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Plus de 1.000 personnes ont été tuées lors de tentative d’accès à des distributions d’aide à Gaza depuis fin mai, selon un décompte de l’ONU. Cela a contribué à faire augmenter la pression de l’UE contre le blocage et les restrictions des aides humanitaires.

L’UE envisage des sanctions visant des programmes de recherche

Dans ce contexte, la Commission européenne a proposé lundi de suspendre partiellement l’association d’Israël au programme de financement de recherche Horizon Europe.

« Alors qu’Israël a annoncé une pause humanitaire quotidienne dans les combats à Gaza et a respecté certains de ses engagements dans le cadre de l’accord commun sur l’aide humanitaire et l’accès, la situation reste grave » a déclaré la Commission dans un communiqué.

Cette proposition de suspension « aura une incidence sur la participation des entités israéliennes à l’Accélérateur du Conseil européen de l’innovation (CEI), qui cible les jeunes pousses et les petites entreprises (…) développant des technologies à double usage, telles que la cybersécurité, les drones et l’intelligence artificielle. »

La Commission s’est appuyée sur son récent rapport selon lequel les actions d’Israël à Gaza violent le principe du respect des droits humains, une des conditions de son Accord d’association avec Israël, sur lequel reposent leurs relations politiques et économiques depuis 2000.

Plus de 60.000 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre en octobre 2023, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Dans son communiqué, l’UE accuse notamment Israël de gravement restreindre la distribution d’aide aux 2 millions de Palestiniens vivant dans la Bande de Gaza ces derniers mois.

La nouvelle proposition de l’UE ne nécessite pas d’approbation à l’unanimité de tous les Etats membres. Une majorité qualifiée avec 15 des 27 pays membres représentant au moins 65% de la population de l’Union, suffirait à adopter la mesure.

Cependant, lors de discussions à Bruxelles mardi les représentants permanents du bloc n’ont pas trouvé d’accord sur le lancement de processus formel de décision, car certains pays, l’Allemagne notamment, exigent plus d’analyses et de temps pour évaluer la situation sur le terrain, ont indiqué des diplomates.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a rapidement condamné la recommandation, la qualifiant de « regrettable, erronée et injustifiable ». Selon lui, cela reviendrait à « renforcer » le Hamas, alors que l’Etat d’Israël est engagé dans son combat contre le mouvement islamiste palestinien, en réplique à l’attaque sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Pendant cette attaque plus de 1.200 personnes sont mortes et plus de 250 ont été prises en otage.
Israël a annoncé son intention d’empêcher l’adoption de cette mesure.

Alertes à la famine à Gaza

La déclaration de l’UE intervient alors que s’intensifie l’inquiétude des agences humanitaires et des gouvernements.

Lors de la réunion mensuelle du Conseil des Affaires étrangères de l’UE mi-juillet, le ministre bulgare Goerg Goergiev a souligné que pour son pays il est impératif d’ouvrir tous les points de contrôle afin de garantir l’accès de l’aide humanitaire à la population civile.

Dans une alerte publiée mardi, l’IPC (Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire), a averti que le « pire scénario de famine est en cours dans la bande de Gaza ».

Selon le consortium soutenu par l’ONU, « des preuves croissantes montrent que la famine généralisée, la malnutrition et les maladies entraînent une augmentation des décès liés à la faim ».

« Plus de 20.000 enfants ont été traités contre la malnutrition aiguë entre avril et mi-juillet à Gaza, dont plus de 3.000 souffraient de malnutrition sévère », ajoute le document.

L’alerte indique ne pas faire office de classification formelle de la famine et qu’une nouvelle analyse de la situation va être menée « sans délai ».

« Cela ne ressemble à rien de ce que nous avons vu au cours de ce siècle. Cela nous rappelle les catastrophes survenues en Ethiopie ou au Biafra au siècle dernier », a déclaré Ross Smith, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, insistant sur la nécessité d' »une action urgente ».

De l’aide a été autorisée à entrer à Gaza ces derniers jours, sous la forme de parachutages ou par camions.  
Néanmoins les organisations humanitaires estiment que les quantités sont insuffisantes. De son côté, Israël rejette les accusations de délibérément affamer les Gazaouis.

La résistance de certains Etats-membres divise l’UE

En dépit d’une inquiétude croissante, les Etats-membres de l’UE restent diviser sur la manière de réagir.
Certains pays, dont l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Bulgarie et la République tchèque ont répété leur opposition à toute sanction contre Israël.

« Nous soutenons Israël. Nous cherchons à garantir que toutes les résolutions concernant la situation à Gaza soient équilibrées », a déclaré le Premier ministre tchèque Petr Fiala à la presse mercredi dernier. « Mais cela ne signifie pas que notre soutien est inconditionnel et que nous soutenons chaque mesure prise par le gouvernement israélien. »

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán reste l’un des plus fervents alliés d’Israël en Europe. En avril, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été reçu à Budapest, malgré un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) à son encontre pour crimes contre l’humanité.

À l’échelle de l’UE, la Hongrie s’oppose à toute sanction contre Israël, même à celles visant les colons violents sur lesquelles les 26 autres États membres s’étaient auparavant mis d’accord.

L’Allemagne, un autre allié de poids, n’a jusqu’à présent pris aucune mesure contre Israël. Cependant, elle subit des pressions pour réagir face à la détérioration des conditions humanitaires. Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé des discussions en Conseil de sécurité de son gouvernement, sur les options pour accroître la pression sur Israël afin d’améliorer la situation dans la bande de Gaza.

« Nous nous réservons le droit de prendre de telles mesures », a déclaré Merz, ajoutant qu’aucune décision ne serait prise avant le voyage du ministre des Affaires étrangères Johann Wadephul au Moyen-Orient, prévu jeudi.
Parmi les options envisagées figurent un arrêt des exportations d’armes et même une suspension de l’accord d’association UE-Israël, bien que les décisions sur les exportations d’armes relèvent du Conseil fédéral de sécurité, et sont soumises au secret.

Actions indépendantes de la France, des Pays-Bas et d’autres pays

Tandis qu’un consensus à l’échelle de l’UE reste incertain, certains pays ont indépendamment pris des actions.

La France va reconnaître l’Etat de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron.

Avec la France, au moins 142 pays ont reconnu un Etat palestinien, selon un décompte de l’AFP. Les Etats-Unis et Israël s’opposent fermement à un tel projet.

En Europe, l’Irlande, la Norvège, la Slovénie et l’Espagne avait déjà franchi ce pas suite au déclenchement du conflit dans la bande de Gaza. La Suède, la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et Chypre avaient déjà auparavant reconnu un Etat palestinien, pour certains dès 1988.

La France coprésidera en septembre avec l’Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement pour essayer de relancer la solution dite « à deux Etats », palestinien et israélien.

Dans son discours en réunion ministérielle sur le sujet à l’ONU lundi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a déclaré que le projet de reconnaître un Etat palestinien et la solution à deux Etats consistent en « un refus que le camp de la guerre ne l’emporte sur celui de la paix », et « un refus de donner raison au Hamas qui a toujours contesté le droit d’Israël à exister ».

Il a ajouté que c’est également « un refus de laisser libre cours au dessein irresponsable des extrémistes qui en Israël refusent aux Palestiniens le droit d’exister ».

Le Royaume-Uni a également annoncé mardi qu’il suivrait le mouvement en septembre à moins d’un cessez-le-feu et d’un engagement d’Israël en faveur d’une solution à deux États.

Le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani, a déclaré la semaine dernière que l’Italie n’était pas encore prête à faire de même.

Le ministre a également réitéré la condamnation par l’Italie des frappes israéliennes sur Gaza et des restrictions à l’entrée de l’aide dans l’enclave, et a de nouveau appelé à un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas. « Nous ne pouvons plus accepter le carnage et la famine », a déclaré Tajani.

Le gouvernement espagnol a quant à lui l’une des positions les plus critiques envers Israël. S’il accueille favorablement la proposition de la Commission européenne de partiellement suspendre la coopération scientifique avec Israël, il plaide pour une réponse plus dure de l’UE face aux violations des droits humains dans la bande de Gaza et une suspension immédiate de l’Accord d’association avec Israël.

Certains pays ont également mis en place des sanctions contre Israël, indépendamment de l’UE.

Les Pays-Bas ont annoncé lundi qu’ils interdiront l’entrée dans le pays aux deux ministres israéliens de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et des Finances Bezalel Smotrich, et qu’ils avaient convoqué l’ambassadeur israélien.

Le Premier ministre Dick Schoof a déclaré que les Pays-Bas soutenaient le projet de suspension de la participation d’Israël au programme de recherche Horizon, si Bruxelles confirmait que l’Etat israélien ne respectait pas ses engagements en termes d’accès à l’aide humanitaire à Gaza.

Il a ajouté que si tel était le cas, les Pays-Bas « feront également pression pour d’autres mesures européennes, par exemple dans le domaine commercial. »

Le Premier ministre slovène Robert Golob a fait écho à cette position : « Nous attendons des États membres qu’ils approuvent la proposition de suspendre partiellement la participation d’Israël au programme Horizon Europe à la majorité qualifiée. La Slovénie continuera de plaider pour des mesures plus fermes contre le gouvernement israélien. »

Mi-juillet, le gouvernement slovène a également déclaré persona non grata les ministres israéliens d’extrême-droite Ben-Gvir et Smotrich, en raison de leurs « propos génocidaires, encourageant une violence extrême et de graves violations des droits humains des Palestiniens ».

Le gouvernement irlandais a également réagi : il prépare une législation visant à interdire le commerce avec les colonies israéliennes dans les territoires occupés par Israël, jugées illégales par la Cour internationale de justice dans un avis consultatif.

La proposition de la Commission européenne constitue l’une des tentatives les plus importantes à ce jour visant en vue d’engager la responsabilité d’Israël dans le cadre des accords de l’UE.

Mais avec les États membres toujours profondément divisés, l’avenir de cette mesure — et de la coopération entre l’UE et Israël au sens large — dépendra de sa capacité à atteindre une majorité qualifiée.

Cet article est basé sur des informations fournies par des agences participant à l’enr.