« Prospérité, sécurité et démocratie » sont les mots d’ordre de la Commission européenne, a déclaré la présidente Ursula von der Leyen lors d’une conférence de presse consacrée à la réponse de l’Union européenne aux défis pressants de son second mandat.
Les problèmes sont nombreux, entre les tensions commerciales avec les États-Unis et la Chine, la faible croissance économique de l’UE et une immigration en hausse. L’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie est entrée en février dans sa troisième année.
Econ 100 avec von der Leyen
La présidente de la Commission s’est montrée optimiste sur le travail économique qu’elle a accompli jusqu’à présent et désireuse de présenter la manière dont, sous sa direction, l’exécutif européen fait preuve d’initiative.
Mme von der Leyen a évoqué les accords commerciaux et de partenariat conclus avec la Suisse, le Mexique et le bloc commercial sud-américain Mercosur, ainsi que les initiatives visant à approfondir la coopération avec l’Inde dans les domaines du commerce, de la technologie et de la recherche.
D’autres actions importantes ont été menées :
- Introduction de la Boussole pour la compétitivité, une feuille de route stratégique comprenant des mesures visant à réduire les formalités administratives.
- Développement du Pacte pour une industrie propre pour soutenir les industries à forte intensité énergétique.
- Engagement à l’égard des industries clés : agriculture, automobile et acier, avec la création de dialogues stratégiques et de plans d’action.
Des changements géopolitiques « à la vitesse de l’éclair »
Mme von der Leyen a reconnu qu’elle s’attendait à ce que son second mandat soit davantage axé sur la politique économique et la « prospérité », mais elle a fait remarquer que les événements mondiaux avaient modifié les priorités de sa Commission.
« Le monde qui nous entoure évolue à la vitesse de l’éclair. Les bouleversements géopolitiques ébranlent les alliances. Des certitudes vieilles de plusieurs décennies s’effondrent. Et une guerre brutale fait toujours rage à nos frontières », a déclaré Mme von der Leyen aux journalistes.
Malgré le retour à la Maison-Blanche du président américain Donald Trump, qui ne se montre guère favorable à l’UE en matière de commerce et de dépenses de défense, Mme von der Leyen a souligné qu’en dépit des divergences existantes, elle considérait les États-Unis comme un allié.
« [Les États-Unis] sont notre plus proche allié depuis plus de 80 ans. Face à l’adversité, les États-Unis et l’Europe ont toujours été plus forts ensemble », a-t-elle déclaré.
La présidente de la Commission a souligné que l’UE « resterait ouverte » et serait synonyme de « partenariat et d’ouverture ». L’Union offre aussi, selon elle, « stabilité et prévisibilité – des caractéristiques précieuses en ces temps difficiles ».
L’incertitude provoquée par le retour de Trump et ses opinions sur la guerre en Ukraine et en Europe ont insufflé un nouvel élan aux efforts de l’UE pour armer la défense de Kiev et renforcer les armées européennes.
Mme von der Leyen a mis en avant son nouveau plan « ReARM Europe » et son paquet défense, qui pourraient mobiliser près de 800 milliards d’euros pour des investissements de défense dans l’ensemble de l’UE, y compris l’aide militaire à l’Ukraine.
Les initiatives les plus importantes en matière de sécurité :
- Déplacer le focus vers la modernisation de l’infrastructure militaire et soutenir l’innovation en matière de défense.
- Renforcer les liens avec le Royaume-Uni, la Norvège et le Canada pour une amélioration de la coopération de sécurité.
- Stimuler les investissements de défense liés à la compétitivité économique dans des industries telles que l’intelligence artificielle, l’informatique quantique et la robotique. « Le potentiel économique et innovant de l’Europe est un élément indispensable de sa sécurité », a déclaré Mme von der Leyen.
Elle a également appelé l’Europe à se mettre « mentalement en état de préparation » et a révélé que la Commission allait établir le tout premier collège Sécurité pour surveiller en continu les menaces dans ce domaine.
« Des temps exceptionnels entraînent des mesures exceptionnelles », a-t-elle affirmé, expliquant que la Commission recevrait des informations régulières sur la sécurité externe et interne, l’énergie, la défense, les cybermenaces, le commerce et les ingérences étrangères.
Durcissement des lois migratoires
Mme von der Leyen a déclaré vouloir imposer une interdiction d’entrée sur le territoire aux migrants expulsés de l’UE.
« Ceux qui ont été expulsés de force seront soumis à une interdiction d’entrée sur le territoire. Et nous serons plus stricts là où des risques sécuritaires existent », a-t-elle dit.
« Nous nous montrerons fermes, mais nous nous assurerons aussi d’agir dans le plein respect des obligations qui nous incombent en vertu du droit international et des droits fondamentaux », a-t-elle ajouté.
Elle a précisé qu’une réglementation dotée de règles plus simples et plus claires devrait être proposée, dans le but par exemple d’empêcher les gens de s’évanouir dans la nature et de simplifier l’expulsion de ressortissants de pays tiers ne possédant pas de droit de séjour.
Cet article fait partie de la rubrique de l’enr « EU Elections Spotlight – Commission européenne von der Leyen II : 100 jours et des poussières ». Son contenu est basé sur les informations fournies par les agences participant à l’enr.