ENR avec AFP, ANSA, BTA, dpa, EFE, STA, Tanjug, TASR
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C’est l’été en Europe : le continent a déjà été frappé par une vague de chaleur aussi intense que précoce, entraînant une hausse des températures bien au-delà du seuil de confort pour la plupart des populations, des animaux et de la végétation. Des sécheresses et des incendies de forêt sont également observés dans certaines régions, tandis que d’autres luttent contre les inondations.
Au même moment, la Commission européenne a rendu publiques la semaine dernière les modifications tant attendues de ses objectifs d’émissions de gaz à effet de serre.
Elle propose une réduction de 90 % de ces émissions d’ici 2040, par rapport aux niveaux de 1990. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’Union avait défini une « direction prévisible à suivre » et qu’elle maintenait son engagement de décarboner l’économie européenne d’ici 2050.

La disposition la plus controversée pour les écologistes est celle qui prévoit qu’à partir de 2036, jusqu’à 3% de ces réductions pourront provenir de l’achat de crédits carbone à l’étranger. Actuellement, seules les réductions nationales de gaz à effet de serre sont prises en compte pour les objectifs. La Commission a fait valoir que sa nouvelle approche était plus « pragmatique et flexible ».
« Nous ne choisissons pas entre l’économie et l’agenda vert, nous choisissons les deux. L’Europe réaffirme son engagement en faveur d’une transition verte juste, ambitieuse et compétitive », a défendu la vice-présidente de la Commission, Teresa Ribera.
« Convenir de l’objectif climatique de 90 % nous offre une ligne phare pour guider nos actions futures. »
Teresa Ribera, vice-présidente de la Commission
Objectifs écoblanchis
S’appuyant sur des études et les avis de conseillers scientifiques de la Commission, les critiques affirment que la prise en compte des crédits internationaux – pour des actions telles que la plantation d’arbres ou les projets d’énergies renouvelables – risque de saper les efforts de l’UE pour abandonner les combustibles fossiles.
« Bien qu’il s’agisse d’un pas dans la bonne direction, en intégrant discrètement des compensations internationales et en s’appuyant fortement sur de supposées futures absorptions de carbone, la Commission a créé des failles au cœur de la proposition », peut-on lire dans un communiqué du bureau des politiques européennes du Fonds mondial pour la nature (WWF UE).
Parvenir à la neutralité climatique est loin d’être simple, comme le montrent les difficultés rencontrées par la Bulgarie : alors que les efforts pour l’atteindre d’ici 2050 progressent, les preuves de la vulnérabilité du pays au changement climatique se multiplient.
Son Plan national énergie-climat (PNEC) actualisé vise une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 78,2 % d’ici 2030 et de 92 % d’ici 2040 par rapport aux niveaux de 1990, avec pour objectif la neutralité carbone d’ici 2050.
La Bulgarie prévoit de porter son utilisation des énergies renouvelables à 44 % pour le chauffage et le refroidissement et à près de 30 % pour les transports d’ici 2030. Cependant, la Commission a souligné que ce plan manque de détails sur le captage du carbone, la sécurité du combustible nucléaire et les mesures d’adaptation. Dernièrement, l’exécutif européen a émis une évaluation positive du Plan de relance et de résilience révisé de la Bulgarie, qui comprend désormais un chapitre REPowerEU visant à atteindre l’indépendance de l’Europe vis-à-vis des combustibles fossiles russes avant 2030 et met fortement l’accent sur la transition écologique.
Le temps, c’est de l’argent
Les opposants à ces objectifs critiquent leur impact négatif sur la croissance. Certains États membres, comme la France, réclament leur report. Le président Emmanuel Macron souhaite des garanties pour la décarbonation de l’industrie et un soutien à l’énergie nucléaire, principale source d’énergie dans son pays.
Le gouvernement allemand a salué la flexibilité de la Commission. Le ministre de l’Environnement, Carsten Schneider, a souligné que l’Europe restait un « moteur de la protection climatique internationale », ce qui pourrait « inciter la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et d’autres » à suivre son exemple.
Certaines puissantes associations industrielles allemandes sont toutefois plus ambivalentes, critiquant l’objectif jugé « trop ambitieux » ou avertissant que l’achat de crédits carbone internationaux pourrait donner lieu à des transactions douteuses.
La Slovénie appuie sous conditions le projet d’amendement. Un ensemble d’éléments réglementaires, financiers et sociaux devrait permettre d’atteindre l’objectif de manière juste et efficace, selon le ministère de l’Environnement, du Climat et de l’Énergie du pays.
Depuis Rome, le ministre italien de l’Environnement, Gilberto Pichetto Fratin, a déclaré qu’il soutenait les mesures de flexibilité, notamment la prise en compte des initiatives de décarbonation dans les pays tiers.
La priorité de l’Italie est d’éviter que la définition de nouveaux objectifs climatiques ne réintroduise des cadres idéologiques, des cibles et des échéances intenables pour les familles et les entreprises européennes, pourtant compétitives à l’échelle mondiale. Le gouvernement de Giorgia Meloni considère que cela porte également atteinte à la crédibilité de l’Europe.
La Slovaquie a clairement exprimé son opposition : « Ces propositions idéologiques prouvent que les bureaucrates bruxellois ont perdu le contact avec la réalité. Soit ils ignorent la menace économique qui pèse sur l’industrie européenne et, malheureusement, slovaque, soit ils s’en moquent complètement », a déclaré le ministre de l’Environnement, Tomáš Taraba.
Il a souligné que les représentants de l’industrie automobile ont identifié des règles strictes en matière d’émissions, que personne en dehors de l’UE ne respecte et qui rendent la production plus coûteuse. Les prix élevés de l’énergie et le manque d’incinérateurs de déchets sont les principaux facteurs qui nuisent à la compétitivité.
« C’est une question politiquement délicate », a admis le commissaire au Climat, Wopke Hoekstra, à propos des consultations avec les États membres qui critiquent la manière d’assouplir l’objectif sans modifier fondamentalement la réduction recommandée de 90 %.
Pour réaliser les objectifs de 2040 et 2050, l’industrie et les citoyens européens devront entreprendre des transformations majeures, notamment l’adoption accrue des voitures électriques, l’élimination progressive des combustibles fossiles et l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments.
Les eurodéputés doivent également donner leur feu vert à cet objectif, qui nécessite le soutien du principal groupe parlementaire, le PPE (centre-droit). La résistance vient de la gauche comme de la droite, pour des raisons opposées.
Mardi, en séance plénière, Hoekstra a souligné : « Nous avons besoin d’une croissance économique plus propre et plus compétitive, car, franchement, nous ne nous en sortons pas aussi bien que nous le devrions. » L’économie européenne doit s’adapter, a-t-il expliqué, appelant à la flexibilité et à une approche plus judicieuse pour que la proposition fonctionne.
« Nous sommes prêts à un changement radical. »
Wopke Hoekstra, commissaire au Climat
L’eau : trop, pas assez ou trop polluée ?
Pendant ce temps, l’Europe est en train de rôtir. Là où il y a suffisamment d’eau pour se rafraîchir, au moins sa qualité est-elle suffisante.
Plus des trois quarts des eaux de baignade surveillées dans l’UE, en Albanie et en Suisse étaient d’excellente qualité en 2024, a indiqué l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) dans sa mise à jour annuelle sur les plages, rivières et lacs testés pour la contamination fécale.
Quelque 96 % des eaux de baignade répondait à la norme minimale de l’UE (« suffisante ») et seulement 1,5 % étaient de qualité « médiocre ». Globalement, la qualité des eaux de baignade européennes était la même en 2024 que l’année précédente.
L’AEE surveille plus de 22 000 zones de baignade pour détecter la présence de bactéries telles qu’Escherichia coli (E. coli) et d’entérocoques intestinaux, venant essentiellement du ruissellement provenant des élevages et des canalisations d’eaux usées domestiques.
« Les Européens peuvent se baigner en toute confiance dans la grande majorité des sites de baignade de l’UE qui répondent aux normes de qualité de l’Union », a déclaré la commissaire à l’Environnement, Jessika Roswall. Chypre arrive en tête du classement, tandis que l’Albanie est en queue de peloton.
Mais les lacs et les rivières sont sous pression.

(Photo : Rolf Vennenbernd, dpa)
Les niveaux actuels des fleuves allemands sont ceux qu’on observe normalement plutôt à la fin de l’été, a déclaré Matthias Roeser, de l’Association fédérale de la navigation intérieure allemande.
L’approvisionnement en eau de la Bulgarie est soumis à des pressions en raison de la sécheresse, de la baisse du niveau des nappes souterraines et du vieillissement des infrastructures. Les experts ont averti que les pertes sur le réseau de distribution, très vétuste, et la baisse du niveau des eaux souterraines constituent des défis majeurs pour le système d’approvisionnement.
Le climat de l’Italie a radicalement changé ces dernières années en raison du réchauffement mondial, provoquant des phénomènes météorologiques extrêmes comme la crue soudaine qui a frappé la ville alpine de Bardonnecchia fin juin. Antonello Pasini, physicien du climat à l’Institut de la pollution atmosphérique du Conseil national de recherches, l’explique par la combinaison de conditions défavorables, altérées par la crise climatique, avec des facteurs géographiques. « Nos vallées alpines sont très étroites, avec des rivières généralement à sec la majeure partie de l’année, qui se remplissent soudainement à la suite d’événements comme celui-ci. »
Avec tous les débats sur les objectifs climatiques et les retards pris, il ne faut pas oublier que les phénomènes météorologiques extrêmes ont également des effets directs sur l’économie.
En Serbie, l’Institut hydrométéorologique de la République (RHMZ) a déclaré qu’une sécheresse grave et extrême persistait. Les niveaux d’eau sur l’ensemble du cours du Danube et de la Save étaient inférieurs à l’étiage navigable pendant plusieurs jours.
« Le déficit pluviométrique du mois de juin et les températures élevées ont entraîné une baisse significative de l’humidité des sols, ce qui met déjà en danger des cultures telles que le maïs, le soja, la betterave sucrière et d’autres cultures non irriguées », a déclaré le RHMZ. La persistance d’un temps chaud devrait encore réduire l’humidité. « Alors que les grandes cultures entrent dans une phase critique de développement, la sécheresse pourrait réduire considérablement les rendements. »
Cet article est publié deux fois par semaine. Son contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.