Rome – Fait rare, le commissaire européen à l’Économie Paolo Gentiloni est sorti de sa réserve dès mercredi, fustigeant les partis « irresponsables » qui ont lâché l’ancien patron de la BCE, au risque de plonger le pays dans une « tempête parfaite ».
La sortie de scène de Mario Draghi arrive au pire moment pour l’Italie qui doit faire face à l’impact de la guerre en Ukraine, réduire sa dépendance au gaz russe et mettre en route des réformes difficiles en vue de l’octroi des fonds du plan de relance européen.
Première bénéficiaire du plan de relance européen, l’Italie compte sur une manne de près de 200 milliards d’euros pour stimuler sa croissance, longtemps à la traîne par rapport à ses voisins.
Mais le déboursement des fonds est lié à une série de réformes, qui semblent compromises avec le départ de M. Draghi, même si ce dernier continue à expédier les affaires courantes. (21 juillet 2022)
La BCE, plus hardie que prévu, met fin à l’ère des taux négatifs
Francfort – La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi d’augmenter ses taux d’intérêt pour la première fois en plus de dix ans, surprenant par une hausse plus importante que prévu pour combattre l’inflation et malgré la crise politique italienne.
Prise dans un arbitrage complexe entre hausse des prix et craintes de récession, l’institution de Francfort a choisi l’audace: elle relève ses trois taux directeurs de 50 points de base après avoir préparé les esprits à une hausse de 25 points seulement.
Le principal taux d’intérêt passe ainsi de zéro, niveau où il campait depuis 2016, à 0,50%, tandis que celui taxant une partie des liquidités bancaires non distribuées en crédit, remonte de -0,50% à zéro.
La décision sur ce tour de vis a été « unanime » face à une inflation qui « restera à un niveau élevé indésirable pendant un certain temps », selon la présidente de l’institution Christine Lagarde.
La hausse des prix en zone euro -8,6% en juin- ne cesse de s’accentuer sous l’effet conjugué de la reprise post-Covid, des tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la crise énergétique liée à l’offensive russe en Ukraine. (21 juillet 2022)
Incendies: déjà plus de surface brûlée dans l’UE qu’en 2021
Paris – Les feux de forêt qui ont fait rage ces dernières semaines en Europe, notamment dans l’ouest du continent frappé par des vagues de chaleur, ont déjà touché plus de surface que pendant toute l’année 2021, selon le service de surveillance spécialisé européen.
Dans les 27 pays de l’Union européenne, les incendies ont ravagé au total 517.881 hectares depuis le début de l’année (chiffres du 16 juillet), soit un peu plus de 5.000 km2, équivalent à la surface d’un département français comme la Mayenne, ou des îles de Trinité-et-Tobago dans les Caraïbes.
Pour toute l’année 2021, pourtant marquée par de nombreux incendies en Italie et en Grèce, 470.359 hectares (4.700 km2) avaient brûlé dans les pays de l’UE, selon les données compilées par le Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS). (21 juillet 2022)
Crise alimentaire: feu vert de Bruxelles pour prolonger en 2023 les dérogations sur les jachères
Bruxelles – La Commission européenne a accordé vendredi son feu vert pour prolonger en 2023 des dérogations sur les règles environnementales pour les jachères et la rotation des cultures afin de permettre aux Vingt-Sept de renforcer leur production céréalière face à l’impact de la guerre en Ukraine.
Ces dérogations aux règles de la Politique agricole commune (PAC), réclamées avec insistance par les Etats membres, « maximisera la capacité de production de l’UE pour les céréales » destinées à l’alimentation humaine, a expliqué l’exécutif européen dans un communiqué.
« On estime qu’elle permettra de remettre en cultures 1,5 million d’hectares par rapport à aujourd’hui », a souligné la Commission.
Pour compenser le manque de céréales russes et ukrainiennes, la Commission avait déjà validé en mars une dérogation « temporaire » pour l’année 2022 à ses règles sur les jachères avec l’autorisation de « toute culture destinée à l’alimentation » sur ces terres non cultivées. (22 juillet 2022)
Irlande du Nord: l’UE lance de nouvelles procédures d’infraction contre Londres
Bruxelles – La Commission européenne a annoncé vendredi avoir lancé contre le Royaume-Uni quatre nouvelles procédures d’infraction, pouvant mener à une saisine de la justice européenne, pour non-respect des dispositions prévues dans le protocole post-Brexit sur l’Irlande du Nord.
Au total, l’exécutif européen a déclenché sept procédures de ce type contre Londres à propos de ce protocole nord-irlandais, source de tensions entre Londres et Bruxelles.
La Commission épingle « le refus du Royaume-Uni d’engager une discussion sérieuse depuis février dernier », ainsi que « le passage du projet de loi sur (la révision unilatérale du) protocole de l’Irlande du Nord au Parlement britannique ». Les députés britanniques ont adopté fin juin en première lecture cette révision unilatérale, jugée illégale par l’Union européenne.
Les nouvelles procédures portent sur le non-respect des obligations douanières et le contrôle des marchandises allant d’Irlande du Nord vers la Grande-Bretagne (ce qui augmente, selon Bruxelles, le risque de contrebande via la frontière nord-irlandaise), le non-respect de la législation européenne notamment sur les taxes sur l’alcool et sur la TVA pour l’e-commerce. (22 juillet 2022)
Cette compilation est une sélection éditoriale basée sur la couverture Europe de l’AFP. La responsabilité éditoriale de cette publication incombe à l’AFP. Elle est publiée le lundi et le jeudi.