnus Brunner (ÖVP). De nombreux États membres ont du mal à rattraper leur retard dans le traitement des demandes d’asile. « C’est pourquoi tout ce que nous pouvons faire maintenant pour soutenir des décisions d’asile plus rapides est d’une importance cruciale. » (16.04.2025)