Vienne (dpa) – Les violations des droits de l’homme aux frontières de l’Union européenne sont insuffisamment enquêtées par les autorités nationales, et « un sentiment d’impunité prévaut », a déclaré un rapport de l’UE mardi.
« Il y a très peu d’enquêtes nationales sur les incidents entraînant la perte de vies humaines et les mauvais traitements présumés des migrants et des réfugiés aux frontières », indique le rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE (FRA), basée à Vienne. « Très peu de procédures judiciaires nationales mènent à des condamnations. »
La protection des frontières est un sujet délicat dans l’UE. Les gouvernements – en particulier aux frontières orientales et méridionales de l’union – sont sous une intense pression publique pour réduire la migration irrégulière et arrêter les passages non autorisés aux frontières terrestres et maritimes. Mais certains groupes de campagne soulignent les difficultés rencontrées par les migrants irréguliers et plaident pour qu’ils soient accueillis.
Le rapport de la FRA cite des allégations de « violences physiques, mauvais traitements, manquements au devoir de secours aux personnes en détresse, dénuement des gens de leurs vêtements, vol et/ou destruction de leurs biens, séparation forcée des familles et expulsion sommaire de ceux qui demandent l’asile. »
Par exemple, le rapport indique qu’en 2022, la police grecque de l’île de Kos aurait soumis deux Palestiniens à des violences physiques et sexuelles avant de les abandonner sur un radeau de sauvetage en mer, après quoi le couple a été secouru par les garde-côtes turcs.
Selon la FRA, les victimes portent leurs affaires devant la Cour européenne des droits de l’homme, basée à Strasbourg – qui n’est pas affiliée à l’UE – en raison de la rareté des condamnations dans les tribunaux nationaux.
L’agence appelle les autorités nationales à mener des « enquêtes rapides et efficaces », à fournir des preuves adéquates et à impliquer les victimes dans ces enquêtes. (30 juillet)