La Commission européenne a présenté mercredi les textes juridiques très attendus qui doivent garantir le financement de l’Ukraine en 2026 et 2027. La Commission reste partisane d’une mobilisation des liquidités provenant des avoirs russes gelés, mais, comme on le sait, la Belgique est très réticente à cet égard. La majeure partie de ces avoirs est en effet conservée chez Euroclear à Bruxelles, et la Belgique craint de graves conséquences juridiques et économiques.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré mercredi, lors de la présentation des plans, qu’une réponse avait été formulée à « presque toutes les préoccupations belges », grâce à de solides garanties visant à protéger les États membres et à limiter autant que possible les risques. En outre, la Commission souhaite également que les avoirs conservés dans d’autres pays fassent partie du dispositif, comme l’avait exigé la Belgique. Tous les actifs, au total 210 milliards d’euros, devraient être transférés vers un nouvel instrument.
Dans les milieux gouvernementaux, on faisait toutefois savoir mercredi que cette appréciation de Von der Leyen n’était pas partagée. Ainsi, selon la Belgique, les risques ne sont par exemple pas couverts si la Belgique ou Euroclear devait être condamnée à des dommages et intérêts.
« Nous ne formulons absolument pas d’exigences déraisonnables. Tout pays dans notre situation poserait exactement les mêmes exigences. Et c’est ce que me confient à chaque fois plusieurs membres de gouvernement autour de la table européenne », a également déclaré le Premier ministre Bart De Wever jeudi à la Chambre. La majorité comme l’opposition étaient d’accord pour dire que le Premier ministre devait tenir bon afin d’exiger de solides garanties dans le dossier Euroclear,
La question reviendra sur la table des dirigeants de l’UE lors du sommet européen du 18 décembre, où la Commission espère un signal fort des États membres. Le plan de la Commission ne nécessite pas l’unanimité, mais les discussions se poursuivent dans l’espoir de parvenir malgré tout à un compromis. Vendredi, le chancelier allemand Friedrich Merz se rendra déjà à Bruxelles pour une rencontre avec De Wever et Von der Leyen.
(Bruxelles, 4 décembre 2025)
go to the original language article
