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Le président américain Donald Trump s’en est pris jeudi à l’Union européenne lors de son premier grand discours devant un public international depuis le début de son deuxième mandat, renforçant les inquiétudes à Bruxelles quant à l’avenir des relations transatlantiques.
S’exprimant depuis Washington, le locataire de la Maison Blanche a déclaré : « Nous avons des centaines de milliards de dollars de déficit (commercial) avec l’UE et personne n’en est content et nous allons faire quelque chose » pour le résoudre.
Dans un discours de près d’une heure devant les dirigeants économiques et politiques réunis au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, il a affirmé que les États-Unis étaient traités « très injustement » et « très mal » par les Vingt-Sept en raison de leurs règles économiques et commerciales.
Il ne tolérera pas le déficit commercial des États-Unis avec l’UE, a-t-il prévenu, avant d’accuser également cette dernière de refuser d’acheter des produits agricoles et des voitures made in USA. Enfin, il s’est dit mécontent que l’Europe n’achète pas suffisamment de pétrole et de gaz américains.
« J’essaie d’être constructif parce que j’aime l’Europe. »
Le président des Etats-Unis Donald Trump
Au cours de sa campagne électorale, Trump a évoqué son intention d’introduire de nouveaux droits de douane de 10 à 20 pour cent sur les importations en provenance de l’UE, affirmant qu’ils stimuleraient les industries nationales et réduiraient le déficit commercial de son pays.
Son premier mandat a été parqué par une violente querelle commerciale entre les États-Unis et l’Union.
En 2018, il a introduit des droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium, incitant Bruxelles à réagir en taxant des produits américains tels que le bourbon, les motos Harley-Davidson et les jeans.
Dans son discours à Davos mardi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’UE était prête à discuter avec Trump et que « la première priorité du bloc serait de s’y engager rapidement, de discuter des intérêts communs et d’être prêt à négocier ».
« Nous serons pragmatiques, mais nous resterons toujours fidèles à nos principes. Pour protéger nos intérêts et défendre nos valeurs », a-t-elle ajouté.
La présidente de la Commission a adopté un ton globalement conciliant dans son discours, sans s’adresser directement au président américain.
Elle a toutefois souligné que le monde entrait dans une « nouvelle ère de concurrence géostratégique acharnée » et que l’UE chercherait également à améliorer ses liens avec la Chine et d’autres pays comme l’Inde à mesure que la concurrence mondiale s’intensifie.
La cheffe de la Commission a également mentionné la récente conclusion des négociations avec les quatre pays du bloc commercial latino-américain Mercosur, ainsi qu’avec le Mexique et la Suisse, comme des succès de l’engagement européen.
Trump menace d’alourdir les droits de douane
Le retour du milliardaire la Maison Blanche fait craindre qu’il ne tienne ses promesses d’imposer de lourds droits de douane à la Chine et aux alliés des États-Unis, dont le Canada et l’UE.
A Davos, il a réitéré son engagement en ce sens, citant la nécessité de rectifier les déséquilibres commerciaux entre l’Europe et les États-Unis, évoquant un déficit commercial de 350 milliards de dollars avec le bloc.
Mais la Commission a précédemment rejeté ses affirmations selon lesquelles ce déficit serait si élevé.
Un porte-parole a déclaré que les deux parties avaient des atouts complémentaires. « Nous avons un excédent commercial pour les biens, les États-Unis ont un excédent commercial pour les services », a-t-il ajouté.
Selon les chiffres de Bruxelles, les exportations américaines de marchandises vers l’UE ont atteint une valeur de 347,1 milliards d’euros vers l’UE ont atteint une valeur de 347,1 milliards d’euros en 2023, contre 503,8 milliards d’euros de l’UE vers les États-Unis.
La même année, a déclaré le porte-parole, les exportations américaines de services vers l’UE se sont élevées à 396,4 milliards d’euros, contre 292,4 milliards d’euros dans l’autre sens.
Les 27 ont l’intention de travailler de manière constructive avec la nouvelle administration américaine, a-t-il dit, mais ils sont prêts à défendre leurs intérêts légitimes si nécessaire.
Pas de panique
Les préoccupations commerciales ont été un problème récurrent pour l’UE alors que la première semaine de Trump à la Maison Blanche se poursuivait et qu’à Bruxelles prédominait le souhait de garder son calme et de maintenir une approche mesurée.
La vice-présidente de la Commission, Teresa Ribera, a déclaré que l’Union « préfère éviter la confrontation » lors d’une conférence dans la capitale belge organisée par le Forum New Economy, un réseau de recherche. L’UE « doit garder la tête froide », a-t-elle déclaré.
« Il ne semble pas très approprié de penser que la meilleure réponse à une provocation est d’intensifier les provocations », a-t-elle ajouté.
La défense et l’énergie sont rapidement devenues des domaines dans lesquels l’Union souhaite améliorer ses liens avec les États-Unis sous la présidence Trump et atténuer les conflits commerciaux.
Félicitant Trump pour le début de son nouveau mandat, le Premier ministre croate Andrej Plenković s’est engagé à renforcer la coopération entre son pays et les États-Unis dans les secteurs militaire et énergétique.
« Nous sommes impatients de travailler avec le président Trump et son administration pour renforcer davantage notre partenariat stratégique avec les États-Unis. Nous bâtirons sur les bases de notre forte coopération dans les domaines militaire et énergétique », a écrit Plenković sur X.
Le Premier ministre slovène, Robert Golob, a déclaré qu’il souhaitait améliorer les relations bilatérales et renforcer les liens alors que Trump prend ses fonctions. La ministre slovène des Affaires étrangères Tanja Fajon a souligné que « les États-Unis sont un partenaire stratégique important pour la Slovénie et nous travaillerons certainement en étroite collaboration avec la nouvelle administration, en particulier dans les domaines d’intérêt commun ».
Božo Cerar, diplomate de longue date et ancien ambassadeur de Slovénie aux États-Unis, a déclaré à STA qu’il craignait que la politique du nouveau président américain n’entraîne une sorte de division au sein de l’UE. Trump, même s’il ne considère pas l’Union comme un acteur digne de considération, ne tournera pas complètement le dos ni à l’Europe ni à l’Ukraine, a-t-il estimé.
Kiril Petkov, ancien Premier ministre bulgare et membre de l’opposition, a déclaré que le retour de Trump « devrait servir de catalyseur » aux efforts de défense européens.
Petkov a également déclaré que les approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis seraient « plus compétitifs » sur le marché européen, s’alignant sur la politique énergétique de Trump et réduisant la dépendance de l’Europe envers les combustibles fossiles en provenance de Russie.
« Il est clair qu’on parlera beaucoup de l’achat de GNL aux États-Unis et des éventuels droits de douane que les États-Unis pourraient imposer », a déclaré le ministre slovaque des Finances Ladislav Kamenicky à Bruxelles après une réunion avec ses homologues de l’UE.
Il a attiré l’attention de ses interlocuteurs européens sur la nécessité d’empêcher le bloc de passer d’une dépendance à une autre.
Kamenicky a évoqué l’époque où l’UE importait 40 pour cent de son gaz de Russie, avant la guerre en Ukraine. Aujourd’hui, certains États membres, qui achetaient auparavant plus de 50 % de leur gaz à la Russie, importent désormais environ 90 % de leur GNL d’Amérique.
La décision de l’UE de réduire la consommation de l’énergie d’origine russe s’inscrit dans le contexte d’une menace accrue que la guerre menée par le Kremlin en Ukraine pourrait représenter pour la sécurité des 27.
Dans le même temps, Trump, qui s’oppose à l’achat d’énergie par l’UE à la Russie alors que les États-Unis financent la défense de l’Europe dans le cadre de l’OTAN, a demandé aux membres de l’alliance d’augmenter leurs dépenses militaires à 5 % du PIB, soit plus du double du minimum actuel de 2 %.
La Pologne, seul membre de l’OTAN à partager une frontière avec la Russie et l’Ukraine, a profité du retour de Trump à la Maison Blanche pour inciter le bloc à prendre davantage de mesures pour se défendre.
« Ne demandez pas à l’Amérique ce qu’elle peut faire pour notre sécurité. Demandez-vous ce que nous pouvons faire pour notre propre sécurité », a déclaré mercredi le Premier ministre polonais Donald Tusk au Parlement européen, paraphrasant le défunt président américain John F. Kennedy.
Tusk a exhorté ses partenaires européens à considérer la demande de Trump d’investir 5 % de leur PIB dans la défense comme un « défi positif », puisque « seul un allié peut souhaiter qu’un autre allié soit plus fort ».
« En ces temps, l’Europe ne peut pas se permettre d’économiser sur la sécurité », a déclaré le dirigeant polonais, se disant convaincu que non seulement l’Union, mais tous les alliés des États-Unis doivent assumer la responsabilité de leur propre sécurité, comme l’a affirmé Donald Trump.
Peu d’espoir
D’autres pays ont également relevé des points positifs. Le retour de Trump à la Maison Blanche est avant tout une opportunité, a déclaré le président tchèque Petr Pavel, ajoutant qu’il attendait les propositions de la nouvelle administration américaine sur l’Ukraine et sur la manière de mettre fin à la guerre.
« Regardons les choses de manière positive. Que pouvons-nous retenir de ce moment d’attente qu’a suscité la nouvelle administration, notamment en ce qui concerne la résolution de la guerre en Ukraine », a déclaré Pavel aux journalistes lors d’une visite au Monténégro.
L’Ukraine résiste à l’agression russe depuis près de trois ans, grâce à l’aide, militaire mais pas seulement, de l’Occident, notamment des États-Unis.
Il y a quelques jours, Trump a déclaré qu’il espérait conclure un cessez-le-feu au cours des six premiers mois de sa présidence.
Il avait précédemment affirmé qu’il mettrait fin à la guerre dans les 24 heures suivant son retour à la Maison Blanche.
Dans le froid
La cérémonie d’investiture de Trump dans un Washington hivernal a clairement montré le changement dans l’attitude des Américains envers l’Europe.
Bien que les chefs d’e’Etat et de gouvernement ne figurent normalement pas sur la liste des invités, Trump a rompu avec la tradition et convié plusieurs dirigeants étrangers. La seule personnalité européenne présente était la Première ministre italienne Giorgia Meloni.
La cheffe du parti d’extrême droite des Frères d’Italie (FdI), entretient des relations amicales avec Trump et avec son proche conseiller et homme le plus riche du monde, Elon Musk.
Pour l’instant, la dirigeante italienne pourrait être le meilleur moyen pour l’Europe d’accéder au cercle restreint de Trump.
Cet article est publié deux fois par semaine. Le contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.