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L’UE a réagi avec soulagement cette semaine à la tenue de deux scrutins présidentiels cruciaux – en Pologne et en Roumanie – marqués par un affrontement acharné entre candidats pro-UE et eurosceptiques.

Les votes dans ces deux États membres interviennent à un moment difficile pour l’Europe : l’invasion russe de l’Ukraine se prolonge, les relations avec l’administration américaine sont tendues et les populistes d’extrême droite gagnent des voix.

« Si l’on regarde les pays voisins – l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne – l’extrême droite gagne du terrain partout, profitant des enjeux sociaux », a déclaré à l’AFP Kacper Karwacki, étudiant de 24 ans, alors qu’il votait en Pologne.

Ces dernières années, les capitales européennes ont observé avec inquiétude la montée de l’extrême droite. À Paris, par exemple, le président Emmanuel Macron s’est engagé à empêcher les « extrémistes » d’accéder au pouvoir. Son principal rival est le Rassemblement national de Marine Le Pen, désormais le plus grand parti au parlement français.

En mars, Le Pen a été condamnée par la justice pour détournement de fonds européens pour des emplois fictifs d’assistants au Parlement européen et s’est vu interdire de se présenter à l’élection présidentielle de 2027. La dirigeante de l’extrême droite a nié toute malversation et a fait appel.

En Allemagne, première économie de l’Union, les chrétiens-démocrates conservateurs dirigés par le chancelier Friedrich Merz (CDU) ont remporté la victoire en février. Alors que la CDU a formé un gouvernement avec son parti frère bavarois, la CSU, et les sociaux-démocrates (SPD) de l’ancien chancelier Olaf Scholz, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) d’extrême droite a terminé deuxième aux élections et constitue désormais le deuxième groupe au parlement allemand.

Les électorats sont également de plus en plus ciblés par l’ingérence russe visant à faire dérailler les scrutins ou à favoriser les candidats eurosceptiques pro-Kremlin.

Les récents résultats à Varsovie et à Bucarest suggèrent toutefois que les partis pro-UE bénéficient toujours d’un soutien continu, malgré des gains significatifs pour les partis nationalistes sur tout le continent.

Roumanie : la victoire du centriste contrecarre la montée du nationalisme

Le nouveau président roumain, Nicușor Dan, est confronté à une tâche ardue : rassembler un pays profondément divisé après un second tour tendu, alors que Bruxelles et d’autres alliés européens se félicitent de la victoire de ce centriste, candidat indépendant.

Au second tour, Dan a battu le nationaliste de droite George Simion, chef de l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), en obtenant 53,6 % des voix, contre 46,4 % à son adversaire.

L’élection présidentielle était une répétition du scrutin de novembre dernier, lorsque le candidat pro-russe Călin Georgescu avait remporté le premier tour, après avoir fait campagne en grande partie sur la plateforme en ligne TikTok.

Cependant, peu avant le second tour prévu, la Cour constitutionnelle a annulé ce résultat en raison d’irrégularités et d’allégations d’ingérence russe, et a interdit à Georgescu de se représenter.

Les élections étaient considérées comme déterminantes pour l’avenir de la Roumanie : maintien de sa trajectoire occidentale ou virage vers le souverainisme et montée d’un nationalisme à la Trump. En Roumanie, le président représente le pays aux sommets de l’UE et de l’OTAN et nomme également les responsables clés, dont le Premier ministre.

La victoire de Dan a été saluée par les alliés européens de Bucarest : la présidente de l’UE, Ursula von der Leyen, le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, le président français Macron et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, l’ont félicité.

Le pays, le plus endetté de l’UE, connaît une forte inflation et la frustration de l’opinion est vive face aux partis politiques qui sont au pouvoir sans interruption depuis la fin du communisme en 1989.

La Roumanie dispose d’importantes réserves de gaz qui pourraient en faire le plus grand producteur d’Europe, alors que l’UE cherche à réduire sa dépendance à l’énergie russe. La production de gaz devrait débuter dans le pays en 2027.

En Moldavie voisine, la présidente pro-UE Maia Sandu a exhorté les Moldaves de nationalité roumaine – qui, selon les chiffres de 2021, représentent environ un quart de la population du pays – à voter pour Dan, qui a remporté près de 88 % des voix de ses compatriotes en Moldavie.

Photo d’archives – Les drapeaux de la Pologne et de l’Union européenne sont attachés ensemble lors d’une manifestation
(Photo : MATEUSZ SŁODKOWSKI/AFP)

Pologne : Varsovie se prépare à un second tour crucial

Si le camp pro-UE était également légèrement en tête au premier tour de la présidentielle polonaise, l’extrême droite a réalisé une belle performance, ses deux candidats – l’entrepreneur multimillionnaire eurosceptique Sławomir Mentzen et l’eurodéputé ultranationaliste Grzegorz Braun – obtenant un soutien important.

Jusqu’à présent, la campagne a largement tourné autour de la politique étrangère, mettant en lumière un conflit de philosophies sur l’engagement de la Pologne envers l’UE et les États-Unis.

Dimanche dernier, le maire de Varsovie, pro-UE, Rafał Trzaskowski – représentant la Coalition civique centriste (KO) du Premier ministre Donald Tusk – est arrivé en tête avec 31,36 % des voix, dépassant d’une courte tête Karol Nawrocki (29,54 %), soutenu par l’opposition conservatrice.

Trzaskowski est un europhile déclaré et a même rédigé sa thèse de doctorat sur la réforme de l’UE. Il s’est engagé à assouplir la législation sur l’avortement et à protéger les droits des personnes LGBTQ. Il a également travaillé sur l’adhésion de la Pologne à l’UE, puis est devenu conseiller auprès de la délégation KO au Parlement européen et a été élu vice-président du Parti populaire européen (PPE) en 2017.

Nawrocki, historien et outsider politique de 42 ans, se présente comme candidat indépendant avec le soutien du parti de droite Droit et Justice (PiS).

Son slogan de campagne est « La Pologne d’abord, les Polonais d’abord », reflétant son point de vue sur le million de réfugiés ukrainiens vivant dans ce pays membre de l’UE et de l’OTAN. Bien que Nawrocki s’engage à maintenir le soutien de la Pologne à l’Ukraine voisine, il dénonce les avantages accordés aux réfugiés.

L’ancien parti au pouvoir, le PiS, était fréquemment en désaccord avec les alliés occidentaux de la Pologne et les institutions européennes à Bruxelles sur des questions d’État de droit.

Le candidat d’extrême droite Mentzen (Konfederacja) a terminé troisième avec 14,8 % des voix. Braun, représentant l’aile la plus radicale du même parti, a recueilli environ 6 % des voix.

Le second tour opposera Trzaskowski à Nawrocki le 1er juin.

Une victoire finale de Trzaskowski serait un atout pour le gouvernement centriste dirigé par l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk, en conflit avec l’actuel président nationaliste Andrzej Duda.

Une victoire de Nawrocki prolongerait probablement l’impasse politique dans ce pays d’Europe centrale de 38 millions d’habitants.

Le président polonais est le commandant en chef des forces armées, pilote la politique étrangère et peut présenter des projets de loi et y mettre son veto.

Cet article est publié deux fois par semaine. Son contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.