Lire l’article sur OpenAI (version bêta). Veuillez noter que le traitement des traductions par IA peut prendre un certain temps.
Bruxelles (ENR) – Dix ans après la vague migratoire de 2015 et la célèbre phrase d’Angela Merkel « Wir schaffen das » (« Nous pouvons le faire »), la politique migratoire européenne se trouve à nouveau à un tournant.
Pour le commissaire chargé des Migrations, Magnus Brunner, c’est l’occasion de réfléchir aux leçons tirées de la dernière décennie et à l’avenir des migrants et des demandeurs d’asile qui poursuivent leur chemin vers l’Europe.
Dans ses réponses écrites aux questions de l’European Newsroom (ENR), le responsable autrichien déclare que c’est à l’Union de décider qui franchit ou non ses frontières. Pour gérer l’arrivée de nouveaux migrants, il appelle à une politique des retours plus efficace et à une coopération renforcée avec les pays non communautaires.
ENR : Dix ans après la crise des réfugiés de 2015, l’UE a mis en œuvre d’importantes réformes politiques, notamment le nouveau Pacte sur la migration et l’asile. Cependant, de nombreux défis, tels que le partage inégal des charges et la persistance d’un nombre élevé d’arrivées, n’ont pas trouvé de solutions. Quelles mesures concrètes l’Union prend-elle pour garantir que les leçons de 2015 soient pleinement mises en œuvre et que les États membres partagent plus équitablement les responsabilités lors des futures crises migratoires ?
Magnus Brunner : Ces dix dernières années, l’Europe a été confrontée à une série de défis dans le domaine migratoire et a fait preuve d’un sens des responsabilités exceptionnel. Ces défis ont clairement mis en évidence les faiblesses de notre système d’asile. Et nous y remédions. Je pense que le principal enseignement que nous avons tiré est que, dans une Union européenne à 27, la migration est une question qui doit être abordée conjointement. Après dix ans de négociations, nous mettons en place un système migratoire moderne qui rétablit le contrôle sur qui peut venir en Europe – et qui ne le peut pas.
À l’heure actuelle, nous appliquons toujours l’ancien cadre juridique. Avec l’entrée en vigueur complète du Pacte sur la migration et l’asile en juin 2026, ainsi qu’avec nos autres propositions pour des retours plus efficaces et une coopération renforcée avec les pays situés sur l’itinéraire des migrants, la situation est en train de changer. Dans les régions où nous avons intensifié notre coopération, nous constatons une baisse significative des arrivées irrégulières, comme dans les Balkans occidentaux (-95 % depuis 2022) et en Méditerranée centrale (-60 % depuis 2022).
L’UE a promis « plus jamais ça », et pourtant, des scènes de chaos continuent aux frontières extérieures. Pouvez-vous citer quelques exemples concrets de la manière dont Frontex et l’Union dans son ensemble ont changé de cap vers un traitement plus humain après les nombreuses accusations de refoulements violents par le passé ?
Pour empêcher les personnes d’entreprendre des voyages dangereux, nous devons collaborer avec les pays tiers situés sur leur itinéraire, ainsi qu’avec les pays d’origine. Pour cela, nous devons travailler à des partenariats globaux afin de garantir la prise en compte des questions migratoires. Et nous travaillons avec différents outils, tels que la politique des visas, le commerce et également l’aide au développement, pour y parvenir.
En ce qui concerne nos frontières extérieures, il n’y a pas de doute : les droits humains et fondamentaux doivent être respectés. C’est ce qui fait notre identité européenne.
Frontex aide les États membres à protéger leurs frontières extérieures en leur fournissant un soutien technique et opérationnel. En 2019, Frontex s’est vu confier un nouveau mandat, qui a déjà largement contribué à renforcer son système de protection des droits fondamentaux, notamment par l’intermédiaire du délégué aux droits fondamentaux, chargé de contrôler leur respect et de traiter chaque plainte individuellement. Nous souhaitons aller plus loin et actualiserons à nouveau le mandat de Frontex afin de garantir que l’agence européenne des frontières soit prête pour l’avenir. La présence des équipes de Frontex contribue activement à la connaissance de la situation et soutient les États membres dans leur mission de protection des frontières extérieures de l’Union.
Dix ans plus tard, l’UE a-t-elle appris à adopter une approche différente ou continuera-t-elle à rechercher des solutions telles que l’externalisation des défis migratoires vers des pays comme l’Albanie et la Tunisie, par le biais des futurs centres de retour, au lieu de résoudre le problème en interne ?
La Commission met en œuvre une approche à deux volets, qui consiste à poursuivre des réformes structurelles durables et à apporter une réponse opérationnelle ciblée, notamment par le biais de partenariats globaux avec les pays concernés. L’accord sur les réformes du Pacte sur la migration et l’asile permet à l’UE de tourner la page des fractures passées et de consolider une approche commune de la gestion des migrations et des frontières. En d’autres termes, nous mettons de l’ordre dans nos affaires européennes et veillons à disposer du cadre juridique adéquat pour mettre en place des procédures rapides, efficaces et rationalisées d’asile et de retour, ainsi qu’un système harmonisé de gestion des arrivées de ressortissants de pays tiers.
Parallèlement, nous savons que la migration ne commence ni ne s’arrête à nos frontières ; nous devons donc intensifier notre engagement avec les pays tiers dans le cadre d’une approche globale de la gestion des migrations. La Commission travaille avec les États membres dans le cadre d’une démarche « Équipe Europe » afin d’approfondir des partenariats globaux fondés sur des intérêts mutuels, dont la migration fait souvent partie. Cette conception a également permis d’intensifier le travail opérationnel avec des partenaires couvrant l’ensemble des domaines de coopération liés aux migrations et aux déplacements : lutter contre les causes profondes, protéger les réfugiés et les migrants vulnérables, et répondre aux défis connexes, renforcer la gestion des frontières, prévenir les départs irréguliers et lutter contre la traite des êtres humains ou le trafic de migrants, intensifier les retours, la réadmission et la réintégration, et créer des voies légales.
Les faits suggèrent que la crise a entraîné une perte de confiance du public dans les institutions et une polarisation politique accrue autour de la migration. Comment l’UE compte-t-elle rétablir la confiance et favoriser un débat plus factuel et moins politisé, notamment face à la montée du sentiment anti-immigration dans plusieurs États membres ?
De mon point de vue, la priorité en matière de migration devrait être de [rassurer] les citoyens sur le fait que nous avons le contrôle sur ce qui se passe en Europe. Pour y parvenir, nous devons gérer la migration de manière juste et ferme, tout en coordonnant nos actions au niveau européen. Cela implique d’établir des règles claires concernant les personnes autorisées à entrer, à rester et à quitter l’UE. Cela implique également de travailler ensemble pour relever nos défis communs.
Ce que les citoyens attendent légitimement de nous, en tant qu’institutions européennes et gouvernements nationaux, c’est notre capacité à relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Nous devons écouter leurs préoccupations et mener des politiques sérieuses qui y apportent des solutions. Et nous devons collaborer, en tant que Commission, États membres et Parlement, pour y parvenir.
– – – – – – – – – – –
Le Pacte sur la migration et l’asile doit entrer en vigueur en juin 2026. Il s’agit d’un ensemble de nouvelles règles régissant les migrations et établissant un régime d’asile commun à l’échelle de l’UE. Selon Frontex, l’agence européenne de gestion des frontières, il « garantira que l’Union dispose de frontières extérieures solides et sûres, que les droits des personnes sont garantis et qu’aucun pays de l’UE n’est laissé seul face à la pression ».
Cet article est une Key Story de l’ENR. Le contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.
