Entre images de faux panneaux d’affichage anti-Ukraine et posts montrant de faux graffitis contre le dirigeant ukrainien, la désinformation prorusse en ligne vise le soutien occidental après deux ans de guerre.

Les vérificateurs de faits de l’AFP ont démystifié de faux contenus destinés à soutenir ou à encourager l’idée d’une fatigue publique croissante en Europe et aux États-Unis. Les vérificateurs de faits de la Dpa ont démenti une étude prétendant prouver que la guerre en Ukraine était bien plus néfaste pour le climat que les émissions de CO2 de l’Allemagne.

Selon les experts, la désinformation prorusse est plus efficace lorsqu’elle se base sur des questions existantes et conflictuelles telles que l’immigration ou le pouvoir d’achat. « Les récits les plus efficaces sont ceux qui s’appuient sur un problème déjà existant ; il est beaucoup plus difficile de partir de zéro », a déclaré Elina Treyger, politologue principale à la RAND Corporation, une institution à but non lucratif qui aide à améliorer la politique et la prise de décision par le biais de la recherche et de l’analyse.

« En multipliant autant les contenus, vous atteindrez inévitablement votre cible », a convenu Jakub Kalenský, directeur adjoint du Centre d’excellence européen pour la lutte contre les menaces hybrides (European Centre of Excellence for Combating Hybrid Threats, Hybrid CoE).

Ainsi, lorsque la guerre en Ukraine a commencé, le Moyen-Orient et l’Afrique ont été ciblés par des récits sur mesure basés sur des sentiments anti-américains, anti-occidentaux et coloniaux, a expliqué la professeure associée Christine Dugoin-Clément de l’Institut d’Administration des Entreprises Paris-Sorbonne (IAE Paris).

Une autre tactique consiste à égarer les journalistes en les surchargeant d’informations. Une campagne baptisée « Opération Matriochka » visait ainsi à occuper les journalistes en diffusant des fake news anti-Ukraine puis en mettant les médias occidentaux au défi de les vérifier.

Une autre opération de grande envergure, dite « Doppelgänger », que les services de renseignement français attribuent à la Russie, utilise des visuels qui imitent les médias occidentaux.

Cet article fait partie de la rubrique de l’enr « EU Elections Spotlight – La désinformation en Europe ». Son contenu est basé sur les informations fournies par les agences participant à l’enr.