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Le président chinois Xi Jinping a quitté Budapest vendredi, achevant sa première tournée européenne depuis 2019, qui l’a également conduit en France et en Serbie. 

Il a cherché à aplanir les divergences avec la France et l’Union européenne, mais a jonglé avec cet objectif en essayant de renforcer ses alliances commerciales avec la Serbie – l’un des pays les plus pro-russes d’Europe – et la Hongrie, l’un des membres les plus conflictuels au sein de l’UE. 

La Serbie et la Hongrie sont toutes deux considérées comme les plus favorables à Moscou parmi les pays européens. Même si elle n’a pas réalisé de percées majeures avec la France ou l’UE, la Chine a considérablement renforcé ses liens avec Budapest et Belgrade. 

Xi accomplit ce voyage à un moment où l’Europe est divisée sur la manière de gérer la puissance croissante de Pékin et la rivalité entre les États-Unis et la Chine, même si des efforts sont déployés pour approfondir les relations à la suite de la pandémie de Covid-19.

L’UE mène également plusieurs enquêtes sur des subventions chinoises présumées illégales à des entreprises opérant dans l’Union. L’un des problèmes concerne une enquête récente sur des soupçons de commerce déloyal de biocarburants en provenance de Chine sur le marché unique, Bruxelles étant prête à imposer des mesures de rétorsion, telles que des droits de douane, si l’on constate un dumping. 

Les subventions illégales présumées, accordées aux fabricants chinois d’éoliennes en Espagne, en Grèce, en France, en Roumanie et en Bulgarie, sont également analysées. Pékin y voit du « protectionnisme ». 

Aucune avancée sur l’Ukraine et les problèmes commerciaux avec l’UE

Le dirigeant chinois a débuté sa tournée le 5 mai à Paris, où il a été accueilli en grande pompe, mais a également dû faire face à des questions inconfortables sur la guerre en Ukraine et les règles du commerce mondial. 

Les analystes estiment que Xi a fait bonne impression, mais qu’il n’a pas apporté de réelles avancées sur les tensions commerciales et celles concernant l’Ukraine. « Il n’y a eu aucune avancée », a déclaré l’analyste Ja Ian Chong de l’Université de Singapour, même si le président français Emmanuel Macron avait invité la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Paris pour faire pression sur le dirigeant chinois au sujet des déséquilibres du commerce mondial. 

Sur la guerre en Ukraine, Macron et von der Leyen ont exhorté Xi à ne pas autoriser l’exportation de toute technologie susceptible d’être utilisée par la Russie dans son invasion et ont demandé à Pékin de faire tout son possible pour mettre fin au conflit. 

Xi, pour sa part, a averti l’Occident de ne pas « diffamer » la Chine dans ce contexte. Durant ses trois jours en France, il a évité de faire porter à la Russie la responsabilité de la guerre en Ukraine.

Concernant le commerce, von der Leyen a souligné le problème de la surcapacité chinoise et la manière dont cela conduit les produits chinois à entrer dans l’Union européenne à des prix trop bas pour que les entreprises européennes puissent rivaliser avec eux.

« L’Europe ne peut pas accepter de telles pratiques qui faussent le marché et qui pourraient conduire à une désindustrialisation en Europe. »

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen


Lors des discussions à Paris, Xi a répliqué aux accusations selon lesquelles son pays serait à l’origine des déséquilibres dans le commerce mondial. Il a nié l’existence d’un quelconque problème de surcapacité chinoise et a déclaré que la Chine et l’Europe devraient aborder leurs différends commerciaux par « le dialogue et la consultation, et tenir compte des préoccupations légitimes de chacun », selon le ministère chinois des Affaires étrangères.

Serbie : conclusion d’accords et soutien aux revendications territoriales

La deuxième étape de Xi l’a conduit à Belgrade, où la Chine et la Serbie ont signé un certain nombre d’accords importants pour sceller leurs relations bilatérales. 

Cette visite a coïncidé avec le 25e anniversaire du bombardement américain ayant touché l’ambassade de Chine à Belgrade en 1999, qui avait coûté la vie à trois personnes. L’ambassade a été touchée au cours d’une campagne de l’OTAN menée par les États-Unis et visant les forces de sécurité serbes en guerre contre les insurgés d’origine albanaise au Kosovo. Les États-Unis se sont ensuite excusés, affirmant que des cartes obsolètes avaient conduit le pilote à viser une mauvaise cible. 

Le président Aleksandar Vučić a déclaré que la Serbie bénéficierait du ferme soutien de la Chine sur toutes les questions soulevées à l’ONU. Une déclaration conjointe qu’il a signée avec son homologue a élevé les relations bilatérales du niveau des liens stratégiques à celui d’une communauté de destin dans la nouvelle ère, la forme la plus élevée de coopération entre la Serbie et la Chine, a-t-il ajouté. 

« Je suis fier d’avoir pu signer une telle déclaration avec Xi. Nous avons un énorme respect pour la Chine », a déclaré Vučić lors d’une conférence de presse commune.

La Chine a injecté des milliards en Serbie et dans les pays voisins des Balkans, notamment dans les secteurs minier et manufacturier, et l’année dernière Pékin et Belgrade ont signé un accord de libre-échange. 

La Serbie a également soutenu à plusieurs reprises les revendications de la Chine sur Taiwan et, à son tour, Pékin soutient depuis longtemps les revendications territoriales de la Serbie sur la province séparatiste du Kosovo. Aux côtés de la Russie, la Chine a empêché la reconnaissance du Kosovo aux Nations Unies. 

Lors de la rencontre à Belgrade, Vučić a déclaré que « Taiwan est la Chine » et a demandé le soutien de Pékin face aux « pressions » auxquelles son pays est confronté en raison de sa « politique autonome », sans en préciser l’origine.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán accueille le président chinois Xi Jinping à l’aéroport Liszt Ferenc de Budapest (Photo : Vivien Cher Benko/Bureau du Premier ministre hongrois/AP/dpa)

La Hongrie d’Orbán : la porte d’entrée de la Chine vers l’UE

En Hongrie, dernière étape de la tournée, le président chinois a été accueilli par le Premier ministre Viktor Orbán. Il s’agissait d’intensifier la coopération sur tous les fronts et de renforcer l’influence du géant asiatique dans la région. 

La Chine et la Hongrie ont signé une série d’accords intergouvernementaux en marge de la visite, mais aucun détail n’a été fourni par la télévision d’État, la seule chaîne hongroise autorisée à assister à la cérémonie. Même les grandes lignes du « partenariat stratégique global » conclu sont restées vagues. Orbán a annoncé que les deux pays souhaitaient également travailler ensemble dans le domaine nucléaire. « Cela n’a pas été le cas jusqu’à présent », a-t-il déclaré. 

Pékin considère Budapest comme l’une des portes d’entrée de la Chine dans l’UE pour y écoulé ses produits, notamment les batteries pour véhicules électriques. C’est pourquoi elle a investi des milliards dans un pays qui, sur fond de frictions constantes avec Bruxelles, est devenu le plus grand bénéficiaire des investissements chinois dans la région. 

Le fabricant de batteries automobiles CATL construit sa deuxième usine européenne près de la ville de Debrecen, dans l’est de la Hongrie, tandis que le constructeur automobile BYD devrait fabriquer des voitures de tourisme à Szeged (sud) dès l’année prochaine.

La Chine a également contribué au financement d’une nouvelle ligne de chemin de fer entre Belgrade et Budapest dans le cadre de son initiative « la Ceinture et la Route », dite aussi Nouvelle Route de la Soie, abandonnée par l’Italie en décembre. La Hongrie est le seul pays de l’UE à participer ce grand projet chinois. 

Orbán, critiqué pour sa posture autoritaire, est le dirigeant européen le plus favorable à la Russie. Il est enclin à s’aligner davantage sur Pékin et Moscou, même au risque de saper l’unité de l’UE et de l’OTAN. 

Le dirigeant chinois a appelé la Hongrie, qui assumera la présidence tournante de l’Union au second semestre, à « jouer un rôle plus important au sein de l’UE et à œuvrer en faveur d’un développement nouveau et plus important des relations Chine-UE ». 

Le président russe Poutine bientôt à Pékin

Après sa tournée européenne, Xi Jinping accueillera bientôt un visiteur de premier plan dans son pays. Après le début de son cinquième mandat, le président russe Vladimir Poutine se rendra cette semaine en Chine pour sa première visite à l’étranger.

Le dirigeant du Kremlin devrait arriver à Pékin jeudi à l’invitation de son homologue et y rester jusqu’à vendredi, a rapporté l’agence de presse officielle chinoise Xinhua. Sa dernière visite d’État chez le voisin oriental de la Russie remonte à près de six ans. 

Le choix de la Chine comme première destination après sa réélection en mars souligne les liens étroits entre les deux puissances nucléaires et membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies. 

Depuis que Moscou a lancé son invasion de l’Ukraine en 2022 et l’imposition de sanctions occidentales, la Russie est largement isolée sur le plan international. Cependant, la Chine n’a pas condamné l’attaque et a adopté une position neutre dans ses contacts internationaux, tout en continuant à soutenir son partenaire de longue date. 

Cet article est publié chaque semaine. Le contenu est basé sur les informations des agences participant à l’ENR.