Luxembourg.- Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a défendu ce mardi la reconnaissance mutuelle « obligatoire » des décisions de retour des migrants au sein de l’Union européenne, face à d’autres États membres comme les Pays-Bas ou la France, favorables à ce que cela soit volontaire.
Les ministres de l’Intérieur de l’UE discuteront de la question, dans le cadre d’un débat sur une proposition de Règlement de Retour qui établit un système commun pour les retours des ressortissants de pays tiers en situation irrégulière dans l’UE.
Le ministre a expliqué dans des déclarations à EFE à son arrivée à la réunion que ce Règlement de Retour « est un complément au Pacte Migratoire » que les pays sont en train de préparer et qu' »il devra être mis en œuvre dans toute l’Union européenne avant le mois de juin 2026″.
Il a ajouté qu’il aspire à obtenir « ce que (…) nous pourrions appeler un système commun européen de retour, c’est-à-dire une décision judiciaire sur le retour dans un pays de l’Union européenne qui a pleine efficacité dans un autre pays de l’Union européenne ».
De cette manière, a-t-il ajouté, « un autre pays matérialiserait dans son cas le retour dans ceux qui ont été résolus par l’autorité même judiciaire, le non-droit à rester en Europe ».
Un des éléments discutés dans l’UE est de savoir si cette reconnaissance doit être obligatoire ou volontaire, avec des pays comme la France et les Pays-Bas favorables à la seconde option et l’Espagne en faveur de son obligation.
« Nous aimerions que cela soit obligatoire (…) car c’est vraiment la base de ce qu’est l’espace de Justice et de Liberté », c’est-à-dire, « qu’une décision rendue par une autorité d’un pays ait la même valeur dans un autre pays ».
Le ministre a souligné que « nous partageons des valeurs, nous formons un ordre juridique commun que nous mettons ensuite en œuvre. Cela devrait nécessairement conduire à l’obligation ».
Selon Grande-Marlaska, la volontarité « est déjà établie depuis vingt ans dans la Directive de Retour ».
L’Espagne cherche à ce que « ce soit obligatoire dans un délai fixé dans le Règlement lui-même. C’est-à-dire qu’il n’y ait pas d’exceptions qui (…) dénaturent la nécessité d’atteindre l’obligation dans la reconnaissance des décisions de retour dans un (…) court terme ».
Il a exprimé dans ce contexte qu’il pourrait y avoir « un délai d’adaptation », mais qu’en peu de temps après l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, les décisions d’un pays devraient être « obligatoires dans tout autre pays de l’UE ».
La proposition de Règlement inclut, entre autres éléments, des procédures communes pour l’émission de décisions de retour, des règles claires concernant les retours forcés et des obligations plus strictes pour les retournés en ce qui concerne la coopération avec les autorités nationales. (14 octobre)