Madrid – Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas, a souligné ce jeudi que l’Espagne a « une marge de manœuvre » pour privilégier ses intérêts dans les négociations de la Politique Agricole Commune (PAC) pour la période 2028-2034, mais a averti que ce processus sera « difficile ».
Le titulaire du ministère s’est rendu ce jeudi à la Commission de l’Agriculture du Congrès pour informer sur différents sujets liés à son département, comme la proposition faite par la Commission Européenne de réduire le budget de la PAC dans les prochaines années de plus de 20 % pour augmenter d’autres postes comme la défense.
Lors de son intervention initiale, le ministre a indiqué que la négociation sur la PAC, dans le cadre du budget de l’UE pour la période 2028-2034, sera « compliquée et difficile », mais a également déclaré que l’Espagne a ses « cartes à jouer » pour obtenir un résultat qui satisfasse ses intérêts.
Bien qu’il ait exprimé ses désaccords avec la proposition de réduction du budget de la politique agricole, Planas a admis que les perspectives financières du continent pour les prochaines années sont « particulièrement compliquées » en raison d’éléments tels que l’invasion russe en Ukraine, les conséquences du changement climatique ou les défis en matière de sécurité alimentaire qui se présentent à l’échelle mondiale.
Bruxelles avait du mal
« La combinaison est diabolique et il faut donc reconnaître que la Commission Européenne a eu une option très difficile en établissant ces perspectives financières », a-t-il souligné lors de la Commission de l’Agriculture.
De plus, il a expliqué que le budget actuel de l’Union Européenne s’élève à 1,13 % du Produit Intérieur Brut du continent, et la proposition présentée par la Commission Européenne est d’augmenter ce chiffre à 1,26 %.
Cependant, pendant la période de référence, des intérêts devront être remboursés pour les fonds européens que les États membres ont reçus pendant la pandémie, à hauteur de 0,12 points de pourcentage, ce qui laissera le budget futur pratiquement identique à celui d’aujourd’hui.
La proposition ne sera pas retirée
Concernant la proposition de la Commission Européenne, Planas a indiqué que l’option de retirer la première proposition « ne se produira jamais », car il y a des États membres (sur lesquels il n’a pas donné plus de détails) qui sont d’accord pour limiter le budget de certains postes.
Le ministre a également souligné l’importance que les communautés autonomes, le gouvernement et les organisations agricoles soient unis dans la défense des intérêts de l’Espagne.
Dans ce cadre, le ministre a indiqué que le gouvernement travaillera sur une hypothèse de réforme de la proposition existante, sur laquelle il considère qu’il y a « une marge de manœuvre importante » et avec laquelle les grands objectifs de l’Espagne en matière d’agriculture, d’élevage, de monde rural et de pêche peuvent être atteints.
« Nous ne pouvons pas nous permettre que des politiques européennes comme la PAC ou la politique de pêche commune soient démantelées », a souligné le ministre, qui a affirmé que ces politiques ont été un « succès » depuis les origines de l’UE car elles ont permis de développer le concept global de sécurité alimentaire et les niveaux de vie et de rentabilité des agriculteurs et des éleveurs.
Enfin, le ministre a fait une mention spéciale à une proposition de la Commission Européenne en matière de relève générationnelle, qu’il considère « très intéressante » en proposant des mesures sur un sujet qui est le « numéro un » des défis du secteur agroalimentaire. Ainsi, Planas a défendu que l’agriculture n’a d’avenir que s’il y a des jeunes et des femmes présents et actifs dans le secteur agroalimentaire et dans notre monde rural. (30 octobre)
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