UE: les réserves de gaz remplies à 90%, en avance sur le calendrier
Bruxelles – Les réserves de gaz de l’UE sont remplies à 90%, deux mois et demi avant l’échéance fixée au 1er novembre, signe que le continent est « bien préparé » pour l’hiver prochain sur fond de volatilité des marchés, a annoncé vendredi la Commission européenne.
A la suite de l’invasion de l’Ukraine par Moscou et de la réduction drastique des approvisionnements russes, les Vingt-Sept avaient adopté en juin 2022 un cadre législatif les contraignant à atteindre collectivement un taux de remplissage de leurs stockages de gaz de 90% au 1er novembre de chaque année.
Une façon de renforcer leur autonomie énergétique et de réduire leur dépendance aux approvisionnements de gaz russe. La Russie représentait 15% des importations de gaz de l’UE au 1er trimestre –une part réduite de moitié en un an. Les Européens ont dans le même temps augmenté leurs achats de gaz naturel liquéfié (GNL) américain.
Selon les données agrégées de « Gas Infrastructure Europe » (GIE), association regroupant les opérateurs européens d’infrastructures de gaz, les stockages européens étaient remplis vendredi à 90,12% en moyenne –soit quelque 93 milliards de mètres cubes au total.
Les niveaux varient selon les pays, de 77% en Lettonie à plus de 99% en Espagne, la France affichant un taux de 84%. Selon la Commission, un taux de 90% peut couvrir jusqu’à un tiers de la demande de gaz de l’UE en hiver.
« L’UE est bien préparée pour l’hiver, cela contribuera à stabiliser davantage les marchés (énergétiques) dans les mois à venir », a réagi la commissaire européenne à l’Energie Kadri Simson.
Le marché du gaz reste cependant vulnérable à de brusques poussées de fièvre: les cours avaient flambé début août, après des menaces de grève en Australie dans d’importantes installations gazières et sur fond de robuste demande asiatique. (18 août 2023)
Frans Timmermans, l’architecte du Pacte vert de l’UE en lice pour diriger les Pays-Bas
Bruxelles – Polyglotte et négociateur tenace, le Néerlandais Frans Timmermans a, comme vice-président de la Commission européenne, défendu l’ambitieux Pacte vert de l’UE face à des résistances croissantes –un rôle qu’il s’apprête à quitter pour tenter de devenir Premier ministre des Pays-Bas.
M. Timmermans, 62 ans, doit être intronisé mardi candidat d’une liste commune du parti social-démocrate (PvdA) et des Verts (GroenLinks) pour les élections anticipées néerlandaises à l’automne, avec l’espoir de succéder au libéral Mark Rutte. Un vote scruté à moins d’un an des élections européennes.
A Bruxelles, il a été le maître d’oeuvre des politiques environnementales engagées depuis 2019 sous l’égide de la présidente conservatrice de la Commission Ursula von der Leyen.
Un bilan qui s’invitera dans la campagne, où son profil alimente les procès en « déconnexion » et où il se frottera au Mouvement des agriculteurs-citoyens, récemment monté en puissance en surfant sur la contestation paysanne contre les réglementations européennes.
Ce retour sur la scène politique néerlandaise, qui obligera Frans Timmermans à se mettre en retrait de ses fonctions bruxelloises, intervient alors que les négociations sur le Pacte vert s’essoufflent, certains Etats et des eurodéputés de droite réclamant une « pause » dans les législations environnementales. (21 août 2023)
Hong Kong: l’UE dénonce « l’érosion » de la démocratie et des droits fondamentaux
Bruxelles – L’UE a dénoncé vendredi un nouveau recul de la démocratie et des libertés fondamentales à Hong Kong l’an dernier, estimant que cela « renforçait les doutes » sur l’engagement de Pékin à respecter le principe d' »un pays, deux systèmes » dans le territoire.
« S’est poursuivie en 2022 l’érosion du haut degré d’autonomie, des principes démocratiques et des libertés fondamentales, qui étaient censés être protégés au moins jusqu’en 2047 » selon l’accord conclu lors de la rétrocession du territoire par le Royaume-Uni à la Chine en 1997, a indiqué la Commission européenne dans son rapport annuel sur Hong Kong.
Bruxelles a de nouveau critiqué la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à l’ex-colonie britannique en 2020 pour mettre fin aux immenses manifestations pro-démocratie, et qui a entraîné une vaste répression.
L’an dernier, « 236 personnes ont été arrêtées au titre de cette loi et d’autres actes législatifs liés à la sécurité, tandis que 145 personnes et 5 entreprises ont été inculpées (…) Le taux de condamnation était de 100 % », note le rapport.
Fin décembre, « de nombreuses personnes attendaient d’être jugées, notamment 47 militants prodémocratie ayant participé à des élections », des membres de l’organisation Hong Kong Alliance aujourd’hui démantelée, ou encore Jimmy Lai, magnat de la presse pro-démocratie de 75 ans déjà emprisonné et qui risque la prison à perpétuité.
« La liberté de la presse a considérablement reculé en 2022. Des journalistes ont été arrêtés et inculpés et de nombreux médias indépendants ont cessé leurs activités », souligne par ailleurs la Commission.
« Tout au long de 2022, la loi sur la sécurité nationale et d’autres réglementations ont continué d’être invoquées pour étouffer l’opposition et le pluralisme », a estimé le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell.
Sur le plan économique, Hong Kong conserve son autonomie monétaire et commerciale, restant une destination privilégiée pour les investissements en dépit d’une conjoncture morose qui l’a vue retomber en récession, poursuit le rapport, rappelant que l’UE, avec « plus de 1.600 entreprises » sur le territoire, est son troisième partenaire commercial pour les marchandises.
Pour autant, l’évolution politique a eu un « effet négatif sur le climat des affaires », en particulier pour les entreprises étrangères, alors que Hong Kong a vu son dynamisme économique s’effriter en raison des restrictions drastiques contre la pandémie de Covid-19.
Pour la troisième année consécutive, la rencontre annuelle entre responsables de l’UE et dirigeants hongkongais n’a pu avoir lieu en 2022 en raison des restrictions liées à la pandémie, précise le rapport.(18 août 2023)
Zimbabwe: la mission électorale de l’UE rejette des accusations de corruption
Harare – La mission électorale de l’Union européenne déployée au Zimbabwe pour observer les élections présidentielle et législatives du 23 août a fermement démenti samedi des accusations de corruption de journalistes portées contre elle par le quotidien d’Etat The Herald.
Les électeurs de ce pays d’Afrique australe sont appelés aux urnes le 23 août. Le président Emmerson Mnangagwa, candidat à sa réélection, est accusé depuis des mois par l’opposition de mener une répression croissante.
Citant des sources anonymes, The Herald affirme dans son article paru vendredi que des membres de la mission de l’UE ont rencontré 18 journalistes et leur ont offert du whisky et des coupons d’achat de nourriture afin de les inciter « à formuler des allégations farfelues visant à dénigrer l’ensemble du processus électoral ».
La mission d’observation électorale de l’UE (EOM) « est consternée par les accusations diffamatoires et malveillantes contenues dans l’article », a réagi le chef de la délégation Fabio Massimo Castaldo.
« Ces allégations sont fondées sur des rumeurs sans fondement et totalement fabriquées », a-t-il poursuivi dans un communiqué.
M. Castaldo a fait état de précédentes tentatives de jeter le discrédit sur sa mission, dénonçant « une désinformation flagrante du public zimbabwéen ».
Outre l’UE, l’Union africaine, l’organisation du Commonwealth et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) ont dépêché des missions d’observation pour les élections du 23 août.
L’élection présidentielle opposera 12 candidats mais elle devrait se jouer entre le président Mnangagwa, 80 ans, et le leader de l’opposition Nelson Chamisa, 45 ans, dans ce pays à l’économie gravement sinistrée, entre corruption, pauvreté et chômage. (19 août 2023)
Cette compilation est une sélection éditoriale basée sur la couverture Europe de l’AFP. La responsabilité éditoriale de cette publication incombe à l’AFP. Elle est publiée le lundi et le jeudi.