Francfort – Les gardiens de l’euro n’ont plus beaucoup d’états d’âme : ils veulent continuer à durcir les conditions d’accès aux crédits « afin de freiner la demande », a prévenu fin septembre Christine Lagarde, présidente de la BCE.
Leur priorité est de ne pas laisser « s’incruster », selon Mme Lagarde, la hausse des prix qui a atteint 9,9% sur un an en septembre en zone euro, loin des 2,0% que l’institut monétaire s’est donné pour cible.
La BCE a déjà relevé ses taux directeurs à deux reprises depuis l’été, mettant fin à une décennie de généreuse politique monétaire : après une hausse de 0,50 point en juillet, le rythme s’est accéléré à 0,75 point en septembre, non sans susciter des débats internes.
Pour la réunion du Conseil des gouverneurs jeudi, la cause semble entendue : un nouveau saut de 0,75 point est attendu par les économistes. (24 octobre 2022)
A Rome, Meloni rencontre Macron qui lui promet « ambition » et « vigilance »
Rome – A peine entrée en fonctions, la nouvelle Première ministre italienne Giorgia Meloni a eu dimanche soir son premier tête-à-tête avec un dirigeant étranger en rencontrant à Rome le président français Emmanuel Macron, qui s’est engagé à travailler avec elle avec « ambition » mais aussi avec « vigilance ».
Jusqu’au bout, l’Elysée a maintenu l’incertitude sur cet entretien, qui s’est tenu à l’abri des caméras dans le centre de la capitale italienne pendant un peu plus d’une heure.
« En Européens, en pays voisins, en peuples amis, avec l’Italie nous devrons poursuivre tout le travail engagé. Réussir ensemble, avec dialogue et ambition, nous le devons à notre jeunesse et à nos peuples », a déclaré le chef de l’Etat français dans un tweet illustré d’une photo où on le voit en discussion avec la dirigeante post-fasciste.
Il a toutefois pris soin de tweeter juste avant « Grazie Mario », un remerciement à Mario Draghi, le Premier ministre sortant avec lequel il entretenait une relation étroite. (23 octobre 2022)
L’UE prête à « coopérer » avec le gouvernement d’extrême droite de Meloni
Rome – L’Union européenne, rétive face à l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en Italie, s’est dite prête à « coopérer » avec le gouvernement eurosceptique de Giorgia Meloni, qui a prêté serment samedi et doit prendre ses fonctions dimanche.
« Félicitations à Giorgia Meloni pour sa nomination comme Première ministre, la première femme à obtenir ce poste », a tweeté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Je compte sur une coopération constructive (…) ».
Elle s’est réjouie sur Twitter d’avoir eu « bon premier coup de fil » avec la dirigeante italienne en ajoutant : « Nous allons travailler ensemble pour répondre aux défis critiques du moment, de l’Ukraine à l’énergie ».
Idem de la part du président du Conseil européen Charles Michel et de la présidente du Parlement européen Roberta Metsola. Mme Meloni a remercié les dirigeants européens, se disant « prête et impatiente de travailler ensemble ». (22 octobre 2022)
Port de Hambourg : Bruxelles a mis en garde contre une prise de participation chinoise
Bruxelles – La Commission européenne a mis en garde le gouvernement allemand au printemps contre une prise de participation chinoise dans un terminal du port de Hambourg, a indiqué samedi à l’AFP une source proche du dossier, confirmant une information du Handelsblatt.
Le chancelier Olaf Scholz était cette semaine la cible de critiques, y compris au sein de sa coalition, en raison d’un projet de cession au groupe chinois Cosco d’une participation dans l’exploitation d’un terminal du port de Hambourg dont il est l’ancien maire.
Saisi du dossier, l’exécutif européen a rendu un avis négatif au printemps, estimant que des informations sensibles sur l’activité portuaire pourraient être transmises à la Chine, avait révélé vendredi le quotidien économique allemand Handelsblatt.
Cet avis est simplement consultatif, la décision finale restant entre les mains du gouvernement fédéral allemand.
Selon des médias, M. Scholz compterait autoriser cette cession contre l’avis de six ministères fédéraux – Économie, Intérieur, Défense, Finances, Transports et Affaires étrangères. (22 octobre 2022)
La France sort du Traité de la Charte de l’Energie, trop protecteur des énergies fossiles
Bruxelles – Après l’Espagne et les Pays-Bas, la France a annoncé vendredi son retrait du Traité de la charte de l’énergie, vieux de 30 ans, très protecteur des investissements dans les énergies fossiles et accusé d’entraver les ambitions climatiques européennes.
« La France a décidé de se retirer du Traité sur la charte de l’énergie (…) C’est cohérent avec notre stratégie climatique européenne », a déclaré le président Emmanuel Macron en marge d’un sommet européen à Bruxelles.
Le Traité sur la charte de l’énergie (TCE) a été signé en 1994, au sortir de la Guerre froide, pour offrir des garanties aux investisseurs dans les pays d’Europe de l’Est et de l’ex-URSS.
Réunissant l’UE et une cinquantaine de pays, il permet à des entreprises de réclamer, devant un tribunal d’arbitrage privé, des dédommagements à un Etat dont les décisions et l’environnement réglementaire affectent la rentabilité de leurs investissements – même lorsqu’il s’agit de politiques pro-climat. (21 octobre 2022)
Cette compilation est une sélection éditoriale basée sur la couverture Europe de l’AFP. La responsabilité éditoriale de cette publication incombe à l’AFP. Elle est publiée le lundi et le jeudi