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Le vendredi 2 août marque la Journée européenne de commémoration de l’Holocauste pour les Sintis et les Roms, rappelant le génocide de la minorité ethnique Sinti et Rom dans l’ancien camp de concentration nazi d’Auschwitz-Birkenau pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le 2 août 1944, les 4 300 derniers Sintis et Roms d’Auschwitz furent exterminés – malgré une violente révolte au sein du camp. La journée de commémoration est dédiée à l’ensemble des 250 000 à 500 000 Sintis et Roms assassinés dans l’Europe occupée par les nazis.
Cette année marque le 80e anniversaire du génocide. Le 2 août est une journée européenne du souvenir depuis 2015. En avril de la même année, le Parlement européen a adopté une résolution pour la reconnaître officiellement.
Les Roms constituent la plus grande minorité ethnique d’Europe, avec un total estimé de dix à douze millions de personnes vivant en Europe, dont environ six millions dans l’UE, selon les données du Conseil de l’Europe. Certains Roms étant traditionnellement nomades, les chiffres exacts sont inconnus.
Dans la terminologie européenne, Rom est un terme générique désignant les minorités ethniques, notamment les Roms, les Sintis et d’autres, ainsi que les « gens du voyage » tels que les Tsiganes. Les pays de l’UE comptant une forte proportion de Roms sont la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie, l’Espagne, la Slovaquie et la France.
Si la commémoration du génocide témoigne d’une reconnaissance symbolique pour les victimes du nazisme, 80 ans plus tard, la discrimination persistante à l’encontre des communautés rom et sinti demeure. Le génocide est une source de traumatisme au sein d’une communauté encore marginalisée politiquement, socialement et économiquement. Des personnes responsables ou impliquées dans l’extermination ont empêché sa reconnaissance pendant des décennies.
« L’histoire du peuple tsigane, tant en Espagne que dans le reste de l’Europe, est une histoire de persécution, de déni et d’oubli », a déclaré José Vega, militant de la Fédération espagnole des associations de femmes tsiganes (Fakali).
Des eaux troubles pour les Sintis et les Roms à travers l’Europe
Selon une enquête menée par l’Agence des droits fondamentaux de l’UE (FRA) basée à Vienne – qui a été réalisée en 2021 dans huit États membres de l’UE et deux pays non-membres de l’UE – 80 % des Roms sont menacés de pauvreté, 52 % souffrent de problèmes de manque de logement et 22 % vivent dans des maisons sans eau courante.
En avril 2024, la Commission européenne a demandé aux pays de l’UE de « redoubler d’efforts » pour lutter contre les niveaux élevés d’antitsiganisme et de discrimination dont souffre la population rom en Europe, et de lui garantir l’égalité d’accès à l’éducation, à l’emploi et aux soins.
En Espagne, le gouvernement estime qu’il y aurait actuellement environ 750 000 Roms dans le pays, selon des sources du ministère des Droits sociaux. Une majorité est concentrée en Andalousie, dans la Communauté valencienne, en Catalogne et dans la Communauté de Madrid.
Ces dernières années, des améliorations significatives ont été enregistrées pour la population rom, comme la loi sur l’égalité de traitement et la non-discrimination et la réforme du Code pénal avec l’inclusion de l’antitsiganisme comme crime de haine – mais l’accès au logement et à l’éducation demeure l’un des grands défis.
En Macédoine du Nord, les Roms sont inscrits dans la constitution comme l’une des communautés ethniques vivant dans le pays. Plusieurs partis roms qui ont été présents au parlement depuis 1990 et plusieurs gouvernements ont eu des ministres roms.
Cependant, les quartiers à majorité rom sont situés à la périphérie des villes, sont souvent faiblement urbanisés, dépourvus des services urbains de base et les conditions de vie y sont inférieures aux normes. Selon une étude du Fonds international des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de la Banque mondiale, environ 30 % de la population rom en Macédoine du Nord vit dans des bâtiments préfabriqués, et la plupart des quartiers roms ont des rues non pavées et sont dépourvus d’éclairage public, de jardins d’enfants, d’écoles ou de cliniques médicales.
Un rapport de l’ONU a évalué qu’en Macédoine du Nord, les lois existantes pour la protection des droits de l’homme et contre la discrimination ne sont pas efficaces. Les cas de jeunes Roms interdits d’accès aux cafés, clubs et piscines, victimes de harcèlement de la part des policiers, ainsi que de traitements discriminatoires devant les tribunaux sont mis en avant comme exemples de discrimination directe ou indirecte.
Pour la Serbie voisine, la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) a déclaré en juin que le pays devait faire davantage pour lutter contre la discrimination à l’égard des communautés roms et LGTBQ et combattre les propos haineux. « Les discours de haine contre les Roms et d’autres minorités ethniques, les communautés LGBTI et les réfugiés/migrants persistent dans le discours politique et d’autres propos publics », a ajouté l’organisme mandaté par le Conseil de l’Europe, utilisant un acronyme alternatif pour décrire la communauté queer.
En Autriche, les Roms vivent principalement dans le Land oriental du Burgenland, mais aussi dans les grandes villes comme Vienne et Graz. Partout en Autriche, les citoyens manifestent encore des préjugés racistes ou pensent que les Roms sont eux-mêmes responsables des agressions et des violences dont ils sont victimes. Selon l’historien autrichien Stefan Benedik, il existe également un racisme qui fait référence à l’époque nazie, avec des graffitis partout en Autriche, et des slogans tels que « Les Roms au camp de concentration ».
En Slovénie, il existe des communautés importantes, principalement dans les régions de l’est et du sud-est du pays. Les Roms bénéficient d’un statut particulier en vertu de la constitution du pays et jouissent de droits spécifiques qui leur permettent de préserver et de développer leur culture, leur langue et leur patrimoine. Ils ont des représentants dans les conseils locaux des communautés dans lesquelles ils vivent. Une loi spécifique sur la communauté rom a été adoptée en 2007, et il existe un programme national de mesures en faveur des Roms, qui dépend largement du financement de l’UE.
Cependant, le statut socio-économique précaire, les mauvaises conditions de logement, la faible participation à l’éducation, le chômage, l’isolement de certaines communautés roms et les préjugés persistants de la population majoritaire à leur égard continuent d’entraver leur intégration. Les autorités locales du sud-est de la Slovénie estiment que l’État ne fait pas assez pour lutter contre la violence et la criminalité causées par certains Roms.
En Bulgarie, le 30 mai 2024, le Conseil national pour la coopération sur les questions ethniques et d’intégration auprès du Conseil des ministres a approuvé un rapport de suivi sur la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour l’égalité, l’inclusion et la participation des Roms de 2021 à 2030. Un pas vers l’amélioration de l’inclusion et l’intégration des Roms, a été franchi en 2023, avec la constitution du cadre réglementaire d’un financement ciblé pour engager des médiateurs pédagogiques, des travailleurs sociaux et des enseignants assistants, précise le rapport.
Cependant, Amnesty International avait publié en avril 2024 son rapport annuel sur la situation des droits de l’homme dans le monde, qui critiquait la Bulgarie pour discrimination raciale en refusant aux Roms l’accès aux piscines publiques.

Les médias sociaux alimentent les discours de haine et la désinformation
Dans certains pays, comme l’Italie et la Bulgarie, les médias renforcent les attitudes et préjugés défavorables à l’égard des Roms, malgré l’existence de lois et de codes d’éthique interdisant les discours de haine et la discrimination. Telles sont les conclusions publiées en juin d’une étude financée par le Conseil de l’Europe et l’Union européenne.
En Italie, les médias présentent souvent de manière sélective « les Roms comme sujets ou objets dans les reportages sur les délits mineurs, la violence domestique et les conflits sociaux impliquant les communautés roms voisines des quartiers », indique l’étude. « De telles représentations contribuent aux stéréotypes négatifs, présentant les Roms comme des « clans » irresponsables, notamment en ce qui concerne la garde des enfants et le traitement des femmes au sein de leurs familles.
En juillet, l’ONG bulgare Amalipe – Centre pour le dialogue interethnique et la tolérance – a publié un rapport selon lequel de fausses informations sur les soins de santé et la politique ont influencé la communauté rom du pays. L’analyse menée entre février et mai 2024 a révélé que des médias sociaux sont activement utilisés pour cibler la communauté avec une propagande anti-vaccination et antisémite.
Un nouveau consortium de recherche sur l’extermination
Si leur choix est approuvé par la Commission européenne, les Pays-Bas deviendront l’hôte d’une agence internationale de recherche sur l’Holocauste rom. L’idée est que les pays participant au consortium – les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, Israël, la Croatie, l’Autriche, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la République tchèque et le Royaume-Uni – mettent en commun leurs informations, notamment des photos, des vidéos, des archives papier et numériques.
Bien qu’il existe de nombreuses sources d’information, elles sont actuellement « dispersées parmi des milliers d’archives, bibliothèques, musées et autres institutions ». Cette fragmentation – selon le ministre néerlandais de l’Éducation, de la Culture et des Sciences, Eppo Bruins, et Vincent Karremans, secrétaire d’État chargé de la Mémoire de la guerre – rend difficile le travail des chercheurs. C’est ce que le bureau de recherche devrait tenter de résoudre.
Cet article est publié deux fois par semaine. Le contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.
