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Une coalition de dirigeants de pays industrialisés et de pays vulnérables a appelé mercredi à un financement plus ambitieux de la lutte contre le changement climatique, lors de la Conférence des Nations Unies COP29, à Bakou, en Azerbaïdjan.
Selon l’ONU, pour la seule année 2024, le réchauffement climatique va dépasser l’objectif fixé à 1,5 degré Celsius de plus que la moyenne d’avant l’ère préindustrielle. Mais l’agence météorologique des Nations Unies considère qu’il est encore possible d’atteindre cet objectif à plus long terme, car les calculs se font à l’échelle de deux décennies et non d’une seule année.
Lors du sommet, un pas a été franchi vers la création d’un marché mondial du carbone soutenu par l’ONU, les gouvernements approuvant de nouvelles normes d’utilisation de crédits négociables pour atteindre les objectifs climatiques, similaires au système d’échange de quotas d’émission (ETS) de l’Union européenne. L’accord a été salué comme une avancée majeure après près d’une décennie de négociations complexes.
Cependant, les dirigeants ont affiché des visions divergentes sur la manière de lutter contre le changement climatique, ce qui a donné lieu à des discussions difficiles sur le financement de cet effort.
Entretemps, la conférence a été assombrie par l’élection à la présidence des Etats-Unis du républicain Donald Trump, qui avait déclaré dans le passé qu’il annulerait les engagements de Washington en matière de réduction des émissions de carbone. L’ancien président américain avait promis de retirer à nouveau le pays de l’accord de Paris après son retour à la Maison Blanche en janvier 2025.
Des avertissements sévères sur les émissions
Les émissions de dioxyde de carbone provenant du pétrole, du gaz et du charbon, responsables du réchauffement de la planète, ont atteint des niveaux records cette année, selon une étude préliminaire d’un réseau international de scientifiques du Global Carbon Project – publiée au moment précis où la conférence se réunissait à Bakou.
L’étude a révélé que pour atteindre l’objectif ambitieux de l’accord de Paris de limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, le monde doit désormais atteindre zéro émission nette de CO2 d’ici la fin des années 2030 – au lieu de 2050.
Les chercheurs ont déclaré que l’augmentation des émissions de CO2 en Inde ainsi que la croissance du transport aérien international ont entraîné une augmentation des émissions, tandis qu’elles ont diminué dans l’Union européenne et aux États-Unis.
Il est « quasiment certain » que cette année sera la plus chaude de l’histoire, avec un réchauffement supérieur à 1,5 degré Celsius, a indiqué la semaine dernière le service Copernicus sur le changement climatique de l’UE. Il a déclaré que le monde franchissait une « nouvelle étape » de records de température qui devrait être un appel à accélérer les négociations de l’ONU.
La commissaire européenne chargée de l’Innovation, de la Recherche, de la Culture, de l’Education et de la Jeunesse, Iliana Ivanova, a indiqué qu’une multiplication par six de la décarbonation des économies est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques. Elle a ajouté que 35 pour cent du financement de l’initiative Horizon Europe, qui s’élève à 93 milliards d’euros sur sept ans, est destiné à la recherche sur le climat.
Pressions pour davantage de financement
Un petit groupe de pays développés qui contribuent actuellement à aider les pays pauvres à s’adapter au changement climatique souhaitent que d’autres pays riches et grands pollueurs, dont la Chine et les pays du Golfe, les rejoignent. Selon la logique suivie par l’ONU depuis 30 ans, ces pays sont considérés comme en développement – et donc bénéficiaires de l’aide climatique.
Pendant les discussions entre dirigeants, les négociateurs ont publié un nouveau projet d’accord sur le financement qui comprend une série d’options pour lever des fonds – mais laisse des points de friction non résolus qui ont longtemps retardé la finalisation du document.
La plupart des pays en développement sont favorables à un engagement annuel des pays riches d’au moins 1,3 billion de dollars. Ce chiffre est plus de dix fois supérieur aux 100 milliards de dollars annuels qu’un petit nombre de puissances – parmi lesquelles les États-Unis, l’Union européenne et le Japon – versent actuellement.
S’exprimant au nom de l’Union européenne, le président du Conseil européen, Charles Michel, a insisté sur l’élargissement de l’éventail des donateurs au financement climatique, y compris les pays émergents comme la Chine.
La Première ministre de l’île caribéenne de la Barbade, Mia Mottley, dont le pays risque de finir sous les eaux, a appelé à taxer les énergies fossiles, le transport maritime et l’aviation pour financer les politiques climatiques.
Le Premier ministre croate Andrej Plenković a déclaré que les pays industrialisés depuis le plus longtemps devraient contribuer financièrement à garantir que les économies émergentes émettent moins de gaz à effet de serre. Il a évoqué l’objectif de cette année d’augmenter le montant actuel de 100 milliards de dollars que les pays développés allouent à la transition climatique des pays en développement.
« L’ambition est désormais de doubler ce montant, afin que les allocations que les pays développés peuvent apporter au fonds pour les pays les moins développés contribuent à la transition des combustibles fossiles vers les sources d’énergie renouvelables », a déclaré Plenković.
La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a souligné que les capitaux privés sont nécessaires si l’on veut que les pays en développement reçoivent une aide suffisante. Lors du sommet, le Danemark a fourni un exemple concret de la manière dont l’argent public occidental peut attirer des capitaux privés plus importants. En accordant une garantie de 700 millions de couronnes danoises (DKK), le Danemark sécurisera des investissements privés totalisant plus de trois milliards de couronnes danoises (400 millions d’euros) dans les pays en développement d’Asie.
L’Allemagne a promis six milliards d’euros (6,4 milliards de dollars) par an pour le financement de l’action pour le climat à partir de l’année prochaine. Cependant, les plans budgétaires précédents ont révélé un déficit dans l’allocation de ces fonds et les militants du climat préviennent que l’Allemagne risque de perdre sa crédibilité si elle ne respecte pas ses engagements.
La présidente de la Macédoine du Nord, Gordana Siljanovska Davkova, a déclaré que « la transition énergétique durable doit être juste sur le plan environnemental et social ». Elle a souligné que les pays devraient avoir un accès permanent aux fonds d’action pour le climat avant leur adhésion à l’UE, faisant référence aux fonds nécessaires à la mise en œuvre des lois climatiques européennes dans le cadre du chapitre « Agenda vert et connectivité durable » des négociations d’adhésion.
La Macédoine du Nord est devenue pays candidat en décembre 2005. Les négociations d’adhésion se sont ouvertes en juillet 2022.
Les responsables mondiaux divisés sur l’action climatique
Certains dirigeants présents à Bakou ont défendu les énergies fossiles au cours des deux jours de discours, tandis que d’autres, issus de pays frappés par des catastrophes climatiques, ont prévenu que le temps risquait de leur manquer pour s’en défendre.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, dont le pays riche en énergie accueille la COP29, a réitéré sa conviction que le pétrole, le gaz et les autres ressources naturelles sont un « don de Dieu ».
Le Premier ministre de Tuvalu, Feleti Penitala Teo, a insisté sur le fait que pour les nations insulaires du Pacifique comme la sienne, « il n’y a tout simplement pas de temps à perdre ». Il a exhorté les participants à « envoyer un signal clair indiquant que le monde abandonne rapidement les combustibles fossiles ».
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a évoqué la tragédie de Valence due aux récentes inondations pour faire appel à la conscience de la communauté internationale afin qu’elle réagisse à l’évidence que « le changement climatique tue », en l’appelant à cesser de « traîner les pieds » et à combattre les négationnistes. Il a rappelé que les inondations avaient fait 224 morts.
Certains des propos les plus forts du sommet sont venus du Premier ministre albanais Edi Rama, qui s’est plaint que « nos discours remplis de bonnes paroles sur le changement climatique ne changent rien ». Rama a blâmé les nombreux dirigeants absents, affirmant qu’ils ajoutaient « une insulte à la blessure ».
La négociatrice en chef de la Slovénie sur le climat à la COP29, Tina Kobilšek, a averti que « la fenêtre pour atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius de l’Accord de Paris se ferme rapidement », selon les dernières conclusions des experts sur les émissions de gaz à effet de serre dans le monde. « Nous savons que cette année sera probablement la plus chaude jamais enregistrée et que la Slovénie se réchauffe deux fois plus vite », a-t-elle déclaré, ajoutant que toutes les sonnettes d’alarme devraient retentir.
Le président serbe Aleksandar Vučić a appelé les grandes puissances à assurer la paix dans le monde et, surtout, à résoudre les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, afin que l’on puisse s’attaquer au problème du changement climatique. Il a déclaré que le rétablissement de la paix était l’une des « conditions préalables pour commencer à aborder la question de la lutte contre le changement climatique ».
Selon son homologue slovaque Peter Pellegrini, plus nous tardons dans la lutte contre le changement climatique, plus nous risquons de perdre en termes de mode de vie, d’écosystème et d’économie. Il a souligné que les émissions de son pays ont chuté de près de 50 pour cent depuis 1990, la dernière mine de charbon ayant fermé ses portes en 2023. Il a ajouté que la Slovaquie est en train de recentrer son attention sur les formes d’énergie à faibles émissions, en particulier l’énergie nucléaire et les sources d’énergie renouvelables.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni a, quant à elle, appelé à une « vision mondiale réaliste » qui ne donnerait pas la priorité à la décarbonation au détriment de « la durabilité de notre production et de notre système social ». « Nous devons protéger la nature, avec l’homme au cœur. Une approche trop idéologique et peu pragmatique en la matière risque de nous éloigner du chemin du succès », a ajouté la dirigeante d’extrême droite.
La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques se déroule chaque année dans une région différente du monde. L’année prochaine, Belém au Brésil accueillera la COP30 au nom de la région Amérique latine et Caraïbes.
Cet article est publié deux fois par semaine. Le contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.