Accord céréalier avec l’Ukraine: l’UE appelle le G20 à faire pression sur la Russie (courrier)
Bruxelles – L’Union européenne a appelé les puissance du G20 à faire pression sur la Russie pour qu’elle revienne à l’accord autorisant les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, selon une lettre du chef de la diplomatie de l’UE consultée par l’AFP.
Dans ce courrier daté de lundi et envoyé aux ministres des Affaires étrangères du G20, Josep Borrell estime que le secteur agricole russe est le « principal bénéficiaire » du retrait de cet accord négocié par l’ONU et que Moscou a refusé de reconduire mi-juillet, entraînant aussitôt un renchérissement des prix des céréales sur les marchés.
Signé en juillet 2022, l’accord avait permis en un an d’exporter 33 millions de tonnes de grains malgré la guerre menée par la Russie en Ukraine, un producteur crucial pour l’approvisionnement de nombreux pays en développement.
« La Russie bénéficiera davantage de la hausse des prix alimentaires et accroîtra sa propre part de marché sur le marché mondial des céréales en limitant drastiquement la capacité d’exportation de son principal concurrent », souligne M. Borrell.
En proposant aux pays vulnérables, notamment en Afrique, de leur livrer des céréales à prix réduit, la Russie « fait semblant de résoudre un problème qu’elle a elle-même créé », poursuit-il.
« Il s’agit d’une politique cynique consistant à recourir délibérément à la nourriture comme une arme, afin de générer de nouvelles dépendances en exacerbant les vulnérabilités économiques et l’insécurité alimentaire mondiale », insiste le chef de la diplomatie européenne.
« Je voudrais demander votre soutien pour exhorter la Russie à reprendre les négociations, ainsi qu’à s’abstenir de cibler l’infrastructure agricole de l’Ukraine », écrit Josep Borrell à ses homologues du G20. (3 août 2023)
Des normes européennes pour crédibiliser les données climat des entreprises
Paris – Des données climat fiables et moins d’écoblanchiment (« greenwashing »): la Commission européenne a publié lundi le texte final qui définit les informations extra-financières à publier par les entreprises, mais les investisseurs le juge insuffisant.
Les entreprises devront déclarer combien de tonnes de gaz à effet de serre elles émettent, les volumes d’eau qu’elles consomment, les espaces naturels qu’elles dégradent, leur impact sur les communautés locales…
La directive européenne, dite « CSRD », définit 12 normes comptables pour encadrer l’information financière sur divers sujets environnementaux, sociétaux et en lien avec la gouvernance (ESG). C’est le fruit d’un travail mené sous la houlette du Groupe consultatif européen sur l’information financière (Efrag).
Concrètement, les entreprises européennes vont devoir publier annuellement à partir de 2025 un rapport de durabilité, comme elles le font avec leurs comptes financiers, qui décryptera leur impact sur l’environnement et la société, l’impact du changement climatique sur leur activité et un plan de décarbonation.
Mais les investisseurs n’ont pas été particulièrement satisfaits par le texte publié lundi.
La Commission européenne a en effet choisi de laisser les entreprises évaluer elles-mêmes quelles sont les informations pertinentes à publier en fonction de leurs activités, parmi la liste de normes européennes.
Pourquoi cette auto-évaluation ? Pour « éviter les coûts liés à la publication d’informations non pertinentes », indique la Commission européenne.
Du côté des investisseurs, Aleksandra Palinska, la directrice générale d’Eurosif, une organisation européenne de promotion de la finance durable, a elle regretté que leurs « appels à rendre obligatoires des indicateurs ESG clé » – lancés par souci de transparence – « n’aient pas été entendus ».
Du point de vue de l’Eurosif, le succès de la mise en place de cette réglementation « dépend désormais largement des entreprises ainsi que de leurs conseillers, consultants et auditeurs ».
« On ne peut pas dire que les normes ne sont pas obligatoires », défend Chiara del Prete, présidente du groupe d’experts technique de l’Efrag, rappelant qu’une entreprise doit systématiquement s’interroger sur son impact sur les ressources en eau, le réchauffement climatique, la santé des travailleurs, etc.
« Il est obligatoire de décrire la méthodologie et les critères adoptés » dans cette évaluation de la pertinence des normes, ajoute-t-elle, précisant que cette information sera auditée. (3 août 2023)
Berlin salue des « progrès » dans les négociations avec l’UE sur les centrales à hydrogène
Berlin – Le ministre allemand de l’Economie a salué mardi « d’importants progrès » dans les discussions avec la Commission européenne sur les aides publiques que Berlin veut consacrer à la construction de nouvelles centrales électriques à hydrogène et à gaz, éléments-clés de la transition énergétique allemande.
L’Allemagne veut utiliser ces centrales électriques pour compenser l’intermittence de l’approvisionnement en énergie solaire et éolienne. Ces nouvelles centrales seront indispensables à la première économie européenne, qui est sortie du nucléaire et doit abandonner le charbon, afin de garantir la stabilité du réseau.
Mais les discussions sont épineuses avec Bruxelles sur la mise en place d’un financement public pour ces installations qui doivent être subventionnées car leur fonctionnement intermittent va limiter leur rentabilité.
Robert Habeck, ministre de l’Economie et du climat, a qualifié mardi les négociations d' »intenses », mais a assuré qu’un accord avait été trouvé sur le cadre juridique des appels d’offres prévus pour les centrales.
« Nous avons réalisé des progrès importants », a-t-il déclaré dans un communiqué.
La Commission européenne n’a pas encore donné son feu vert à ces subventions, a-t-il ajouté, mais les discussions ont permis de définir « les garde-fous (…) afin de se conformer à la législation européenne en matière d’aides d’État et d’énergie ». (1er août 2023)
Publicité ciblée: Meta demandera le consentement des usagers dans l’UE
Bruxelles – Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) demandera désormais le consentement de ses usagers basés dans l’Union européenne avant d’autoriser le partage de leurs données à des fins de publicité ciblée sur ses réseaux sociaux, a-t-il annoncé mardi.
Cette nouvelle disposition vise à répondre à « des exigences réglementaires en évolution », a expliqué le géant américain de l’internet dans une note de blog, à la suite d’un bras de fer avec le gendarme de la vie privée en Irlande, où l’entreprise a son siège européen.
Meta s’était vu infliger en janvier deux lourdes amendes totalisant 390 millions d’euros par le régulateur irlandais, qui agissait pour le compte de l’UE, en raison de violations du règlement européen sur les données (RGPD).
Surtout, Meta se voyait privé du fondement juridique qui l’autorisait à compiler, stocker et analyser les données des centaines de millions d’Européens utilisant ses services sans leur demander formellement leur accord. La décision du régulateur l’obligeait à demander à ses utilisateurs un consentement spécifique en vue de leur proposer de la publicité ciblée.
Actuellement, les utilisateurs qui s’inscrivent sur Facebook et Instagram ont cette autorisation de partage des données activée par défaut, ce qui permet à Meta de générer des publicités extrêmement personnalisées et très lucratives.
« Aujourd’hui, nous annonçons notre intention de modifier la base juridique que nous utilisons pour traiter certaines données à des fins de publicité personnalisée pour les personnes » basées dans l’UE ainsi qu’en Suisse, Norvège, Islande et au Liechtenstein, a expliqué Meta.
« Il n’y a pas d’impact immédiat sur nos services dans la région. Une fois ce changement activé, les annonceurs pourront toujours mener des campagnes publicitaires personnalisées afin d’atteindre des clients potentiels », a assuré le groupe californien, indiquant maintenir « un dialogue constructif » avec les régulateurs.
L’Europe représente un marché-clef pour Meta. Facebook comptait fin 2022 environ 300 millions d’utilisateurs quotidiens actifs en Europe, sur un total de 2 milliards dans le monde, les Européens générant environ un cinquième du chiffre d’affaires publicitaire de Meta.(1er août 2023)
Niger: « pas de risque » pour l’approvisionnement en uranium de l’UE, selon la Commission
Bruxelles – La Commission européenne a estimé mardi qu’il n’y avait « pas de risque » pour l’approvisionnement en uranium de l’UE suite au coup d’Etat militaire au Niger, un pays représentant un quart des approvisionnements des Européens, et ce en raison des stocks déjà constitués.
« Il n’y a pas de risque d’approvisionnement en ce qui concerne l’UE. Les opérateurs de l’UE disposent de stocks suffisants d’uranium naturel pour atténuer tout risque d’approvisionnement à court terme », a indiqué un porte-parole de l’exécutif européen lors d’une conférence de presse.
En raison du processus d’enrichissement, qui a lieu sur le sol européen afin d’en faire un combustible utilisé en centrale, il ne s’agit en effet pas d’échanges en flux tendus.
« A moyen et long terme, il existe suffisamment de gisements sur le marché mondial pour couvrir les besoins de l’UE », a ajouté le porte-parole.
Le Niger est un fournisseur majeur contribuant à la fabrication du combustible des quelque 103 réacteurs en activité dans 13 pays européens, dont la moitié sont en France.
En 2022, le Niger était le deuxième fournisseur d’uranium naturel de l’UE (avec une part de 25,38%) derrière le Kazakhstan, a indiqué lundi à l’AFP Euratom. (1er août 2023)
Cette compilation est une sélection éditoriale basée sur la couverture Europe de l’AFP. La responsabilité éditoriale de cette publication incombe à l’AFP. Elle est publiée le lundi et le jeudi.