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L’Union européenne s’efforce de résoudre un litige commercial avec la Chine au sujet du contrôle des exportations de terres rares. Parallèlement, elle cherche à réduire sa dépendance à l’égard de ces précieuses matières premières en provenance de cette puissance est-asiatique.

Mais tandis que l’UE cherche encore une réponse aux restrictions chinoises, les États-Unis ont progressé dans leurs négociations avec Pékin.

Le président Donald Trump a annoncé jeudi avoir conclu un accord avec son homologue Xi Jinping concernant le différend sur les restrictions à l’exportation de terres rares. L’impact de cet accord sur les discussions entre l’UE et la Chine reste toutefois incertain.

Un porte-parole de la Commission européenne a déclaré jeudi à Bruxelles : « En principe, nous saluons toute avancée qui lève les obstacles aux échanges commerciaux mondiaux. » Il a cependant ajouté que « l’UE reste pleinement concentrée sur ses relations commerciales bilatérales avec la Chine, notamment en ce qui concerne le commerce des terres rares » et a confirmé que des discussions techniques de haut niveau se tiendraient à Bruxelles ce vendredi 31 octobre 2025.

La Chine a annoncé récemment de nouvelles restrictions sur les exportations de terres rares, un composant essentiel à la fabrication d’aimants utilisés dans les secteurs de l’automobile, de l’électronique et de la défense. La crise a éclaté après que les Pays-Bas ont décidé de placer sous surveillance le fabricant de puces Nexperia, propriété chinoise, et de suspendre son directeur général chinois. Pékin a réagi en interdisant les réexportations vers l’Europe.

L’affaire a incité la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à plaider samedi en faveur d’un ensemble de mesures visant à réduire rapidement la dépendance de l’Europe aux importations de matières premières en provenance de Chine.

L’UE déclare que les mesures prises par Pékin ont contraint certaines entreprises à interrompre leur production et engendré des pertes économiques. Ces restrictions mettent en péril la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales, de sorte que les entreprises européennes peuvent s’attendre à être impactées directement, a affirmé Mme von der Leyen.

« À court terme, nous nous efforçons de trouver des solutions avec nos partenaires chinois, mais nous sommes prêts à utiliser tous les outils à notre disposition pour réagir si nécessaire », a-t-elle averti.

Pourquoi l’UE dépend-elle de la Chine pour les terres rares ?

L’Europe est fortement dépendante des importations en provenance de Chine de matières premières critiques, considérées comme essentielles à la transition énergétique et à la transition écologique, expliquent des experts à l’agence de presse tchèque CTK.

Ces ressources comprennent les terres rares, le lithium, le cobalt, le nickel, mais aussi les panneaux solaires. Cette dépendance s’applique également aux batteries et aux semi-conducteurs, précisent-ils.

La Chine domine la production et la transformation des terres rares au niveau mondial. Ces minéraux, ainsi que les aimants qui en sont issus, sont utilisés dans des technologies clés telles que les smartphones, les téléviseurs, les moteurs électriques, les semi-conducteurs et les turbines.

Bien que les terres rares soient abondantes en Chine, leur extraction est coûteuse et polluante, car elle nécessite de grandes quantités d’eau et d’énergie. Il reste que l’importance de sa production confère à la Chine un quasi-monopole sur le marché mondial, même si le Brésil, l’Inde et l’Australie en produisent également.

Selon Dominika Remžová, de l’Association pour les affaires internationales, une ONG basée à Prague, le principal risque est lié à la phase de transformation ou de raffinage. Les terres rares nécessaires aux éoliennes et le lithium pour les batteries sont particulièrement vulnérables. Bien que l’Europe possède ses propres gisements, elle ne dispose pas des capacités de raffinage que la Chine développe systématiquement depuis des décennies.

« La plupart de ces dépendances menacent l’industrie européenne, notamment dans les secteurs de l’automobile, de l’énergie et des énergies renouvelables, ainsi que dans les industries chimique et pharmaceutique », déclare Zuzana Krulichová, de l’Institut d’études internationales de la Faculté des sciences sociales de l’Université Charles de Prague.

L’UE reconnaît ces dépendances, raison pour laquelle elle a adopté le règlement relatif aux matières premières critiques, visant à garantir un approvisionnement fiable et durable en renforçant sa propre chaîne de valeur pour ces matériaux. Mme Remžová avertit toutefois que la demande augmente plus vite que l’Europe n’est en mesure de réduire sa dépendance.

La voie de l’UE vers l’indépendance

Selon Volker Treier, responsable du commerce extérieur à la Chambre de commerce et d’industrie allemande (DIHK), l’UE doit établir un contact direct avec la Chine concernant les terres rares. « L’UE doit prendre l’initiative du dialogue avec les Chinois. Suivre le mouvement américain n’est pas une stratégie viable pour l’Allemagne et l’Europe », a-t-il déclaré sur RBB Inforadio à Berlin.

« Qu’il s’agisse d’énergie, de matières premières, de défense ou de numérique, l’Europe doit œuvrer pour son indépendance, et le moment est venu d’agir », a déclaré samedi Ursula von der Leyen. Elle a annoncé que les investissements dans les projets stratégiques de production et de transformation de matières premières essentielles au sein de l’Union seraient renforcés et que le développement de partenariats avec des pays comme l’Ukraine, l’Australie, le Canada, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, le Chili et le Groenland serait accéléré.

En mars dernier, la Commission a sélectionné 47 « projets stratégiques » visant à sécuriser et diversifier l’approvisionnement en matières premières. Ces projets sont répartis dans 13 États membres : l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, la France, l’Italie, l’Estonie, la Grèce, la Suède, le Portugal, la Pologne et la Roumanie.

Au sein de l’UE, l’Espagne est l’un des territoires les plus riches en matières premières critiques. Elle fournit près d’un tiers (31 %) de l’approvisionnement mondial en strontium métallique et a des activités d’extraction et de traitement d’autres éléments tels que le tungstène, la wolframite et le feldspath, selon les données de la Commission européenne.

Les entreprises espagnoles n’ont signalé aucune pénurie d’approvisionnement potentielle ni aucun risque pour leur production en raison des restrictions chinoises sur l’importation de terres rares et d’autres matières premières, bien que, comme le reste de l’UE, elles dépendent de Pékin pour la plupart de ces produits.

Le Portugal voisin s’est également positionné comme un partenaire stratégique au sein de l’Union européenne dans la transition énergétique et la sécurité des chaînes d’approvisionnement en matières premières critiques. Bien que le pays dispose d’importantes réserves de lithium et d’un potentiel d’exploitation d’autres minéraux, tels que le tantale et le tungstène, il ne produit actuellement pas de terres rares de manière significative et reste donc fortement dépendant des importations, principalement en provenance de Chine.

Lisbonne exprime son soutien à la loi européenne sur les matières premières critiques et manifeste son intérêt pour attirer des investissements européens en vue de l’exploration durable et de la transformation locale des ressources, dans le but de réduire la dépendance extérieure et de générer de la valeur économique au sein du pays.

En République tchèque, l’exploitation du lithium à Cinovec, dans les monts Métallifères, figure également sur la liste de la Commission. Selon Zuzana Krulichová, cette mine pourrait jouer un rôle dans la transition énergétique de l’UE, précisant qu’il s’agit du plus grand gisement d’Europe.

« C’est une opportunité majeure pour la République tchèque tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Cependant, le projet comporte aussi des risques environnementaux, et le gisement ne couvrira qu’une partie des besoins futurs de l’UE », ajoute-t-elle.

La Commission européenne met en place une plateforme commune pour l’achat et le stockage de matières premières critiques, sur le modèle du programme REsourceEU, qui existe déjà pour l’énergie. Les détails devraient être présentés mi-novembre.

Cet article est une key story de l’ENR. Son contenu est basé sur des informations publiées par les agences participant à l’ENR