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À l’approche de la fin de l’année, l’Union européenne et ses 27 États membres dressent le bilan de douze mois tumultueux sur le plan géopolitique et en matière de politiques publiques. De la guerre en Ukraine aux relations transatlantiques tendues, certains défis majeurs qui alimentent les débats ne semblent pas prêts à disparaître, au contraire.

Les enjeux sont importants pour 2026 : la guerre d’agression menée par la Russie ne montre aucun signe d’apaisement, l’UE entretient une relation inédite avec les États-Unis, les Vingt-Sept s’efforcent de maintenir leur économie à flot, tandis que la technologie continue d’évoluer à un rythme effréné.

La perspective d’une guerre avec la Russie a accentué la nécessité de réarmer les Etats européens, déplaçant les priorités de la transition écologique vers une augmentation des dépenses de défense.

L’UE cherche à poursuivre ses efforts de simplification de sa réglementation au service de la compétitivité. Observateurs et critiques craignent toutefois que des textes réglementaires essentiels – tels que les lois pionnières sur le climat et la réglementation numérique – ne soient relégués au second plan sous la pression des États membres et de Washington.

Ukraine : L’UE approuve un financement alors que les négociations s’éternisent

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mi-décembre que la Russie se préparait à une nouvelle « année de guerre » contre son pays en 2026, après que le maître du Kremlin, Vladimir Poutine, a affirmé que Moscou atteindrait « certainement » ses objectifs.

Les troupes russes ont progressé régulièrement sur le front oriental ces derniers mois, Poutine saluant vendredi leurs gains territoriaux et menaçant d’en conquérir d’autres dans les semaines à venir.

Les dirigeants de l’UE ont convenu jeudi d’accorder à l’Ukraine 90 milliards d’euros pour les années 2026 et 2027 afin de financer sa défense. Sans ces fonds, l’Ukraine risquerait d’enregistrer un déficit de 45 à 50 milliards d’euros l’année prochaine et de devoir réduire sa production militaire, a déclaré le président du Conseil européen, António Costa.

L’UE a longtemps été marginalisée dans les contacts avec la Russie visant à mettre fin à la guerre, le président américain Donald Trump coordonnant les efforts pour amener Kiev et Moscou à la table des négociations. Le mois dernier, Washington a surpris l’Ukraine et ses alliés européens en présentant un plan en 28 points pour mettre fin à la guerre, largement perçu comme une capitulation face aux principales exigences du Kremlin. Ce plan a depuis été remanié après l’implication de l’Ukraine et de l’Europe.

Cependant, la perspective de négociations directes entre l’Europe et la Russie se dessine désormais.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que Poutine avait   exprimé sa volonté d’engager un dialogue » avec son homologue français, le président Emmanuel Macron, dans une interview publiée dimanche par l’agence de presse d’État russe RIA Novosti.

L’Élysée s’est félicité de ce souhait de Poutine, après que le président français a déclaré que l’Europe devait renouer le dialogue avec la Russie pour mettre fin à la guerre, au lieu de laisser les États-Unis mener seuls les négociations.

Le Kremlin a toutefois démenti dimanche que des pourparlers trilatéraux entre l’Ukraine, la Russie et les États-Unis soient envisagés, alors que des diplomates russes, ukrainiens et européens se trouvaient à Miami pour des discussions séparées avec les États-Unis.

L’UE – et en particulier ses États membres de l’Est, comme la Pologne – s’attend également à de nouvelles mises à l’épreuve de sa résilience face aux pressions hybrides, notamment la désinformation, les cyberattaques et d’éventuels actes de sabotage.

Les services de sécurité occidentaux accusent la Russie d’être responsable d’une recrudescence des vols de drones, des actes de sabotage, des cyberattaques et des campagnes de désinformation en ligne en Europe, qui se sont intensifiés depuis son invasion de l’Ukraine en 2022.

Début décembre, le chef des services de renseignement intérieur allemands a averti que la Russie pourrait intensifier ses activités de sabotage, ses cyberattaques et ses campagnes de désinformation l’année prochaine, alors que la première économie de l’UE, fervent soutien de l’Ukraine, organiserait plusieurs élections régionales.

L’Allemagne tient l’année prochaine cinq scrutins régionaux, notamment dans l’ex-Allemagne de l’Est, où le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), proche de Moscou, espère gagner encore des voix.

Des conteneurs sont transportés et chargés par des grues dans un port. (Photo : Federico Gambarini/dpa)

Pas de commerce, pas de progrès

Les relations commerciales de l’UE avec ses principaux partenaires ont également évolué cette année, les liens avec les États-Unis et la Chine, ainsi que la perspective d’un accord commercial avec les pays d’Amérique du Sud, demeurant des points de blocage majeurs.

Le commerce mondial devrait dépasser les 35 000 milliards de dollars (30 000 milliards d’euros) en 2025 pour la première fois, d’après les prévisions des Nations Unies. Si les projections actuelles se confirment, cela représentera une augmentation d’environ 2 200 milliards de dollars (environ 7 %) par rapport à 2024, selon leur dernière mise à jour.

Cependant, les perspectives pour 2026 sont plus modérées, a indiqué l’ONU début décembre. En novembre, la Commission européenne a également estimé que l’économie de la zone euro connaîtrait une croissance inférieure aux prévisions l’année prochaine, citant les risques liés au commerce international et aux tensions géopolitiques.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump a, par exemple, imposé plusieurs vagues de nouveaux droits de douane sur les importations entrant aux États-Unis. Son administration a instauré un droit de douane de base de 10 % pour tous les pays depuis avril, avec des taux bien plus élevés pour certaines économies.

Afin d’éviter une guerre commerciale généralisée, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et Donald Trump ont conclu en juillet un accord imposant des droits de douane de 15 % sur la plupart des exportations de l’UE, notamment les automobiles, les semi-conducteurs, les produits pharmaceutiques et le bois.

Bruxelles prévoit une croissance de la zone euro de 1,2 % en 2026, contre 1,4 % précédemment. Pour l’ensemble de l’UE à 27 pays, elle anticipe une croissance de 1,4 % en 2026, légèrement inférieure aux 1,5 % prévus en mai.

Les données de l’UE reposent sur la mise en œuvre des droits de douane tels qu’accordés. La Commission a déclaré que l’économie de la zone euro avait fait preuve de plus de résilience cette année malgré les turbulences causées par les droits de douane de Donald Trump.

La zone euro s’agrandit avec l’arrivée d’un nouveau membre

Le 1er janvier, la Bulgarie adoptera la monnaie unique, franchissant une étape majeure de son intégration européenne, malgré une certaine opposition interne.

Le parti Vazrazhdane, qui se proclame « seul parti patriotique de Bulgarie », a organisé des manifestations contre l’adoption de l’euro, arguant qu’elle porterait atteinte à la souveraineté nationale et nuirait au niveau de vie. Un porte-parole de la Commission a toutefois confirmé que les décisions d’adhésion de la Bulgarie à la zone euro sont définitives et ne peuvent être annulées avant le 1er janvier.

À la mi-décembre, le gouvernement bulgare, dirigé par le Premier ministre Rossen Jeliazkov, a démissionné face à la colère populaire suscitée par sa politique économique et son incapacité perçue à lutter contre la corruption généralisée, plongeant le pays dans une période d’instabilité politique prolongée, quelques jours avant l’entrée en vigueur de la nouvelle monnaie.

Commerce UE-Chine : Les tensions s’amplifient

En 2023, Bruxelles a ouvert une enquête sur les voitures électriques fabriquées en Chine, accusant Pékin de subventionner excessivement ce secteur. Les autorités chinoises ont réagi en lançant ses propres enquêtes et en imposant des droits de douane sur les importations en provenance de l’UE, notamment les spiritueux, le porc et les produits laitiers.

Le conflit commercial s’est intensifié lundi, la Chine ayant imposé des droits de douane de 21,9 % à 42,7 % sur certains produits laitiers européens, selon un communiqué du ministère chinois du Commerce.

Pékin accuse l’UE de subventionner massivement son industrie laitière. Les importations en provenance d’Europe ont considérablement pénalisé les producteurs chinois, a déclaré le ministère. L’enquête sur les produits laitiers se poursuivra jusqu’à ce qu’une décision finale soit prise.

Lutte contre l’afflux de petits colis

L’UE cherche également à endiguer l’afflux de petits colis en provenance de Chine commandés via des plateformes comme Shein et Temu. L’an dernier, 4,6 milliards de petits colis sont entrés dans l’Union européenne – soit plus de 145 par seconde – dont 91 % provenaient de Chine, et ce nombre devrait continuer d’augmenter.

Les détaillants européens affirment être victimes de concurrence déloyale de la part de plateformes étrangères telles qu’AliExpress, Shein et Temu, qui, selon eux, ne respectent pas toujours la réglementation stricte de l’UE en matière de produits.

Les ministres des Finances de l’UE se sont accordés en décembre sur l’instauration d’un droit de douane de trois euros sur les importations de faible valeur dans l’Union. Cette taxe sera appliquée à titre temporaire à compter du 1er juillet prochain et restera en vigueur jusqu’à ce que l’UE trouve une solution permanente pour taxer ces envois.

En mai, la Commission européenne a également proposé une taxe de deux euros sur la manutention des petits colis. Les États membres n’ont pas encore statué sur le montant exact de cette taxe, mais espèrent qu’elle sera applicable dès la fin de 2026.

UE-Mercosur : 25 ans et ce n’est pas fini !

La semaine dernière, l’Union a annoncé le report à janvier de la signature d’un accord commercial avec quatre pays du Mercosur – le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay – après une manifestation d’agriculteurs contre cet accord, organisée en marge d’un sommet des dirigeants européens à Bruxelles.

Parallèlement, la ferme opposition de la France et les revers de l’Italie et d’autres États membres ont bloqué la conclusion des négociations d’un quart de siècle.

L’accord UE-Mercosur créerait la plus grande zone de libre-échange au monde et permettrait au bloc des 27 d’exporter davantage de véhicules, de machines, de vins et de spiritueux vers l’Amérique latine, dans un contexte de tensions commerciales mondiales.

Eine Person arbeitet am Rechner, auf dessen Bildschirm ein durch Künstliche Intelligenz generiertes Illustrationsbild mit Code verschiedener Programmiersprachen und einem neuronalen Netzwerk-Diagramm zu sehen ist.  (zu dpa: «EU-Kommission gibt Orientierung für neue KI-Regeln ab August»)
Une personne travaille sur un ordinateur dont l’écran affiche une illustration générée par intelligence artificielle. Cette illustration présente du code dans différents langages de programmation et un diagramme de réseau neuronal. (Photo : Oliver Berg/dpa)

L’essor de l’IA et la bataille contre les géants de la tech

Face à la volonté de l’UE de réduire les formalités administratives au nom de la compétitivité, une question cruciale pour l’année prochaine est de savoir si les efforts de déréglementation de l’UE permettront aux Vingt-Sept de rester compétitifs face aux puissances technologiques, notamment dans les technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle (IA).

Après trois années de croissance fulgurante et de valorisations en flèche, le secteur de l’IA aborde l’année 2026 avec un changement d’humeur et des interrogations importantes. Les investissements dans l’IA affluent, et les dépenses devraient dépasser les 2 000 milliards de dollars (1 700 milliards d’euros) à l’échelle mondiale en 2026, selon le cabinet de conseil Gartner.

L’UE s’est empressée d’adopter sa vaste loi sur l’IA, entrée en vigueur l’an dernier. Cependant, des dizaines de grandes entreprises européennes, dont Airbus et Mercedes-Benz, ont demandé un moratoire sur certains aspects qu’elles jugent susceptibles de freiner l’innovation.

Parallèlement, le bras de fer entre l’UE et les géants du numérique se poursuit, Bruxelles repensant ses lois pionnières en matière de numérique. Cette réglementation européenne emblématique a suscité une vive opposition de la part de l’administration Trump, mais aussi d’entreprises et d’autres gouvernements.

Bruxelles nie céder aux pressions extérieures, mais s’est engagée à simplifier la vie des entreprises au sein des 27 États membres et a présenté des propositions visant à modifier sa réglementation sur la protection des données et à reporter l’application de certaines dispositions de la loi sur l’IA.

Après s’être félicités de ce que l’on a appelé « l’effet Bruxelles », selon lequel le droit européen influençait les juridictions du monde entier, les défenseurs des droits humains craignent de plus en plus que l’UE ne se désengage de son rôle de gendarme du numérique.

Cet article est une key story de l’ENR. Son contenu repose sur des informations publiées par les agences participant à l’ENR.